30/03/2015

Helvetibox


En novembre, le créateur de l'Helvetibox, m'a envoyé un gentil mail pour me proposer de tester sa boîte. J'ai dit oui avec plaisir. Deux jours plus tard, je recevais trois autres propositions, ce qui m'a un peu refroidi, le côté "tendance" des box ne m'a pas motivée à les tester tout de suite, et puis, au fil du temps, j'ai testé les produits de toutes ces boîtes. Et l'Helvetibox est la seule à laquelle je me sois abonnée.



Le concept est simple : chaque mois, l'Helvetibox nous emmène à la découverte d'un canton suisse. Dans la boîte mensuelle entre 5 et 8 produits qui permettent de goûter au terroir et aux traditions culinaires de ce canton. Les produits sont d'excellentes qualité et sélectionnés avec soin. On trouve presque chaque mois un produit slowfood, ce sont souvent des petits producteurs qui sont sélectionnés, et le meilleur du meilleur du/des produit/s emblématiques de cette région-là. En plus des produits, extrêmement bien emballés, se trouve un feuillet explicatif.


J'en suis à ma troisième Helvetibox (et certainement pas la dernière !) et j'ai développé un rituel d'ouverture. D'abord, je trépigne de joie en amenant le colis sur le comptoir de ma cuisine. Puis j'ouvre délicatement l'emballage et je découvre les produits un par un. Je les dispose pour les prendre en photo (la blogueuse/instagrameuse que je suis ne peux s'en empêcher). Ensuite, je lis le feuillet in extenso. Il y a d'abord un texte de présentation du canton sélectionné, suivi de deux pages où chaque produit est décrit en détail, les producteurs sont souvent présentés également. Les textes sont certes descriptifs et informatifs, mais également très agréables à lire et plein d'humour. Sur la dernière page du feuillet, une recette typique du canton en question et souvent inconnue pour les autres suisses (par exemple la Torta di Pane tessinoise ou la Mehlsuppe bâloise). A la fin de ma lecture du feuillet, je reviens vers les produits pour les ranger, un par un, dans mes placards, en me demandant comment les tester.



Lors de ma première boîte (qui était la 3e Helvetibox), la tessinoise, sur les 7 produits présentés, deux d'entre eux ont disparus dans la semaine (les sublimes amaretti bianchi et la sauce tomate que je n'ai pas trouvé particulière, mais c'est certainement parce que je fais mes sauces tomates moi-même), deux autres ont eu une vie assez courte dans mes placards (le miel de châtaigner et la polenta bio), mais pour les 3 derniers, ils sont restés sans réussir à m'inspirer pendant des mois. J'étais donc un peu dubitative sur le concept : si moi, qui m'estime comme assez aventureuse et créative en cuisine, je n'arrive pas à utiliser ces produits-là, d'autres personnes le feront encore moins ! Si chaque mois on utilise la moitié des produits et l'autre moitié finit dans nos placards, ils vont rapidement être surchargés !


Et puis je me suis rendue compte que la boîte était arrivée juste avant des semaines de très fort taux d'occupation et que je n'avais probablement pas eu assez de temps pour m'y pencher. J'ai donc décidé de tester ces produits. Les popcorn bios, en faisant... des popcorn, un truc que je n'avais pas dû faire depuis mes 12 ans, et j'étais fort stupide, parce que c'est vraiment délicieux. Nous ne connaissons pas assez le bonheur des popcorn frais en Europe, même dans les cinés on nous les sert de la veille ou vieux de plusieurs jours avec un goût de carton. Mais ces popcorn-là, encore chauds, à peine saupoudrés de sucre de canne, ont été engloutis en quelques minutes. J'en refais régulièrement depuis, je ne suis pas au bout de mon paquet, et je pense que j'en rachèterai ! Quant à la farina bòna (farine de maïs torréfié) je n'ai pas osé la toucher avant que Laurène ne me dise : "remplace une partie de ta farine normale par celle-ci, tu vas voir, elle est géniale, elle sent le popcorn". Aussitôt dit, aussitôt fait, elle avait raison, c'est délicieux et ça sent particulièrement bon, elle ne durera plus très longtemps dans mes placards. Le seul produit qui n'a pas eu grâce à mes yeux, mais c'est une question de goût, c'est la confiture de châtaignes.

