07/05/2013

Lab-elle


Bien que n'ayant pas l'intention d'avoir d'enfants, j'ai deux neveux et une nièce (la super-héroïne ci-dessus), et depuis la naissance du premier, la construction de son identité m'a passionnée. Comment, enfant, devient-on un petit garçon ou une petite fille. Est-ce un processus uniquement fixé par des normes sociales ou quelque chose "d'interne" se passe-t-il également ? Ce genre de questions se pose en particulier à chaque occasion d'offrir un cadeau. Les étagères des magasins de jouets ou des librairies sont la plupart du temps abominablement connotés : garçon = (super) héros, guerrier, aventurier, en bleu ; fille = future maman-ménagère, s'occupant des autres, gentille, sage et créative, en rose.  

L'association lab-elle a lancé un label qui garanti que le livre que vous achetez est "attentif aux potentiels féminins". Ils en ont recensé plus de 300 qui offrent une large diversité de "rôles, activités et sentiments non cloisonnés par des stéréotypes" et permettent donc à leurs jeunes lecteurs de construire leur identité de manière plus sereine. 

Si ça vous intéresse, vous pouvez trouver ce label dans 23 librairies et dans 68 bibliothèques en Suisse romande. Si ça vous intéresse encore plus, vous pouvez vous inscrire (gratuitement ou non) au comité de soutien. Si vous n'êtes pas en Suisse, leur catalogue est en ligne.

Mais si je vous en parle aujourd'hui c'est pour une autre raison. Lab-elle vient de lancer la plateforme aussi.ch où j'ai passé quelques heures de lecture. Il est construit sous forme de questions-réponses telles que : "Mon mari n'a pas son permis de conduire, je conduis toujours et pourtant, à l'école, ma fille a dessiné son papa au volant et moi à côté ! Comment ça se fait ?" ou "Les programmes incitant les jeunes filles à suivre des filières scientifiques ont-ils échoués ? N'est-ce pas la preuve que les femmes ne souhaitent pas se diriger, même si on les y pousse, vers des carrières scientifiques ?" (les questions sont évidemment choisies pour choquer ou lancer la discussion). Il y en a des centaines, dont certaines que vous vous êtes tous posés, que vous soyez parents ou child free. Les questions peuvent être choisies au hasard, ou par thématiques (par exemple : publicité et marketing, jouets, sports, biologie, développement des compétences, etc.). Les réponses que j'ai lues m'ont paru extrèmement bien rédigées. Elles peuvent servir à répondre à un enfant mais également à développer une vraie reflexion et prise de conscience chez l'adulte et, pour ceux qui voudraient aller plus loin, propose une bibliographie intéressante.

Je vous invite à aller vous promener sur ces deux sites et à les diffuser autour de vous quand une question de genre se pose, aussi.ch en particulier permet d'éviter de reproduire soi-même des stéréotypes dont nous avons tous et toutes été impregnés dès notre plus jeune âge.

18 commentaires:

  1. [troll anonyme]
    "Depuis que j'ai découvert Funambuline sur Twitter, la construction de son identité m'a passionné. Comment, en tant que [en tant que quoi, en fait ?] devient-on un rhinocéros ?"

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  2. salut Fun,

    merci pour cet article et ces références qui font echo à ma conception de l'éducation non centrée sur le genre.
    Grand dilemne pour moi que ces rayons jouets bleu/rose, et le pire étant la production culturelle (livres, dessin animés,...) à destination des tous petits. Mon dieu! En dehors du clivage super héros / infirmière on s'en sort pas. Alors je suis contente d'avoir d'autre références, merci.

    Ceci dit ma fille adore jouer avec les objets type cuisinière ou balais.... pour faire comme papa ;-)!
    Sophie202

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    1. Merci Sophie !

      Mes neveux aussi font le ménage et aident à la cuisine "comme papa". Ce qui vexe beaucoup ma soeur, parce qu'elle aussi elle cuisine pas trop mal :-P

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  3. je vais te dire le truc qui me dérange le plus dans ce côté éducation genrée.
    J'ai une fille et il m'est trè sfacile de resister à la pression sociale de lui offrir des voitures, un ballon de foot, un établi et de décorer sa chambre en thème jungle. D'autant que issue d'une famille de filles avec une mère scientifique, mon éducation m'a bien permis qu'integrer les code masculin n'est pas un handicap bien au contraire.

    Mais là que le tome 2 est en route (exclu mondiale ;-),si c'est un garçon aurais-je le courage de resister à la pression sociale et de lui donner poupée, etc... Je suis moins sure de moi...
    sophie202

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    1. Félicitations !!!!

