25/10/2015

Mon sosie liquide



La truculante Sandrine, caviste, blogueuse et belge de son état, vient de créer une nouvelle série sur son blog La Pinardotek. Si tu ne connais pas encore ce blog, va lire, c'est bon. Elle y parle de beaux flacons, de saveurs, d'accords mets-vins, de vignerons et vigneronnes talentueux, du monde du vin. Elle y raconte des choses précises et passionnantes et aussi beaucoup de conneries à base de chansons nulles qui te restent dans la tête et de gifs animés tout pourris qui te font perdre le fil de son coup de gueule régulier et néanmoins très sérieux. Autant vous dire que j'adore ce style d'écriture foutraque mais totalement maîtrisé et assumé.

Je disais donc, elle vient de créer une nouvelle série d'interview, ça s'appelle les "Morpho-psycho wine test". En gros elle pose 5 questions, toujours les mêmes, à des gens qu'elle choisi parce qu'elle les aime bien, les gens répondent, et selon ces réponses, elle leur attribue un vin.

Je suis passée à la casserole. Non, pas littéralement, ça doit brûler.

Elle a choisi, pour me correspondre, un cépage que je ne connais pas : le Trusseau, cultivé dans le Jura et qui donne "des vins rouges fluides, légèrement épicés, avec une faconde et une bonhommie réjouissante. Un vin virevoltant, dansant dans les verres, exhibant ses transparences, jouant à surprendre. Complexe plus que compliqué, abordable plus que facile". C'est tellement beau quand elle parle de vin, j'ai très envie de goûter ! 

Merci Sandrine, je suis flatée, d'abord parce que tu m'aimes bien, c'est plus que réciproque, ensuite parce que je suis si bien entourée, pour l'instant l'Ornithorynque Chafouin, la délicieuse Sofille, le mythique Padre Pio et Mister Buko, oui, rien que ça. Ce qui m'a permis de remarquer que l'adiction à la casomorphine* est un mal très répendu parmi les lolfluents de la twittosphères. 

Je rêve de séances à base de plateaux de fromages, d'un peu de barbaque pour le Padre, des flacons de Sandrine, pour lolgouverner le e-monde entre nous.





* oui, l'addiction au fromage est un mal réel, j'en souffre, merci de respecter ma maladie en m'invitant régulièrement à manger des fondues et des raclettes. Bisous.

(PS : j'accepte aussi les poutine, les brissolées, les camemberts rôtis, les cheese-cake, etc. Je suis une fille très ouverte d'esprit, pour le fromage, surtout s'il est au lait cru.)

16/10/2015

Pourcentage de femmes aux Elections Fédérales 2015


Il y a quatre ans, lors de la dernière élection pour le Conseil National, j'avais écrit un article où j'analysais les taux de candidatEs parmi les listes présentées. Les résultats n'étaient pas fameux, plusieurs partis n'avaient aucune candidate, sur 22 listes, seules 4 comportaient au moins 50% de femmes (La Gauche - solidaritéS, le Parti socialiste vaudois, Les Verts et les Jeunes Verts). Dans cet article, j'expliquais aussi rapidement comment fonctionne le vote par correspondance en Suisse, si vous n'êtes pas familier avec le processus, n'hésitez pas à aller le relire. 

En particulier le fait qu'il existe des listes vierges, sur lesquelles on peut panacher les candidat-e-s de différentes listes pour en créer une nouvelle. C'est ce que je fais, en y inscrivant que des noms de femmes, pour contrer le trop faible pourcentage de candidates. A ceux qui m'accusent de manière ridicule de défavoriser les hommes, je vous promets que lorsque le pourcentage de candidates atteindra le 50% dans tous les partis, j'arrêterai de choisir uniquement des femmes.

Pourcentages de femmes dans les listes à l'élection du Conseil National 2011

Quatre ans plus tard, il est temps de renouveler notre Conseil National, et temps pour moi de me soumettre au même exercice, malheureusement toujours autant déprimant, du décompte des candidatEs parmi la forêt de candidats.

Premier constat, si en 2011 on arrivait à pitoyable moyenne de 29% de candidatEs, 2015 ne fait guère mieux avec un maigre 31,5%. Par contre, des deux Partis à 0% de femmes dans leurs listes en 2011 un seul est à 0% cette année, c'est le Parti Nationaliste Suisse. Trêve de suspense, voici les pourcentages de femmes dans les listes vaudoises pour la votation pour le Conseil National en octobre 2015 (roulements de tambours) : 