Des produits qui encombrent les placards ? Non. En fait ils sont tellement exceptionnels et soigneusement sélectionnés, que ma frustration actuelle est plutôt sur comment les acheter à nouveau quand le produit reçu dans la boîte est terminé... et je me suis abonnée à Helvetibox.


Mon abonnement a débuté avec la boîte bâloise, qui est ma préférée jusqu'ici. Sur le thème du carnaval, la boîte contenait :
  • une bière bio, la Drummler, brassée en honneur des joueurs de tambours du carnaval brassée par une micro-brasserie (que j'ai visitée d'ailleurs et qui est plus que sympathique, en particulier à 9h du matin après quelques heures de déambulations derrière des fifres) ;
  • un délicieux thé de carnaval avec des confettis de sucre dedans (!) de la maison bâloise London Tea, la plus ancienne maison de thé de Suisse (re !) (un mélange de rooibos et d'épices, sublime en infusion à froid) ;
  • des läckerli aux pruneaux (qui ont mystérieusement disparus presque immédiatement, ce doit encore être un coup de mon elfe de maison qui aussi fait disparaître le fromage) ;
  • des grenouilles au coca, mais si, vous vous souvenez, les Cola Fröschli de quand on était petits, je me suis régalée, j'en veux encore, ces bonbons sont toujours aussi bons... et inscrits au patrimoine culinaire suisse ;
  • du Matcha, une tuerie, du chocolat blanc aromatisé au thé matcha, une collaboration de la chocolaterie Beschle à Bâle et Les Gourmandises de Miyuko à Zürich, délicieux et très beau produit ;
  • du Kernotto issu d'un moulin artisanal, c'est-à-dire de l'épautre à cuisiner façon risotto, vous voyez le produit Ebly ? Ben la même chose mais à base d'épautre de variété ancienne non précuit, il demande donc 25 minutes de cuisson et il a du goût, lui, il a disparu en 3 jours...
  • de la gelée au café d'un couple d'agriculteurs, à laquelle je n'ai pas encore trouvé une utilité, mais ça ne devrait pas tarder dans un dessert ;
  • un bocal de Prune d'Or, une variété ancienne de prune sauvée par une agricultrice soutenue par Slowfood qui en fait un chutney aigre-doux, pas encore goûté.
Sur 8 produits reçus, 6 ont disparus en moins d'une semaine. Les deux derniers ne sauraient tarder à être testé, en même temps, ce sont des bocaux, j'ai plein d'autres bocaux dans mes placards que je n'ai pas testés. Carton plein pour cette boîte de février.



En mars, Helvetibox a choisi le mystérieux canton d'Appenzell, avec que des produits qui se terminent en -li :
  • En commençant par le fameux Biberli, produit le plus connu d'Appenzell dans le reste de la Suisse, à part peut-être leurs fromages, celui-ci est artisanal, cuit au feu de bois, uniquement composé d'ingrédients locaux y compris le miel ;
  • du même "roi des boulangers", du Appenzeller Birnbrot, ce "pain aux poires" contient aussi figues, raisins, noisettes et miel, il est parfait en tranches fines avec un peu de beurre pour un bon goûter ou avec un plateau de fromages (et c'est le seul produit pas en -li de la sélection) ;  
  • du Knobipantli, une saucisse sèche à l'ail, absolument délicieuse, 
  • et du Mostbröckli, de fines tranches de cuisse de boeuf salée et épicée puis fumée au feu de bois, absolument sublime, probablement le meilleur produit de type "viande séchée" que j'ai mangé. Helvetibox nous assure même que non seulement les animaux qui ont servi à confectionner ces charcuteries sont bien traités, mais qu'ils ont même la vue sur le lac de Constance ; 
  • un paquet de Appenzeller Nidelzeltli 212, des carrés de caramels durs à sucer, délicieux et avec un packaging primitif rétro magnifique ;
  • un petit paquet avec cinq truffes au chocolat à base de lait de chèvre de Albert Koch, jusqu'ici ça parait une très bonne idée, sauf que ce charmant monsieur amoureux de ses chèvres a décidé de les farcir à l'Appenzeller Alpenbitter (yeurk), ou à la poire et à la prune (beurk, re-beurk), j'ai failli arrêter le test là... mais viennent ensuite les truffes fourrée espresso et noisettes, et là j'ai compris tout l'intérêt du lait de chèvre dans le chocolat, une vraie découverte qui méritait bien ces petites embûches pour rendre cette aventure intéressante ; 
  • un pot de Öpfel-Rübli Konfi, c'est-à-dire une confiture de pommes et carottes qui a gagné la médaille d'or au concours suisse des produits du terroir, rien que ça.

