Parlons un peu de mon intérieur, et non, pas de mes états d'âme, non, parlons de mon vrai intérieur, le physique, de mon "intimité" comme dirait les vendeurs de savons à foufounes.
Avec l'arrivée de la trentaine, j'en ai eu marre des solutions bancales conseillées par les gynécos qui n'informent pas mais décident pour nous (pauvres femmes hystériques, déjà qu'on nous a laissé le droit de vote, faudrait pas non plus qu'on puisse faire des choix personnels). Non, la pilule ne me convient pas, non, les baisses de libido ne sont pas psychosomatiques, oui, elles m'ennuient vraiment. Sans compter tous les autres effets négatifs dont je ne me rendais pas compte avant d'arrêter la pilule.
Je crois sincèrement que prendre des hormones à vie n'est pas anodin, que la révolution de la pilule dans les années '60 était une grande avancée pour les femmes, mais que la révolution des années 2000 devrait être l'information et le libre choix. Je vais donc vous parler du mien, de choix, en espérant que ça donnera peut-être l'envie à quelques-unes d'entre vous de mieux s'informer ou carrément de changer de gynéco.
Depuis plusieurs années, j'avais envie de stopper totalement la prise d'hormone, sans trouver le bon interlocuteur, mon crétin de gynéco m'a conseillé l'anneau vaginal, que j'ai accepté, ce qui était stupide de ma part et malhonnête de la sienne, car tout ce que je n'aimais pas avec la pilule s'est reproduit. Normal : l'anneau est un système de contraception hormonal comme les autres. Puis je me suis mieux renseignée, j'ai même eu droit à un mail perso de
Martin Winckler himself (j'ai été très touchée qu'il prenne la peine de me répondre pour adapter la réponse de
son site à mon cas helvète et je vous conseille vivement de vous y référer pour toute question) et j'ai opté pour le DIU au cuivre. Le DIU a mauvaise réputation à cause d'un problème de nom : comme il est aussi surnommé "stérilet", une légende urbaine traîne sur son possible effet de stérilité sur les femmes. Ce qui est complètement faux et a été démenti scientifiquement à de nombreuses reprises. A cause de cette légende, il n'était donc posé PAR HABITUDE que sur des femmes ayant eu des enfants. De nombreux gynécos continuent à refuser de poser un DIU à des nullipares, par simple habitude, ou parce qu'ils avaient un vieux prof qui n'a pas démenti cette légende urbaine, ...
Pour des questions de rage face aux gynécos qui ne se mettent pas à jour et qui n'écoutent pas leurs patientes, se reporter
Au Chœur des Femmes du déjà cité Winckler.
Bilan du DIU au cuivre après 1 an : pas d'hormones, un pose douloureuse (dans mon cas, mais les cas diffèrent selon les femmes), 7 ans de tranquillité (au maximum, mais la plupart des gynécos conseillent un changement tous les 5 ans), des règles plus abondantes mais pas plus douloureuses, un retour des sensations naturelles du corps et donc cycles de désirs, d'envies, d'humeurs, certes, mais au moins elles ne sont pas conditionnées par un élément chimique extérieur ! Je suis RA-VIE. Je ne regrette qu'une chose : ne pas avoir eu un gynéco qui acceptait de me le poser plus tôt ! Pour celles qui aimeraient s'en faire poser un, ceux qui sont disponibles en Suisse ne sont pas les mêmes que ceux qui sont disponibles en France, le NovaT 380 (qui est le plus recommandé par Winckler) doit être demandé spécifiquement car ce n'est pas celui qui est posé "habituellement"... Il suffit de demander une ordonnance au gynéco et de le commander en pharmacie, il coûte entre 45.- et 60.- francs + la pose (dont le prix diffère suivant le praticien ou le lieu, j'ai fait ça à l'hôpital). C'est un budget... mais il est à diviser par 7 x 12 mois... l'économie par rapport à la pilule est ENORME !
