05/07/2011

Gruyères, Giger et le gruyère


On continue notre découverte de la Romandie, après le Léman, une escapade pour laquelle il vous faut au moins un demi-journée afin de l'apprécier à sa juste valeur : le village de Gruyères (avec un "s"), dans la région de la Gruyère (sans "s") d'où provient le gruyère (sans "s") qui a donc une AOC et qui n'est pas l'infâme fromage jaunâtre vendu râpé ou à gros trous dans les supermarchés français. Le gruyère n'a PAS de trous.

Pour y aller : en voiture, prenez l'autoroute jusqu'à Bulle, puis Gruyères est indiqué, parquez-vous le plus haut possible, ce n'est pas cette partie-là qui est intéressante ; en train : Lausanne - Palézieux (aux '45 de chaque heure, un quart d'heure de trajet) puis la correspondance 5 minutes plus tard Palézieux - Gruyère qui vous promènera dans un train à deux wagons à travers la riche campagne fribourgeoise pendant 1h. Edit 2013 : les trains ont changé, obligation de passer par Bulle ou Montbovon, mais c'est toujours aussi joli !


Je vous préviens tout de suite : c'est une carte postale, über kitch et über touristique, certes, mais une carte postale authentique, qui vit et qui n'a pas été reconstruite pour les touristes, même si vous pourrez y croiser cors des Alpes ou St-Bernard en balade.

(photo Armalite, poitrine funambuline)

En général, quand j'y amène des gens, nous commençons par l'étape fondue, à la terrasse du premier restaurant à l'entrée du village à droite (La Fleur de Lys). Terrasse donnant sur le village pour l'effet carte postale kitch ou terrasse donnant sur la vallée du Moléson (très prisée) pour effet paysage spectaculaire et verdoyant. Je vous recommande évidemment la fondue, moitié-moitié, c'est-à-dire la VRAIE fondue, moitié gruyère, moitié vacherin fribourgeois, pour laquelle vous pouvez demander un supplément de pommes de terre. Ma préférée reste néanmoins la Fondue au Vacherin Fribourgeois (ouais, j'y mets des majuscules, rien qu'en l'écrivant, je bave), servie moins chaude (mais pas "tiède" en fait, juste moins chaude, elle "bloblote" pas, c'est tout), beaucoup plus crémeuse, servie avec pain et pommes de terre. En dessert, si vous avez encore faim (ou en fin d'après-midi pour le goûter), je vous recommande VIVEMENT un petit dessert à base de fruits rouges, et crème double, avec ou sans meringues. Jamais vous ne mangerez une crème pareille, jamais. C'est un péché mortel, j'en suis sûre (le Canton de Fribourg est très catholique, il me reste quelques relents de culpabilité lors de certains orgasmes buccaux culinaires). Les prix sont étonnamment identiques à une fondue que vous pourriez manger au centre ville de Lausanne (la meilleure est à la Pinte Besson), malgré le tourisme qui fait vivre le village, ils sont restés très corrects, ne vous inquiétez pas. Toutefois, si vous avez un budget minuscule, ne ratez sous aucun prétexte le café, servi avec un petit pot en chocolat rempli de double crème, extase garantie.


Après avoir mangé, le village mérite d'être vu dans ses moindres recoins, rien de tel d'ailleurs qu'une séance de geocaching (nous n'avons pas trouvé le cache final, mais les indices sont très sympas à dénicher). Sinon, flânez, marchez, levez les yeux, n'hésitez pas à sortir de la rue principale (oui, il n'y en a qu'une...), la carte postale est vivante, profitez-en.


Dans les incontournables, il y a le château, dont on peut faire le tour, pour apprécier des paysages de Préalpes majestueux, il peut également être visité. Il abritait il y a quelques années un musée d'art fantastique, faute de budget ce dernier a malheureusement dû fermer ses portes, mais le château a été restauré et si le médiéval vous intéresse ça vous plaira certainement quoique je dois avouer que personnellement je fais l'impasse... (D'autant plus si vous avez vu Chillon précédemment, beaucoup plus impressionnant.)


Quelques dizaines de mètres sous le château, vous trouvez un charmant musée tibétain (la population de Tibétains exilés est très importante en Suisse, le Dalaï Lama y séjourne régulièrement et il existe de nombreux monastères, donc non, ce n'est pas si incongru que ça).


Mais surtout, surtout, Gruyères abrite le Musée Giger (prononcer "Hans Ruedi Guiguerre", oui, je sais, ça casse le mythe) qui appartient et qui a été créé par Giger lui-même, il n'est pas énorme, mais vaut définitivement le détour, que vous aimiez ou pas, vous serez à coup sûrs marqués par cette visite (Armalite en parle ici). Et si vous en ressortez frustrés de n'avoir pu photographier ce lieu, ne faites pas l'impasse sur le Café Giger, juste en face. Vous y paierez votre café 1 chf plus cher qu'ailleurs ce qui sera toujours 2 chf de moins qu'au centre de Genève, mais le décor mérite largement cette somme et vous pourrez assouvir votre passion de photographe amateur dans cet antre monstrueux particulièrement impressionnant.


Après avoir crapahuté pendant plusieurs heures dans ce minuscule village, votre fondue sera largement digérée, vous pourrez terminer, ou pas, par les habituelles échoppes de souvenirs (dont l'une regorge des traditionnels papiers découpés que si j'étais riches j'en aurais embarqué plusieurs). Ne ratez pas, avant de partir, le magasin/épicerie, juste avant la sortie du village à droite, qui vous permettra de repartir avec des souvenirs culinaires (fromages à la coupe, mélanges à fondue, chocolat, crème, meringues et autres) qui raviront vos amis au retour et permettront de faire avancer la bonne parole : NON, LE GRUYÈRE N'A PAS DE TROUS BORDEL.

7 commentaires:

  1. A la radio il y a quelques temps, ils expliquaient que le gruyère avait eu des trous, mais qu'ils sont disparu depuis avec l'évolution de la qualité du lait et l'industrialisation de l'agriculture. J'ai pas retrouvé le lien. Bref. Voilà, voilà. Mais pas aussi énormes que ceux de l'emmental (que les Américains appellent swiss cheese,si c'est pas mignon).

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  2. Voui, certains ont encore de minis trous, souvent ceux salés ou tu trouve aussi des cristaux de sel qui crissent sous la dent. Arf, ça y est, j'ai faim.

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  3. Moi je reveux du saucisson à l'ail de la dernière boutique sur la droite en sortant du village.

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  4. Je ne l'ai jamais goûté, je n'y manquerai pas la prochaine fois.

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  5. Je suis allée plusieurs fois à Gruyère, la première fois en course d'école et je me souviens que j'avais craqué pour les petites cloches souvenirs ainsi que sur une boîte à musique que j'avais achetées avec mon argent de poche. En revanche, je ne savais pas du tout qu'il y avait un musée tibétain là-bas ! Et pour la fondue, je vais en manger une cette semaine aux Paccots, je me réjouis !

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  6. J'aime bien les cristaux de sel dans le gruyère.

    Manger!!

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  7. @M'dame Jo: vrai: il fut un temps où le gruyère avait de petits trous; ceux-ci ont disparu avec l'avènement, entre autres, de normes d'hygiène relatives aux chaudrons.

    Arg - à force de causer de gruyère, j'ai aussi la dalle...

    @Koyangi: le musée tibétait est assez récent, me semble-t-il.

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