      Mouarf, ça se fait tout seul aussi je crois. Si déjà tu es attentive et sensible à ça, pas de raison que ton numéro 2 souffre de trop de stéréotypage de ta part... après, ils ne vivent pas dans une bulle, tu pourras toujours mettre la faute sur la société :-D

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    2. Lorsque mon frère était petit, il a demandé pour Noël des poupées mais aussi une fois une poussette. Avec deux soeurs ainées qui jouaient à la poupée, rien d'étonnant qu'il veuille participer! Moi je trouvais (et trouve toujours) cela parfaitement normal. Or, je me suis depuis aperçue que mon opinion n'était pas partagée par beaucoup de personnes autour de moi. Autant donner des jouets dits "de garçon" à une fille ne pose pas de problème, autant le contraire lorsque je l'évoque provoque un vrai malaise. C'est même devenu un genre de test que de demander autour de moi si oui ou non ils offriraient une poupée à leur fils si il en demandait une. Bref, tout ça pour dire que je pense qu'effectivement la pression sociale est assez forte de ce coté... Néanmoins, comme le dit Funambuline, si tu n'as pas de problèmes avec ta fille, je pense qu'avec un garçon ça devrait aller tout seul! L'important c'est de l'écouter lui (et pas les autres)

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    3. Si "féminiser" un garçon est toujours moins bien perçu que "masculiniser" une fille, ce n'est pas pour rien.

      C'est comme si on ôtait certaines qualités au garçon et qu'on l'affaiblissait, alors que c'est l'inverse pour une fille, on lui prête des qualité de force et un caractère aventurier. Et mine de rien... on perpétue des clichés. Mais c'est normal, on en est baignés, c'est impossible de s'en dédouanner totalement. En être conscient me paraît déjà un bon départ.

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  4. Je ne peux qu'aimer cet article ! Le site aussi.ch est vraiment super ! Je vais le mettre en lien sur mon blog !

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  5. comme tu balances ça d'entrée: mais... tu ne veux pas d'enfants??? :-)
    Moi aussi je me contente d'observer mon neveu et ma nièce qui sont incroyables. Le petit, 2 ans, trimballe ses voitures et petits trains (il est TRES garçon pour ça) dans un petit sac bourse à paillettes roses hérité de sa grande soeur et il est le seul à ne pas voir le problème. On s'empêche de rigoler car il ne comprendrait pas mais c'est assez typique. Quant à ma nièce, elle est une vraie fifille à princesses qui n'aime que le rose alors que sa mère était un vrai garçon manqué et ne l'a en tout cas pas poussée dans cette direction (allez comprendre)... Mais fascinant, en effet!

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    1. Héhé... oui, avec M'dame Jo on a réfléchit longtemps à faire un billet sur notre choix child free (ou no kid, c'est selon), mais on n'a pas encore trouvé le bon biais je crois.

      Vous avez bien raison de ne pas rigoler, tant mieux s'il sait mêler voiture et paillettes, il sera fin prêt pour la création de vernis à ongle plus tard :-D

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  6. Mon fils je l'ai appelée Laurence. Ma fille, Jean-Pierre. Je leur interdit de regarder leur propre sexe quand ils vont au bain.

    Sidérant, cette boboïtude qui consiste à nier l'évidence et à ne pas accepter qu'un garçon est un garçon, et deviendra une homme et qu'une fille, est une fille et deviendra une femme, avec les différences et les particularités qui les caractérise.

    Personnellement je ne souhaite pas une société plate, aseptisée et égalitaire jusqu'à l'outrance. Ce monde-là, tel que voulu par certains, est désespérant et sans espoir.

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    1. Sidérant cette tendance à ne pas lire un article en entier ni cliquer sur les liens mais à vouloir tout de même pousser un coup de gueule hors sujet.

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    2. Tenez, Marc, un peu de lecture : http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/25/les-hommes-et-les-femmes-ont-ils-des-cerveaux-differents_3174565_3224.html

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    3. C'est un peu simpliste de s'arrêter à cela. Nous ne sommes pas que viandes, tissus, organes et membres… Il y a la chimie également. Bonne écoute... http://www.rts.ch/audio/la-1ere/programmes/cqfd/4916550-dossier-a-quoi-ca-sert-de-s-embrasser-03-06-2013.html

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  7. Permettez qu'on ne soit pas du même avis que vous et que l'on puisse l'exprimer.

    J'ai cliqué sur ces liens, mais j'avoue ne pas en avoir lu l'intégralité. Si certains ont du temps à perdre, des pages à noircir et des billets à remplir, consistant à nier une évidence, grand bien leur fasse. Mais lire en substance que le ciel est rouge ou soutenir mordicus que les triangles ont quatre côtés, et enfin que les filles sont des garçons comme les autres, et vice-versa, cela est rigolo quelques minutes.

    L'homme est homme comme la femme est femme depuis la nuit des temps. Ces tendances à nier cela, me rappelle en certains points les créationnistes.

    Salut.

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    1. L'homme et la femme sont des humains comme les autres. L'égalité entre les unes et les autres est un enjeu primordial pour que la société avance de manière harmonieuse. Ceci est une absolue évidence.

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