Deuxième nouveauté de mon attirail intérieur féminin, la coupe menstruelle. Il y en a de plusieurs marques, de plusieurs tailles, ... la mienne est la
Diva Cup, taille 2 (la grande, recommandée dès 30 ans ou après un bébé ou aux règles abondantes). Je m'étais renseignée sur
des forums, sur
ce site très complet, j'avais cherché laquelle me conviendrait, où l'acheter, ... et j'ai laissé traîner. Puis, au début de l'année, j'ai pris cette
bonne résolution, pour des raisons écologiques (plus de protections achetées, plus de protections jetées dans les toilettes, ...), économiques (un investissement équivalent à 6-8 mois de tampons/serviettes qui dure ensuite plusieurs années), physiologiques (du silicone naturel au lieu de coton blanchi au chlore affaiblissant la flore vaginale) et pratiques (plus d'oubli de tampons au fond du sac, plus de recherche désespérément une poubelle quand je vais souper chez un pote masculin -le tampon imbibé dans la poubelle toujours pleine de la cuisine du pote ce n'est pas le top du glamour). Contrairement à
certains magazines qui parlent de cette solution comme d'une chose "revendicatrice" et donc réservée aux écolos purs jus (genre qui portent des Birkenstock avec des chaussettes, des robes chasubles et qui ne s'épilent pas sous les bras), les contraintes sont beaucoup moins importantes que les autres solutions. J'avais un peu peur lors de mon premier cycle, mais je n'ai eu aucun accident, la pose est facile, le retrait aussi, je ne la sens pas DU TOUT (du coup il faut que je fasse attention à ne pas oublier de la vider). Il suffit de la stériliser dans une casserole d'eau bouillante quelques minutes avant la première utilisation du cycle et après la dernière (et non toutes les 12h comme le pensent certaines journalistes des mêmes magazines qui feraient mieux de s'informer avant de parler d'un truc).
Avec ces deux nouveautés, j'ai vraiment l'impression de m'occuper de moi en adulte, avec des solutions à long terme, plus saines et naturelles et donc plus en accord avec mon corps et avec la planète. J'ai plusieurs amies qui ont souffert ou souffrent de mycoses à répétitions, qui ont pris l'habitude de devoir se faire des douches intimes régulières (ce qui est très nocif également pour la flore vaginale), qui doivent "gérer" cette zone de manière quotidienne. Si c'est votre cas, réfléchissez à des changements de solutions. Une de mes amies, abonnées au cystites et mycoses, n'en a plus depuis qu'elle a arrêté la pilule et qu'elle est passée à la coupe.
Peut-être que cet article vous paraîtra impudique, je m'en moque, je trouve important qu'on soit toutes informées sur les multiples possibilités qui existent et qui peuvent nous faciliter l'existence. Je réponds volontiers à des questions sur mes solutions personnelles, si vous en avez, et je vous encourage encore une fois à visiter le site de Martin Winckler concernant la
contraception et la gynécologie même si vous n'avez pas de problèmes, juste pour vous informer, c'est passionnant.
PS: pour les Lausannoises, on peut acheter les Diva Cup (entre autres) à la pharmacie de la place de la Palud, j'ai payé la mienne environ 40.- francs.
EDIT : J'ai oublié de vous dire qu'il me semble que si ces deux solutions ne sont pas plus répandues, c'est qu'elle ne sont pas rentables ni pour les gynécos (moins de visites), ni pour les labos pharmaceutiques, ni pour les vendeurs de protections intimes (on donne déjà bien assez d'argent comme ça à Procter & Gamble -firme qui commercialise, par exemple Tampax, Always, etc.- !), du coup, ça ne les arrangerait pas du tout si la plupart des femmes passaient à la cup et au diu...
EDIT 2 : Pour plus d'informations sur le DIU hormonal, autrement dit "Mirena", allez donc lire l'excellent billet de
Mdame Jo.
EDIT 3 : Un très chouette billet illustré featuring Boulet
ici.
EDIT 4 : J'ai enfin trouvé la source de la photo d'illustration (mais toujours pas son auteur), il s'agit de la grotte "Cueva del fantasma" (caverne du fantôme) au Vénézuéla, et les deux petites tâches que vous voyez au sol... ce sont des hélicoptères (en cliquant sur la photo vous pourrez l'agrandir), qui permettent d'imaginer la taille de cette grotte impressionnante qui me paraissait une si jolie métaphore visuelle pour ce billet.