03/04/2010

On n'a pas toujours du caviar


On n'a pas toujours du caviar (Johannes Mario Simmel, Allemagne, 1963)
Au début de la deuxième guerre mondiale (non, je ne mettrai pas de majuscules à guerre) un jeune allemand devenu fortuné banquier en Angleterre, profondément pacifiste, se voit transformé, malgré lui, en agent triple –Allemagne, France et Angleterre- suite à une série de malentendus et quiproquos. Il se débat avec brio et élégance dans une Europe en guerre où il réussit à rester séducteur et gourmet et à compromettre toutes les missions qui risqueraient de faire des morts, quel que soit le camp.

L’histoire est folle sans être irréaliste, le héros est entre James Bond –pour et la séduction et l’art de s’en sortir en toutes circonstances-, Arsène Lupin –escroc et arnaqueur sans jamais perdre son élégance et art de vivre- et Philéas Fog –pour son assurance de s’en sortir… et d’aller raconter ses aventures aux gentlemen de son club-. L'auteur réussit à nous plonger dans des situations tirées par les cheveux mais restant plausibles et nous fait partager les absurdités de tous les camps engagés dans cette abomination.

A part le titre qui aurait pu être traduit plus élégamment, la langue est agréable, l'humour indéniable et le charme ravageur. J'ai presque envie de le relire dès maintenant.

Ce roman a déjà été vendu à plus de 30 millions d’exemplaires, pourtant je n’avais jamais entendu parler… et j’en suis bien contente, parce que si je l’avais su, je n’aurais peut-être pas eu autant envie de le lire – über snob et très conne que je suis - et j’aurais eu grand tort de me priver de la rencontre avec ce héros fascinant. Je suis d’ailleurs très étonnée qu’il n’ait pas encore été exploité par le cinéma !

Il atterrit directement dans ma sélection de romans culinaires car le héros, quel que soit le lieu ou la situation où il se trouve, s’arrange toujours pour cuisiner, et plutôt bien. Le livre est ainsi entrelardé de recettes passionnantes  issues de l’Europe entière.


Extrait :

"Quel homme pensa-t-elle...
Quel homme - voilà ce qu'avaient pensé d'innombrables personnes qui firent la connaissance de Thomas Lieven au cours des années passées. Quel genre de personnes ? La réponse nous est fournie par l'inventaire des choses que Thomas Lieven aimait et de celles qu'il détestait.
Thomas Lieven aimait :
Les belles femmes, les vêtements élégants, les meubles anciens, les voitures rapides, les bons livres, la cuisine raffinée et le sens commun.
Thomas Lieven détestait :
Les uniformes, les politiciens, la guerre, l'insanité, la force des armes et le mensonge, les mauvaises manières et la grossièreté.
Il y avait eu un temps où Thomas Lieven représentait le prototype du bon citoyen, opposé aux intrigues et enclin à mener une vie de stabilité, de quiétude et de confort.
Et cependant, voilà l'homme qu'une étrange destinée - qu'il y aura lieu de relater en détail - arracha à la voie commode qu'il s'était tracé.
A la suite d'un certain nombre d'actions aussi violentes que grotesque, le bon citoyen Thomas Lieven se vit dans l'obligation de mener en bateau les organismes suivants : l'Abwehr allemande et la Gestapo, le Secret Service britannique, le 2e Bureau français, le FBI américain et la Sûreté soviétique."



2 commentaires:

  1. Oh il me fait terriblement envie... je vais être obligée de le rajouter dans mon panier Amazon. tu es une vile tentatrice!

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  2. Ce ne sera que juste retour des choses, très chère.

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