  • 56% Jeunes Vert-e-s Vaudois-e-s - 10/18 (femme en tête de liste)
  • 50% Jeunesse Socialiste Vaudoise - 9/18 (femme en tête de liste)
  • 50% Parti socialiste vaudois - 9/18 (femme en tête de liste)
  • 50% Les Verts - 9/18
  • 50% PDC - 9/18
  • 44% POP - solidaritéS - 8/18
  • 39% PLR Innovation - 7/18
  • 39% Verts'libéraux - 7/18 (femme en tête de liste)
  • 38% Valeurs chrétiennes - Parti évangélique - 5/13
  • 36% 60+ PDC - 4/11
  • 33% PBD Vaud - centre droit moderne - 6/18 (femme en tête de liste)
  • 27% PLR Les Libéraux-Radicaux - 5/18
  • 25% Parti Pirate Vaudois - 2/8
  • 25% LES INDEPENDANTS VAUDOIS - 1/4
  • 22% Jeunes UDC Vaud - 4/18
  • 22% PLR Jeunes libéraux-radicaux Vaud - 4/18 (femme en tête de liste)
  • 22% Jeunes PDC - 2/9
  • 20% Action Nationale - Démocrates Suisses-VD - 2/10
  • 18% Liste du Vote Blanc - 2/11
  • 18% ECOPOP - 2/11
  • 18% Valeurs chériennes - Union Démocratique Fédérale - 5/13
  • 17% UDC Vaud - 3/18
  • 0% Parti Nationaliste Suisse


Les femmes représentants (plus de) 50% de la population, si l'on se fie à ces chiffres, seuls 5 listes, de 3 partis, mériteraient nos votes : le PS, les Verts et le PDC. Toutefois le PDC et ses trois listes cumule à une moyenne de 36%. Vous savez donc pour qui j'ai voté, les candidadEs VertEs et PS sur les 4 listes qui dépassent les 50%, je ne vois pas d'autre choix possible pour être représentée par des personnes qui sont conscientes du problème et agissent pour que les femmes soient représentées partout.


15/10/2015

Où manger à Bordeaux ?


Dans la guéguerre entre Toulousains et Bordelais, les premiers affirment que Bordeaux est une ville de vin, pas de gastronomie. Ô combien ils ont tort ! On y mange très bien, mais effectivement, beaucoup d'adresses sont surfaites et snob, ou juste des appeaux à touristes. On ne parlera donc pas de l'Entrecôte dans cet article, ni de la compétition Etchebest-Ramsay à la Place de la Comédie. 

En deux semaines dans cette ville magnifique, mais très cossue, j'ai eu la chance, grâce à ma merveilleuse hôtesse, de découvrir des restaurants magnifiques, pour des prix raisonnables pour la qualité des produits qu'ils travaillent, dans plusieurs quartiers, c'est de ceux-ci dont j'ai envie de vous parler.

Petit apparté, pendant que je vous tiens, je n'ai PAS bu de vin rouge, les vins de la région sont souvent trop tanniques à mon goût. J'ai par contre pris un énorme plaisir à déguster des blancs délicieux dans tous les restaurants que je vous recommande ici.





C'yusha

C'est le restaurant préféré de ma bordelaise préférée. Jai eu la chance d'y avoir une place parmi les 19 couverts proposés midi et soir, la réservation y est indispensable. D'autant que le chef travaille seul, dans une cuisine ouverte, visible dès l'entrée. Il sera ravi de discuter avec vous avant le repas ou en sortie de table, en particulier de ses producteurs ou des produits qu'il fait pousser lui-même (légumes, herbes et même citrons caviar).
Plusieurs formules sont proposées, ainsi que des plats à la carte. Je vous recommande de choisir le menu, à 34€ pour entrée, plat, dessert (le soir) ou 45€ pour une déclinaison à 6 plats. Pour petits budgets, c'est 19€ à midi (entrée-plat-dessert). Le chef étant seul en cuisine et la serveuse seule en salle, ils apprécieront que vous arriviez à l'heure pile de votre réservation pour une question d'organisation.


Ce jour-là, nous avons eu le plaisir de voir notre entrée prévue au menu changée, car le chef avait reçu des cèpes de son fournisseur. Nous avons donc mangé un oeuf basse température avec espuma de cèpes, brisures de châtaignes, une tartine de lard de colonnata et une fleur de tulbaghia qui amenait une subtile saveur d'ail. Cette entrée raffinée et très équilibrée était précédée d'une mise en bouche de soupe de courge et espuma d'ortie, juste de quoi s'ouvrir l'appétit et se rendre compte de l'originalité et de la finesse des saveurs qui vont suivre.


En plat j'ai choisi l'esturgeon, il était surmonté de chair de citron caviar et d'une touffe de champignons enoki, accompagné d'une purée de panais panée aux épices, d'un pak choi braisé et d'un "jus de bordelaise" (aucune idée ce que ça peut bien être, à part qu'il y a une réduction de vin rouge et de la moutarde de cassis et que c'est délicieux avec le poisson). Accords surprenants, originaux, intelligents, élégants, mais au-delà de ces adjectifs de la blogueuse-qui-se-prend-pour-une-critique-culinaire, c'est surtout diablement bon.


