Déjà il faut commencer par se mettre d'accord, car la bestiole change de nom trop facilement : chou-rave (plutôt en France), colrave (plutôt en Suisse), chou-pomme (dans les Terres du Milieu), chourave (pour les flemmes du -), on s'y perd. Moi je lui trouve des petits airs d'extra-terrestre et je l'avais rebaptisé "spoutnik" quand j'étais gamine et qu'une amie de ma mère a voulu nous en faire manger. Je me suis forcée, polie, et là j'ai découvert avec un gigantesque bonheur le carpaccio de colrave que je n'ai jamais oublié (recette ci-dessous).
Mais à part en carpaccio, maintenant que c'est la saison et qu'il est partout sur les étals du marché et dans les paniers de légumes hebdomadaire, qu'est-ce qu'on en fait du colrave-chou-rave-chou-pomme-spoutnik ?
Oyakodon est une recette japonaise, elle veut dire littéralement "bol de riz parents-enfants", c'est-à-dire du poulet et de l'oeuf. Ça fait longtemps que je voulais tester parce que poulet + oeuf + sauce soja c'est forcément bon, mais aussi parce que j'ai eu longtemps un badge "Restez jeune, mangez des bébés" et que c'est exactement ça ici. Je suis retombée sur ce plat dans un épisode du Gourmet Solitaire, et je me suis lancée.
Ce plat est très facile à faire, avec des ingrédients qu'on trouve partout et qu'on a souvent dans nos placards, c'est rapide, délicieux, réconfortant, et pratique à cuisiner pour une seule personne. Le genre de recettes que l'on fait une fois, dont on a plus jamais besoin de regarder la recette ensuite, et qui devient instantanément un classique de notre cuisine.
J'ai testé pour vous la méthode Kenji Alt Lopez. Puis j'ai refait la recette plusieurs fois en me l'appropriant.
D'abord, la méthode Serious Eats qui permet de bien voir les gestes, tailles et textures :
Et maintenant ma (mes) versions. Qu'est ce que j'ai changé ? Je n'ai rien contre le saké en cuisine, mais ici je trouvais que son petit goût d'alcool n'amenait rien et je trouvais que la recette manquait d'acidité pour être bien équilibrée. Probablement parce que un repas japonais se compose de plusieurs éléments comme des pickles ou des petites salades ou légumes en accompagnement. Mais ici c'est un plat complet. J'ai donc essayé une version où j'ai ajouté des légumes, et j'ai ajouté une touche d'acidité dans la sauce.
INGRÉDIENTS(pour 1 personne)
- riz blanc
- 150g de poulet émincé (cuisson ou poitrine, mais pas des restes de poulet déjà cuits)
- 2 oeufs
- 2 oignons verts (ou un oignon et de la ciboulette)
- du bouillon dashi en poudre (quantité pour 1,5 dl d'eau) (ou 1/2 sachet de bouillon de ramen instantanées ou du bouillon de poulet)
- 2 cs sauce soja
- 2 cs vinaigre de riz (ou saké, ou mirin)
- 1 cs de jus de citron
- 1 cs sucre
- 1 cc poudre de piment
Ustensiles : une casserole pour le riz, une poêle avec couvercle pour le reste, un verre doseur, une spatule, une planche à découper, un bon couteau, des baguettes, trois bols.
Cet album de bd m'a fait rire à haute-voix à chaque page. Est-il nécessaire d'un dire plus ?
Ok. Marc Dubuisson est un auteur belge, actif sous le pseudo @unpied sur twitter et instagram pour ses blagues fraiches (il en a un peu plus et il vous le met quand même). Il a déjà commis plein de trucs, toujours absurdes, irrévérencieux, inventifs et dotés d'une dose de crétinerie confortable, ce qui fait de lui un type formidable si vous voulez mon avis.
Ici il s'agit d'amour, sauf que pas du tout, de djihad, mais fait avec les pieds, et pas non plus de RTT car tout se passe au 8e étage d'une tour de bureaux de fonctionnaires.
Donc oui il y a des blagues sur les photocopieuses, sur les machines à café, sur le gars de l'informatique, des blagues en powerpoint, mais surtout il réussit à se moquer des fonctionnaires, des vegans, des flics, de ISIS, des fonctionnaires, des féministes, des anti-féministes, des consommateurs éthiques, des fonctionnaires, des féministes, des médias, des porteurs de cravate, et j'en oublie certainement.
J'en avais vu des extraits en ligne sur ses comptes ou le compte de son éditeur, la collection Pataquès chez Delcourt. Je savais que j'allais aimer, mais je ne m'attendais vraiment pas à rire autant à chaque page.
Bref, achetez cette merveille, et profitez-en pour acheter La Nostalgie de Dieu, croyez-moi sur parole et mangez-en, c'est bon pour ce que vous avez, ramen.
Et faites-moi plaisir, allez les acheter dans une petite librairie, et s'il ne l'ont pas, faites comme moi : une commande chez HumuS, qui vous coûtera la ridicule somme de 20,10 CHF, parce que c'est tellement classe de pouvoir dire "mon libraire est formidable".