C'était un terroir inconnu pour moi, j'ai fait des découvertes intéressante et ai vraiment l'impression, avec cette boîte-là en particulier, que l'Helvetibox a totalement rempli sa mission : me faire découvrir un nouveau terroir.

Maintenant que vous savez la très grande qualité des produits dans les boîtes parlons logistique. Le principe : tu t'abonnes, pour un, trois, six, neuf, douze mois, ou tu offres un abonnement à quelqu'un. Il faut t'abonner avant une certaine date, qui, pour la prochaine boîte tombe aujourd'hui, vite, vite, vite, pour recevoir la boîte du mois suivant, qui arrive en milieu de mois dans ta boîte aux lettres. Tu ne sais donc pas quel sera le prochain canton visité (sauf quand un journaliste détruit le suspense). Le prix de l'abonnement comprend les frais de port. Dès que tu as reçu ta boîte, tu reçois aussi une newsletter avec plein d'infos sur les produits, des recettes, des portraits d'artisans ou des personnalités locales, des infos sur les traditions culinaires, etc. (Que tu peux aussi retrouver sur le site plutôt pas mal foutu d'Helvetibox.)



Passons à la douloureuse : pour 1 mois, c'est 55 francs, frais de port compris. QUOI ? 55 francs pour 5 à 8 produits ? Tu te fous de ma gueule ? Non. C'est 55 francs, et en fait c'est pas cher. Si je calcule le prix des produits de la boîte bâloise, si je les achetais moi-même, en allant à Bâle : 6.- (la bière, prix indicatif) + 7,50 (le thé) + 5.- (les läckerli, prix indicatif) + 2.- (les Cola Fröschli, prix indicatif) + 5,50 (le chocolat matcha) + 6.- (le kernotto, prix indicatif) + 6.- (la gelée au café, prix indicatif) + 7,90 (la Prune d'Or Slowfood -qui se vend jusqu'à 12.- dans certaines épiceries fines...) + 9.- (frais de port) = 54,90. Donc 55.- de produits pour une boîte à 55 francs. Produits auxquels il faut ajouter l'emballage soigneux, pour la boîte du carnaval par exemple, en plus de la paille, il y avait des confettis, une petite attention qui m'a beaucoup amusée en ouvrant ma boîte.

Donc non, ce n'est PAS cher pour ce que c'est. Ce sont des produits exceptionnels à chaque fois, chacun d'entre eux, issus de petits artisans, producteurs et agriculteurs, soigneusement sélectionnés par le créateur d'Helvetibox, qui en plus propose des rencontres avec ces producteurs, des recettes, un contexte complet. C'est le prix du terroir, des produits de petits producteurs, souvent bios, qui respectent les traditions culinaires, agricoles et qui méritent que l'on mette un prix juste pour leurs efforts.

Et imaginez le boulot, il faut aller voir les producteurs, goûter les produits (bon, ok, ça c'est vraiment la partie cool du boulot), sélectionner des produits qui peuvent s'envoyer par la poste sans dommages, des produits non périssables, stocker plusieurs centaines de produits reçus des producteurs pour confectionner les boîtes, écrire les textes pour chaque produit, chaque producteur, chaque canton, gérer les abonnements, la communication, bref, un sacré boulot.

