Homo Photographicus et moi avons passé quelques jours à Istanbul et nous avons eu un énorme plaisir à découvrir cette incroyable cité européenne (je vais y revenir). C'est une ville immense, 12 millions d'habitants, mais les (oui, leS) centres villes ne sont pas si étendus. Il y a la rive asiatique, que nous n'avons pas visité et la rive européenne, coupée en deux par la Corne d'Or. Au nord, Sultanhamet, le nom du quartier où se trouvent la Mosquée Bleue (Sultanahmet Camii), Sainte Sophie (Ayasofya), le Grand Bazaar, le bazar égyptien, la Nouvelle Mosquée, l'Université, etc... en bref, le quartier historique. De l’autre côté du Galata Bridge (parfait pour jouer au backgammon en fin d’après-midi avec une bière fraîche), la tour Galata, LA rue shopping, le quartier des antiquaires, les ruelles couvertes de restaurants et cafés, les boutiques originales et modernes, etc... Plus loin, le centre des affaires et la ville moderne avec nombreux buildings (que nous n'avons pas visité non plus).
Il est très facile de passer d'un quartier à un autre, les transports en tram, métros ou funiculaires sont rapides, efficaces, fréquents et très bien organisés. Toutefois, j'ai toujours aimé découvrir les villes à pied. Istanbul est très agréable à cet effet, de nombreux quartiers s'y prêtent, on découvre des merveilles inconnues des guides, une mosquée par ici (Little Blue Mosq, juste derrière le bazaar égyptien est sublime et inconnue des touristes, par contre, je ne suis même pas sûre de savoir la retrouver, même en ayant noté son emplacement sur mon plan !), un dédale de ruelles par là, un caravansérail (han) plus loin où un vieil homme nous a proposé de nous ouvrir le toit. MAGIQUE (c’était dans Valide Han, je vous le recommande même si on se demande ce qu’on fait là de prime abord).
Les nombreuses mosquées sont évidemment un des trésors principal de cette ville, leurs dômes et minarets forment une skyline unique. Pour les visiter, dans les principales, vous trouverez à l'entrée un dépôt de longs foulards, afin que les femmes puissent couvrir leurs cheveux, et de petits sacs en plastique pour y mettre vos chaussures, et vous serez cantonnés (en tant que touriste donc) dans le premier tiers, le reste étant dédié aux pratiquants. Ce qui me paraît absolument normal. Je conseille toutefois votre propre foulard car pour de plus petites mosquées (ou en tout cas moins visitées) vous pourriez être empêchée d'entrer car ils ne fournissent pas de fourlards. Lors de notre visite de la Mosquée Bleue, la plus visitée, pour certains touristes, la seule visitée, nous avons été très choqués par leur attitude. Avant l'entrée, deux femmes aidaient les touristes (décoltés et minijupes de circonstance !) à se vêtir à l'aide de grands foulards (tête, épaules, jambes), et ces mêmes touristes, dès qu'elles passaient la porte d'entrée, enlevaient le tout (hop, re-minijupe). Bref, aucun respect. Cette attitude détestable de ces cultures se sentant supérieures. Yeurk. Du coup, logiquement, la Mosquée Bleue est interdite durant les heures de prières (nous y étions durant le mois de Ramadan, je ne sais pas comment c'est le reste de l'année). Heureusement, ça n'a été le cas dans aucune autre mosquée. Mais ça nous a empêché de voir la beauté de ce lieu.
A part les mosquées et Sainte Sophie, je vous recommande vivement de visiter Yerebatan Sarayi, citerne souterraine, impressionante, et très agréablement fraîche par grande chaleur Mais pour le reste… Istanbul Modern (musée d’art moderne et contemporain) est pas mal mais sans plus, les autres musées sont un peu décevants, j’ai trouvé le quartier des antiquaires plus intéressant ! Nous avons également « perdu » une journée sur la Bosphorus Turistic Cruise. Bon, il y a « touristic » dans le nom, on aurait pu s’en douter, mais comme nos deux guides (Gallimard et Lonely Planet, nous recommandons nettement ce dernier !) étaient pour une fois d’accord, on a tenté l’aventure. C’était intéressant de voir les bords du Bosphore, les palais en marbre, les maisons de maître, durant l’heure et demi que dure l’aller, mais une fois arrivés au dernier arrêt quelle ne fut pas notre déception de ne voir qu’un village recouvert de restaurants touristiques et de boutiques de souvenirs (moches et très chers) et d’apprendre qu’il y a trois heures d’escales obligatoires ! On était un peu dégoûtés. Si on devait le refaire, on prendrait le bateau suivant (le deuxième de la journée donc, pour n’avoir que 2h d’escale) et on s’arrêterait à l’avant-dernier arrêt, village de pêcheur pas entièrement recouvert de touristes.
