Quartier lointain de Jirô Taniguchi
Un homme de 48 ans prend le train après une nuit fort alcoolisée avec des collègues pour rentrer vers sa famille. Dans le train, il a une absence et se retrouve dans un tout autre train, qui l'amène dans la ville de son enfance. En attendant le train de retour, il va visiter la tombe de sa mère. Sur la tombe de sa mère, une nouvelle absence. Quand il se réveille, il a 14 ans. Or l'été de ses 14 ans est le dernier été qu'il a vécu avec son père, avant qu'il ne s'enfuie. Quand il réalise que ses 14 ans retrouvés n'est pas un état éphémère, il se donne pour objectif de retenir son père.
Je ne vous en raconterai pas plus, j'en ai peut-être déjà trop dit d'ailleurs, c'est ce que m'a raconté le vendeur du rayon BD quand je lui demandais par quoi commencer de Jirô Taniguchi dont j'avais tant aimé Le Gourmet Solitaire. Je ne soupçonnais pas la beauté que Taniguchi pouvait mettre dans la mélancholie. Cet esprit d'homme fatigué qui redécouvre la vie dans son corps adolescent est très touchant. Sa remise en question, ses reflexions sur le rôle de père et d'époux m'ont étonnament interpelée (alors que ça ne me concerne finalement que de loin). J'ai été très intéressée aussi par la manière dont ses relations retrouvées avec ses semblables (qui pourtant on 34 ans de moins que lui), avec sa famille et avec les "adultes" sont décrites.
Mais surtout, visuellement, c'est un bijou. Que j'ai relu dès que j'avais terminé ma première lecture, pour en apprécier les détails qui m'avaient échappés dès j'ai été happée par l'histoire (à la page 2 du tome 1 donc). Si vous aimez les paysages japonais, les réflexions sur les bilans de vie, la poésie, ruez-vous sur l'une des nombreuses éditions de Quartier Lointain.
Je n'ai plus qu'un problème : par quoi continuer ma découverte de Jirô Taniguchi, vu qu'il est à peu près certain que je vais tout lire de lui dorénavant.