Vous l'avez compris, je suis conquise par le concept, et je ne peux donc que très chaleureusement vous recommander l'Helvetibox. Sachez encore que pour que ce concept permette à son créateur de vivre, il faut qu'il réussisse à avoir au moins 500 abonnés réguliers. Il en est à un peu plus de 150, après 7 mois d'existence. Je compte sur vous pour augmenter ce nombre !


Un dernier argument pour vous convaincre ? Dans ma boîte de Bâle, manquait le chocolat matcha. J'ai envoyé un mail à Helvetibox et reçu, deux jours plus tard, non pas une, mais deux plaques de ce délicieux chocolat, avec un petit mot d'excuse manuscrit. Donc en plus d'être un vrai amateur de terroir, le créateur d'Helvetibox est un vrai gentil garçon auquel je souhaite tout le succès qu'il mérite !

4 commentaires:

  1. Rhô, je suis sérieusement tentée, là !
    Et ça me fait tout nostalgique, ma grand-mère achetait tout son thé par correspondance à la London Tea Company.... Je me souviens en particulier d'un thé au rhum absolument exquis !

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    1. J'avoue que cette boîte bâloise m'a carrément donné envie d'aller à Bâle pour une week-end gourmand !
      Les offices du tourisme des Canton devraient sponsoriser Helvetibox !

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  2. Effectivement, nos cantons recèlent des trésors culinaires.
    Noémi, tu vas de suite sur anibis.ch, tu tapes "livre plaisirs de la table suisse" et tu tomberas sur une annonce qui vend pour 30.- les 3 volumes édités début des années 70 par Silva - On les achetait en partie avec des points Silva à l'époque. Il y a bien sûr la recette de la soupe à la farine rôtie (la Basler Mehlsuppe), celle de la Torta di pane, de la blanquette à la soleuroise, du fameux émincé de veau à la zurichoise, des pains de poire.
    Les recettes sont bien expliquées - celle du soufflé au fromage par exemple est inratable, chaque recette est présentée avec son histoire, ses origines, les circonstances dans lesquelles on la mange traditionnellement, avec une jolie photo. Et rien que du slow food.
    Je ne mange plus de viande depuis une vingtaine d'années, mais je garde tout de même un souvenir ému des osso bucco à la ticinese - mijotés deux bonnes heures dans une sauce à base de julienne de légume, avec une bonne polenta, mmmhhh ça fondait.
    En matière de recettes de base suisses, il y a aussi le merveilleux livre brun, le livre de cuisine des écoles du canton de Neuchâtel, aussi utilisé par d'autres cantons. Il a été abandonné pour un ouvrage plus moderne, puis il a été réédité et on peut se le procurer ici http://www.recettes-culinaires.ch. Je n'ai pas d'intérêts ni de commissions dans sa publication. C'est un drôle d'animal. Aucune originalité, les recettes n'ont pas trop de saveur. Par contre il est extrêmement didactique et explique très bien les fondamentaux de la cuisine, par ex. les différentes sauces, les différentes pâtes à tartes, à tourtes, à gâteau, à petit gâteau, les différentes crèmes. Il explique comment faire 4 sortes de caramel différents sans les brûler - la crème au caramel maison, c'est délicieux, mais si on la fait avec un caramel qui a un tout petit peu brûlé, no way, la crème va être inmangeable, le brûlé va la faire trancher et on pourra tout jeter.

    Enfin, si tu as aimé le risotto d'épeautre, tu aimeras peut-être le risotto de céréales de la Coop bio Naturaplan. La recette suggérée est très bien comme base de cuisson.

    Bon appétit

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    1. J'ai le fameux livre de Neuchâtel, une bible. Et pour le risotto de céréales, je sais bien qu'il en existe des tonnes, mais celui-là était vraiment particulièrement exceptionnel au niveau du goût !

      Merci pour ton commentaire et ton enthousiasme, j'espère que ça t'a donné envie de tester l'Helvetibox !

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