09/06/2012

Prometheus


Prometheus (Ridley Scott, 2012, usa)

Cela fait des jours que je tente d'écrire cette critique et je n'y arrive pas. Je ne reste jamais indécise face à un film. Si je le trouve "bof", c'est qu'il ne mérite simplement pas qu'on aille le voir, ni même parfois qu'on en parle. Si je le trouve mauvais, je prends un énorme plaisir à le détruire. Si j'ai aimé, j'ai envie de le faire découvrir à tout le monde. La plupart du temps, ça coule tout seul. Mais pour Prometheus ça ne veut pas, j'essaie quand même.


Bonjour, je suis le cyberpunk de service, indispensable dans tout film de SF 

Pour ceux qui ne le sauraient pas, Prometheus est un prequel (prequel = film qui vient avant) de la série des Alien. Le film débute à la fin du XXIe siècle, c'est donc un futur proche. Après un prologue sans grand intérêt, on se retrouve vite dans la vie du vaisseau Prometheus et on découvre l'équipage qui se réveille juste avant d'arriver à leur destination, une planète où ils pensent peut-être découvrir l'origine de la vie humaine. Les décors du vaisseau m'ont amusée, de la bonne vieille SF à papa, le contrat est parfaitement rempli, merci Ridley.

Oh mon Dieu, nous sommes très très inquiets, 
surtout moi, le noir de service habillé comme dans les années 80 
alors que je pilote un vaisseau d'une multinationale de plusieurs milliards de dollars. 

Mais les personnages sont autant stéréotypés que ce premier décor et très vite certains détails approchent le film du navet. Cet équilibre périlleux m'a été douloureux pendant toute la projection. 

Pourtant les décors de la planète sont somptueux, les lumières magnifiques, les hommages à de très multiples films de SF (et pas qu'aux siens propres, quoi qu'ils soient les plus nombreux) tout à fait délicieux et le rythme ne nous permet pas de nous ennuyer. Quoiqu'il retombe à certains moments et que la ligne temporelle ne soit pas toujours au point.

Coucou Giger (prononcer "guiguerre" AVEC un accent suisse, je sais, ça casse un mythe)

Le scénario n'est pas forcément mauvais, mais pas passionnant ni surprenant non plus. Les personnages principaux (sur la photo ci-dessous, Noomi Rapace incarne la scientifique à l'origine de la découverte qui a inspiré ce voyage et Michael Fassbender s'est glissé dans la peau d'un robot humanoïde, mon personnage favori) sont peu fouillés, mais les acteurs excellents. On leur offre de nombreuses opportunités de briller, mais on sent un peu trop ces moments "star" dans le rythme et la mise en scène, c'est dommage.

Nous savons naviguer dans l'espace plus vite que la lumière, 
mais nous n'avons toujours rien inventé de mieux que la lampe de poche. 

Et les invraisemblances humaines sont un peu trop grosses pour passer. Autant j'ai toujours accroché aux scenarii noirs façon tout-le-monde-crève-sauf-un des Aliens, autant là j'ai trouvé quelques scènes carrément risibles. On le sait que Noomi Rapace est l'héroïne, c'est simple, c'est la première à l'écran, une règle immuable. Mais survivre à une intervention chirurgical (n'insistes pas, je n'en dirai pas plus, mais si tu es malin, sur la photo juste en dessous, tu devines tout) puis courir pendant à peu près une heure reste une solution totalement crétine, même avec un gros plan appuyé sur une seringue auto-injectée (anti-biotiques + anti-douleurs peut-être, mais quand même).

Ceci est LA scène gore du film, où Noomi Rapace devient réellement Ripley, 
avec sous-vêtements en bandages, et tout ce qu'implique être Ripley...  

Mais malgré tout ces défauts, il y a des scènes fabuleuses. Comme celle où David découvre le système de navigation des "dieux", cette scène justifie à elle seule l'utilisation de la 3D (et non celle de tempête de sable). C'est sublime, j'aurais envie d'y retourner rien que pour la voir encore une fois... ainsi que la scène gore du caisson d'opération, un vrai délice pour les fans d'Alien.

 
(tu peux cliquer pour voir les photos en grand, tu le sais maintenant, n'est-ce-pas ?)

Donc, je tente de résumer : j'ai passé un bon moment, je me suis ennuyée, énervée, émerveillée, j'ai eu des jolis moments de nostalgie de mes premiers films de SF des années 80 et j'ai envie d'aller voir la suite, sans être emballée. Compliquée vous avez dit ?


Si vous avez envie d'en voir/savoir plus, avant ou après l'avoir vu, je vous recommande vivement le site internet de Weyland Industries, ceux qui envoient Prometheus sur la fameuse planète, construit pour attiser la légende Alien. La conférence TED de Weyland est exceptionnelle.


Et vous, qu'en avez-vous pensé ?


EDIT : j'oubliais, à un moment il y a un vieux, qui en fait est un jeune maquillé avec prothèses et tout le bordel, et bien vous savez quoi ? On est au niveau de Little Big Man... ce qui nous propulse tout de même 42 ans en arrière. Bravo Ridley, belle performance.

3 commentaires:

  1. En gros pareil, et heureusement que j'avais lu des critiques avant, cela m'a évité une grosse déception.
    *mais où est donc passé ce scénario*

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  2. Pareil pareil ici, des trous dans le scénario gros comme dans un gruyère et même avis ambivalent...je pense que le fait que le mec de Lost soit un des scénaristes n'a pas aidé la chose (typique de Lost les trucs qui n'aboutissent à rien et les moments WTF was the point).
    Je l'ai vu dans le cadre de Secret Cinema à Londres...trop bien.
    Je me dis qu'avec toute la campagne virtuelle etc qui a précédé, c'est peut-être pour ça que j'ai été un peu déçue...et ce qui explique pourquoi dans de nombreux pays, ils n'ont pas fait de projection presse avant la sortie.
    Au fait, le "vieux", c'est Guy Pierce...un indice pour les sequels du prequel?
    MissSparksx

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  3. Alors pour moi same same, j'en suis ressortie sans être capable de savoir ce que j'en avais pensé vraiment (j'ai même un peu somnolé alors que je ne m'ennuyais pas, bizarre). Beau, bien foutu mais un peu trop pas assez. Tiède ? En tout cas après tant de promesses, décevant, sûr.

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