Dans la précédente balade, je vous parlais du très proche Flatiron District en vous disant qu'il donnait l'impression d'être au centre de tout. Le charme de Chelsea est exactement inverse. Ici, on est à part, à côté, différent, unique. Ce caractère unique a dû être une des raisons qui en a fait le cœur artistique alternatif de la ville, au moment de la transformation du quartier, d'entrepôts à galeries d'art. J’imagine qu’un vrai New-Yorkais trouve aujourd’hui que le cœur artistique alternatif se situe plutôt à Dumbo ou dans un coin de Brooklyn dont je n’ai même jamais entendu parler. Mais personne, à part un habitant féru d’art et ayant les bons réseaux et le temps d’aller aux vernissages, ne pourrait prétendre à suivre l’actualité artistique d’une telle ville. Et c’est probablement ce qui la rend si fascinante.
Je vous ai déjà parlé des galeries dans mon billet sur les lieux d’art. Je vous rappelle mes deux coups de cœurs : Gagosian (522 W, 22th Street et 555 W, 24th Street) et Gladstone Gallery (515 W, 24th Street). Mais encore une fois, c’est un choix tout à fait mainstream (mais spectaculaire). Si vous êtes plus connaisseur que moi (ce qui ne serait pas franchement difficile) en art moderne et contemporain, je vous recommande de visiter le Chelsea Art Galleries and Exhibits Map qui liste toutes les galeries et leurs sites web. Jetez un œil avant de partir aux différentes expositions qui auront lieu lors de votre séjour et préparez-vous un petit parcours. Ce que j’adore dans ce coin, c’est qu’en zigzaguant au hasard, dans le rectangle entre la 10th et la 11th avenues et entre la 18th et la 28th rues, vous allez forcément voir une exposition qui vous intéressera, une qui vous plaira, une qui vous dérangera et une qui vous paraitra ridicule. Mais nous avons tous des résistances et une passion différentes pour l’art, je suis donc incapable de vous dire combien de temps ça va vous prendre. Entre 1h et une journée disons. Pour ma part, au bout de 2h, j’en ai marre.
L’autre chose à faire ABSOLUMENT à Chelsea, c’est la High Line. Et quand je dis absolument je veux dire que c’est dans le top 5 de ce qu’il FAUT faire à NY. Ne discutez pas, je veux rien savoir. Commençons par une anecdote : quand je préparais mon premier séjour à NY, j’avais repéré la High Line, cette ancienne ligne de train aérien abandonnée qui allait être transformée en jardin ou parc, ce n’était pas très clair mais j’adorais le concept. En décembre 2008, j’ai donc parcouru les rues de Chelsea, en visitant quelques galeries, et en cherchant des yeux la fameuse High Line que je ne trouvais nulle part. Je voyais bien des rails en hauteur et un ou deux plantes qui dépassaient mais aucun accès. J’ai donc demandé, dans des cafés, dans un diner, dans une librairie. Personne ne savait de quoi je parlais. Jusqu’à ce que l’ami du libraire appelle un de ses amis, jardinier, qui lui devait être au courant. Effectivement, il bossait sur le début du chantier de ce qui est aujourd’hui un de mes lieux favoris à NY qui a ouvert au printemps 2009. J’avais juste quelques mois d’avance. Je dois avouer que l’étonnement du libraire et de ses deux potes sur la petite Suissesse qui avait entendu parler de la High Line avant eux reste un joli moment de fierté. Quand j’ai ENFIN pu me promener sur la High Line, j’attendais ce moment depuis plusieurs années et j’avais peur d’être déçue.
Au contraire, j’ai été encore plus charmée que je ne pensais. C’est plus un parc suspendu qu’un jardin, une promenade en fait, dont une des extrémités débouche sur le centre de Meatpacking District et l’autre à Chelsea (30th Street, en haut du quartier des galeries). C’est grand (2,3 km de long), paisible, très bien conçu à tous les niveaux (plantations, graphisme, points de vue sur la ville, équipements, accès), et surtout, c’est absolument magnifique. On est suffisamment éloignés du trafic pour que ce soit reposant, c’est suffisamment vaste et peuplé de New-Yorkais pour ne pas (trop) avoir l’impression d’être en voyage de groupe touristique. Le plus intéressant, à mon sens, c’est le nombre de points de vue architecturaux passionnants ouverts sur la ville grâce à la hauteur de la promenade.
