Nostalgia de la luz (Patricio Guzman, Chili, 2010)
Thierry Jobin m'a donné très envie de voir ce film qu'il décrit comme le pendant documentaire de The Tree of Life, je ne peux que lui donner raison. Pour des raisons formelles tout d'abord : de nombreuses images spatiales ou de nature, une voix off très présente et une construction qui ne se laisse comprendre qu'au fil du film.
Nostalgia de la luz nous parle du désert d'Atacama (au Chili), désert considéré comme le plus sec au monde. Il y a de nombreux téléscopes qui y sont installés car le ciel est considéré comme le plus "propre" de la planète pour l'observation, grâce à la sécheresse extrême. Sécheresse qui permet également de conserver particulièrement intactes les traces du passé préhistorique. Et les traces plus récentes du tragique passé dictatorial chilien. En interrogeant des spécialistes de ces trois pans de l'histoire du désert, Patricio Guzman crée une réflexion sur les traces du passé, la non-existence du présent, la mémoire, le deuil, le temps, bref, la vie.
Les images spatiales et de paysages sont phénoménalement belles (malgré une projection médiocre de Pathé Galeries, des lumières éteintes après plusieurs minutes de film et allumées abruptement avant le générique final, générique passé 4 minutes après l'arrêt de la projection, aucunes excuses, si j'avais payé mon billet -j'ai un abonnement mensuel- j'aurais gueulé), impossible de rester de marbre, mais elles sont nombreuses, et lentes, souvent sans accompagnement verbal... baillements CON-TEM-PLA-TION.
Les interviews sont très intéressants et la manière de lier les discours passionnante, même si parfois un peu pesante ou redondante, mais ça ne m'a pas gêné outre mesure. Les témoignages des proches de disparus qui quadrillent le désert pour trouver les restes des leurs m'ont bouleversée, mêlés à la voix off du réalisateur et aux discours des scientifiques, c'était riche en émotion et réflexion.
Malgré certaines longueurs, je suis très heureuse d'avoir vu ce film magnifique. Un documentaire dans le sens propre du terme, la vision subjective d'un auteur sur la réalité, merci Monsieur Guzman. Mon compagnon de projection était toutefois nettement moins emballé que moi, il s'est ennuyé, souvent, longtemps.
PS : Dari, si lees esto, no te la pierdas... si la viste, me encantaria tener tu opinion, te animas a dejarme un comentario ?
Quelque chose à propos du phénomène du désert fleuri?
RépondreSupprimer"Les sacs de couchage étaient trempés. Je demandai s'il avait plu, Fredy répondit que oui, il était tombé une pluie douce et fine comme presque tous les 31 mars à Atacama. En me redressant, je vis que le désert était rouge, d'un rouge vif, couvert de minuscules fleurs couleur de sang. '-Les voilà. Les roses du désert, les roses d'Atacama.' "
Luis Sepulveda, "Les roses d'Atacama", 2000
Non. Et Luis Sepluveda est un auteur très poétique hein...
RépondreSupprimerHola Chiquita, aún no la vi, me la están por pasar desde hace meses, pero todavia no me la pasaron, en cuanto la vea (probablemente en esta semana) te dejo un comentario sobre la peli en tu famoso blog!!!
RépondreSupprimerBeso enorme! ¿sabes que te quiero mucho, no?
Dario
Dari, me alegro que pudes verlo pronto, creo que te va a gustar tanto la forma como el fondo, tanto que quisieras haberla dirigido...
RépondreSupprimerBeso !