Y être durant Ramadan (Ramazan en turc) a été un vrai plaisir. La Turquie est un pays laïc, chacun donc choisit d'être pratiquant, ou non. Évidemment aucun problème pour manger à toute heure du jour, même dans les quartiers moins touristiques, mais en plus, dans le grand jardin entre la Mosquée Bleue et Sainte Sophie, de très nombreuses familles viennent s'installer, avec tapis et pic-nic, juste avant le coucher du soleil afin de pouvoir prier tous ensemble et ensuite manger dans ce lieu exceptionnel. C'est festif, joyeux, familial, convivial. Ayant un hôtel juste en dessous, nous y sommes passé pratiquement tous les soirs et avons été plusieurs fois invités à boire le thé par des familles.
D'ailleurs, malgré le fameux café turc, les Stambouliotes (c’est si joli « stambouliote » !) sont plutôt des buveurs de thé, noir ou aromatisé, qui se boit dans de petits verres. Il est souvent, très souvent offert, et quand ce n’est pas le cas il est vraiment très bon marché. Mais si vous voulez tout de même goûter un vrai, un bon café turc, j’ai trouvé le meilleur de la ville (si, si). Il faut descendre du tram à Çembelitas (juste après Sultanahmet) et continuer le long de la rue principale, en direction du Grand Baazar. A un moment, de vieilles pierres, une petite porte et là, dans la cour intérieure (probablement un ancien han) un typique café à pipes à eau, des thés, des chats et chatons et le meilleur café turc de la ville (selon moi ET les Stambouliotes !). A part café et thé, on mange également plutôt bien, en entrée, assortiment de salades et légumes en purée, beignets, grillés, …, puis les kebabs : (Kebab veut simplement dire brochette, c’est döner qui veut dire tourner, d’où le nom de ce fameux plat germano-turc.) brochettes de bœuf, d’agneau, de poulet, de légumes, de poissons ou crustacés mais on peut également choisir de manger du poisson, servis en général simplement grillés entiers ou en filets. Si vous êtes un peu pressés, il existe aussi de très nombreux lieux de sandwichs à l’emporter. Vous l’aurez compris, la cuisine est simple et très goûteuse, des produits frais, des cuissons minutes, des épices, des herbes et… du yaourt ! Ah, ce yaourt, hallucinant de douceur, si on en trouvait ici, j’en mangerais constamment. C’est un accompagnement du salé et du sucré. Sinon, vous trouverez aussi des restaurants indiens, thaï, coréens, … et plusieurs Starbucks et autres world compagny’s places.
Mais ce que j’ai le plus envie de raconter sur cette ville c’est la gentillesse des gens, ils sont accueillants (c’est peu de le dire), généreux, serviables, pas trop insistants/harceleurs dans les bazaar (ce qui ne les empêche pas d’être d’excellents vendeurs !). Un soir, mon photographe mâle a rencontré un autre mâle derrière un autre appareil photo, ils ont donc comparés leurs bêtes (normal) et sympathisés. Ce charmant jeune homme, Teodan (quel beau prénom d’ailleurs), nous a accompagné toute la journée du lendemain, dans des recoins de la ville que nous n’aurions probablement jamais trouvé nous mêmes. Adorable ! Lui, les familles nous ayant invités pour le thé, la gentillesse des gens dans la rue toujours prêts à aider ou renseigner, plusieurs serveurs de restaurant ou de cafés, etc… C’était vraiment fabuleusement agréable humainement. Après coup, je me dis qu’une ville où les habitants boivent du thé et aiment autant les chats (il y en a partout, et ils n’ont pas du tout peur des hommes, preuve qu’ils sont plutôt bien traités !) ne peut être qu’accueillante, c’est logique !
Bref, vous l’aurez deviné, j’ai adoré cette ville et j'envisage très sérieusement d’y retourner afin de découvrir la ville moderne, la rive asiatique et un peu du reste du pays si possible !
En ce qui concerne la politique, la Turquie et Istanbul sont à un tournant, il est toujours difficile d'aborder ces questions dans un pays où on n'a pas le background historique et politique, en général, je préfère m'abstenir plutôt que de risquer de fâcher des gens par mon ignorance crasse. Ayant eu la chance de rencontrer Teodan, qui voyage énormément et a du recul sur son pays, c'était passionnant de discuter des rapports entre la Turquie et l'Union Européenne. Contrairement à ce que nous pouvons lire et entendre dans les média, en particulier les média français, de nombreux turcs ne pensent pas forcément que ce serait une bonne idée. La richesse historique si visible de cette ville et la gentillesse et fierté de ses habitants m'a vraiment donné envie d'en apprendre plus sur ce pays. Si vous avez des suggestions de lectures, volontier ! En attendant, juste quelques mots
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Pour mes « conseils pratiques » je vais prendre du temps pour
tripadviser. Mes photos
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