Ce que j’adore également c’est qu’on sent que la Ville aime ce lieux et a envie de le faire vivre, tout est prévu pour que des spectacles de rue puisse avoir lieu dans d’excellentes conditions, pour que le lieu reste propre, l’art de rue est promu au rang qu’il mérite (c’est aussi le cas dans le reste du quartier), il y a un hôtel incroyable et bientôt un musée (une annexe du Whitney Museum) qui donnera directement sur la High Line, on propose aux visiteurs de s’intéresser aux cycles des saisons avant de visiter (lien PDF), on peut participer aux plantations, venir y observer les étoiles, et évidemment, il y a un blog, on peut poster nos photos, un compte twitter, etc. Ah, oui, et évidemment tout est garanti développement durable. Bref, allez-y. (Si vous avez envie d’en savoir plus, un article du National Geographic.)
En voyant quelques galeries et la High Line, vous aurez vu Chelsea et son caractère si particulier. Si vous avez envie d’y passer plus de temps, je vous recommande aussi le Chelsea Market (entre la 15th et la 16th rue, entre la 9th et la 10th avenues) qui n’est pas qu’un marché de bouffe (mais aussi). Sachant que le High Line ouvre à 7h et que les galeristes sont plutôt des lève-tard, il y a deux options pour faire cette balade. La première est d’y venir tôt le matin, venez prendre votre petit déjeuner dans un café de Meatpacking District et montez sur la High Line. Il y aura peu de monde et elle sera toute à vous. A la fin de la High Line, revenez par les rues des galeries jusqu’à saturation, puis allez manger dans le quartier. L’autre possibilité, c’est de venir en début d’après-midi (ou pour le lunch) pour faire les galeries, puis de vous reposer la tête sur la High Line et de finir en buvant un verre dans un des nombreux lieux nocturnes du MeatPacking District. Les deux options se valent et vous aurez vécu une demi-journée, ou une journée, bien remplie mais paisible, riche culturellement mais reposante pour l’esprit.
Je n’ai malheureusement pas de bonne adresse pour manger à vous proposer depuis que le merveilleux Empire Diner a fermé ses portes, vous trouverez toutefois quelques ici. Mais faites-moi plaisir, n’écoutez pas votre guide et n’allez pas au Pastis, ce lieu qui se veut francophile est juste d’une snobisme crasse, détestable et beaucoup trop cher.
(Meatpacking District dont je vous parle trop peu, mais qui mérite
de s'y attarder pour découvrir les invraissemblables boutiques de créateurs)
Mmmh c'est terrible, tous ces billets sur New York, moi aussi JE VEUX...;) Allez ne désespérons pas, la récemment diplomée-récemment chômeuse va bien finir par trouver un travail...Juste par curiosité tu y es allée combien de fois à NY pour aussi bien connaître ?
RépondreSupprimerEt bien... 2 fois... mais à chaque fois très bien préparée ;-)
SupprimerPis j'ai un peu l'habitude de voyager, donc j'ai des réflexes qui me permettent de gagner du temps. C'est aussi pour ça que je voulais partager ! Et je suis plus que ravie que ça serve à quelqu'un et/ou que ça fasse envie, c'est le but !
Sinon ce serait juste un genre de soirée diapo 2.0 et donc particulièrement ennuyeux à part pour les personnes qui auraient voyagé avec moi... j'espère vraiment que ce n'est pas le cas et je m'applique !
Non, non c'est très utile ! Le jour où j'irais à NY, j'essayerais de penser à regarder tes billets, parce que c'est tellement immense que ce serait bête de perdre du temps pour des choses qui au final n'en valent pas la peine, surtout que c'est pas une destination où tu peux te permettre d'aller tous les weekends.
RépondreSupprimerTrois grouîk sinon rien ! J'aurai grand plaisir à revenir sur tes billets quand j'aurai la chance de partir à NY avec du temps devant moi, en tout cas. Merci pour tout :-)
RépondreSupprimerPour manger, je conseille le Chelsea market. Y a de tout, pour tous les goûts. Mangez sur place ou prendre froid et à emporter et filez sur Union Square, c'est tout droit de là !
RépondreSupprimerYeah!
SupprimerJette moi des cailloux, j'ai mangé au Pastis (y a 10 ans du coup je me demande si y a pas prescription)
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