03/11/2014

#Chef


Il n'est pas nouveau que j'aime les films culinaires, j'aime aussi les road movie, la cuisine et la musique cubaine, les food trucks et les réseaux sociaux. Jon Favreau a donc écrit un film pour moi, je suis LA cible exacte de ce film. La critique qui va suivre n'est donc absolument pas mesurée. Ceux qui pensent que la cuisine américaine c'est de la merde et que les réseaux sociaux participent à l'appauvrissement culturel et à une normatisation générale, passez votre chemin, vous allez détester (et on ne va pas s'entendre.)


Un Chef réputé à L.A. reçoit une mauvaise critique et part en vrille. Je n'ai pas envie de vous en dire plus sur cette histoire qu'il est sympathique de découvrir. Comme vous le voyez sur l'image ci-dessus, les réseaux sociaux sont mis en scène à l'écran, comme dans de plus en plus de films, c'est ici un élément très important du scénario et c'est plutôt bien fait. Dommage que les comptes cités dans le films n'aient pas été créés pour de vrai (j'ai cherché, évidemment), mais le jeu fonctionne bien. Mais ce qui est au centre du film c'est une question : et si la cuisine la plus simple était celle qui rendait heureux ? Non seulement ceux qui la préparent mais aussi ceux qui la mangent.


A travers un road trip entre Miami, la Nouvelle Orléans, Austin et Los Angeles, le Chef, son fils et son sous-chef nous parlent du coeur des Etats-Unis : la bouffe et la musique (la bande-originale du film est tout à fait sympathique d'ailleurs, et facile à trouver). A chaque arrêt, le menu du camion "El Jefe" s'allonge de quelques spécialités locales. C'est un hymne à la comfort food. La comfort food faite avec les meilleurs produits locaux et un savoir faire indéniable, de la sublime comfort food. A ce road trip, s'ajoute une jolie histoire entre un père et son fils, une histoire de mecs, c'est un film de mecs (il ne passe pas le test Bechdel).


Jon Favreau ne réalise pas un chef d'oeuvre, mais un comfort movie. Le film qui fait le même effet qu'un grilled cheese sandwich. Sandwich dont les tours de main sont d'ailleurs expliqués à la fin du générique, par le Chef Roy Choi. Roy Choi est connu aux Etats-Unis pour être un des Chefs à l'origine de la mouvance Food Truck, son camion Kogi a eu un succès énorme après avoir joué le jeu des médias sociaux et des food bloggers, le protagoniste principal du film est clairement calqué sur lui (avec faux tatoos similaires intégrés...) et Roy Choi est d'ailleurs le "food specialist" du film. Jon Favreau a fait un film tout à fait dans l'air du temps... mais sans grande originalité. Mais demande-t-on à un grilled cheese sandwich d'être original ? Non, on lui demande d'être fondant, savoureux, réconfortant, à la bonne température. C'est ce que réussit ce film.


Après la projection je n'avais qu'une envie, cuisiner des pâtes à l'ail, comme il cuisine pour Scarlett Johansson. Et Scarlett Johansson qui mange des spaghetti aglio e olio, je vous promets que ça ne laisse pas indifférent. C'est là où le film est réussi, dans son hymne sincère à la cuisine faite avec amour et les meilleurs ingrédients possibles. Il donne autant envie de cuisiner que de manger, des découvrir de nouvelles recettes que de nouveaux terroirs, d'aller au restaurant que de faire un barbecue, de tester des nouveautés que de redécouvrir des recettes de grand-mères. Forcément, j'ai adoré.

Scalett Johansson n'est pas la seule à faire un second rôle, vous retrouvez également Dustin Hoffman, Oliver Platt, Robert Downey Jr., la bande à Jon Favreau qui lui incarne le rôle principal, secondé par le délicieux John Leguizamo. Je pense que je reverrai ce film un soir où j'aurai besoin d'un grilled cheese sandwich, en accompagnement, et je vous le recommande vivement, il est parfait pour ces fraîches et sombres soirées de novembre.

3 commentaires:

  1. Bonjour! Et bien c'est exactement le film que je suis allée voir samedi soir, après avoir passé l'après-midi à me régaler au Salon des Gouts et des Terroirs :) le film idéal pour rester dans le thème!
    Et en effet, il est léger, agréable, feel good movie.... et qui donne faim :) on reve de croquer ces croques-monsieur :))
    Merci pour tes articles!

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  2. Ton article m'a donné envie de voir le film. Et faim. :-)

    (psst, je ne suis pas sûre que le mot "normatisation" existe en français)

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  3. Purée, je viens de le voir avec mon chéri, on était les deux pleins de préjugés et en fait on a passé un super moment et après on est allé...cuisiner!

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