Après une espuma mojito en guise de trou normand (peut-être ce qui m'a le moins intéressé du repas, c'est dire si le reste était bon), on a reçu desserts et fromages. C'était amusant pour moi de reconnaître plusieurs produits typiquement servis en Suisse, de la Tête de Moine dans l'assiette de fromage (avec un chèvre juste égoutté, un chèvre cendré et un autre fromage de type reblochon, servi sur une tapette à souris) et du chasselas en grain et en verjus dans l'assiette de dessert intitulée "la flaveur des raisins". Un dessert de cuisinier qui joue avec les accords, différents types de raisins utilisés et travaillés de manières différentes, de grains frais à raisins séchés, en sorbet ou en gelée, avec du chocolat, du tofu à la pistache, une crème façon dulce de leche et j'en oublie. Chaque plat travaille nos sens, interroge (et ravit) nos papilles, sans jamais pouvoir être accusé de chichitage.


J'ajoute que le restaurant est très beau, la vaisselle est magnifique, le pain est maison (au levain) servi avec des beurres aromatisés de chez Bordier ou maison (celui du chef à l'huître végétale est fameux), le service est parfait, il y a des cartes de visites des fournisseurs à l'entrée et, je le répète, le chef est adorable et toujours disposé à répondre à vos questions.

C'est très impressionnant de se sentir à ce point invité dans l'imagination et la gourmandise de votre hôte, ce concept de l'homme seul en cuisine ouverte me séduit, et j'ai adoré cette rencontre avec la cuisine de Pierrick Célibert et j'espère avoir l'occasion de déguster son travail à nouveau. 


12, rue Ausone
Mardi, mercredi et jeudi midi
Du mardi au samedi le soir
Réservation obligatoire





Le Petit Commerce


Le lieu est une institution, d'un petit local dans la Rue du Parlement Saint-Pierre, il est devenu double, puis triple, il fût un temps où l'un des local abritait même une poissonnerie (ce sera à nouveau le cas dans quelques mois). Depuis septembre 2015, un nouveau chef, Stéphane Carrade, est aux commandes. En plus de superviser la brasserie, il va y créer une "table gastronomique à prix doux" (début novembre 2015) que je n'ai pas eu l'occasion de tester mais je vous y encourage.


Pour ma part je me suis régalée de fruits de mer à la plancha (les couteaux et les calamars sont magnifiques) et d'un plateau de fruits de mer comportant un demi-tourteau, des huîtres, des crevettes, des clams, des bulots, des bigorneaux, des praires, des crevettes grises (rhâ lovely), des murex et j'en oublie. A moins d'être un outre-mangeur, mangez-le à deux ou prenez un demi-plateau (25€) ! Le soir, la brasserie propose aussi un très chouette choix de tapas maison et de très jolis vins au verre à prix raisonnables (dès 3,5€ pour la très recommandable réserve maison).


Le chef ayant importé une partie de sa brigade depuis le Grand Hôtel, on m'a vivement recommandé les desserts de son pâtissier. De quoi faire un festin.
Le service est efficace, le chef passe régulièrement entre les établissements pour observer la clientèle... ou vous allumer du chauffage s'il a peur que vous preniez froid, c'est un homme adorable.


22, rue du Parlement Saint-Pierre
Tous les jours, cuisine non-stop 12h-23h (mais je recommande de vous y rendre aux heures de repas où la brigade est complète en cuisine...)





Kressmann Brothers


Autre quartier, autre style, ici on est au coeur des Chartrons, sur une place entourée d'établissements et couverte de terrasses. Mais je ne vous y recommande qu'une adresse : Kressmann Brothers. Les deux frères qui ont monté cette brasserie sont passionnés de vin (ils sont nés dedans) et de beaux produits. La carte est courte et change selon les arrivages, et tout y est magnifique. La bavette, sauce à l'échalote et écrasée de pomme de terre est un must, le tataki de boeuf à se damner, le carpaccio de Saint-Jacques avec sa chantilly de coriandre et jus de yuzu est parfait, la papillote de poisson est délicieuse, le camembert rôti est décadent.


En plus c'est confortable, les prix sont tout doux pour des produits d'excellente qualité, y compris pour les vins, et le service est très amical et efficace. Un de mes restaurants préférés à Bordeaux, j'en ferais bien ma cantine (et je ferais bien des bisous à leur boucher) !


8, place du marché des Chartrons
Tous les jours, 12-14h30 - 18h30-22h30 (uniquement le midi le dimanche)


Comptoir Cuisine


C'est peut-être le lieu le plus bourgeois et évident de ma liste, mais il mérite vraiment une visite. Installé juste en face du Grand Théâtre, sa terrasse, avec cheminées (!) a une vue magnifique. "Le meilleur tartare de Bordeaux" m'avait-on dit, je n'en ai pas goûté ailleurs et ne peux pas vous affirmer que c'est vrai, mais c'est sans aucun doute un des meilleurs que j'ai mangé de ma vie. Entre la carte fixe, relativement courte et les très nombreuses propositions du jour, votre choix sera difficile.


Je vous recommande les ravioles de foie-gras au bouillon (avec coco de paimpol et lardons fumés), le baba au rhum extraordinaire (à partager, il est énorme !), les poissons (selon arrivage), bref, tout ce que j'ai pu goûter. Ici encore, la sélection de vins au verre est à des prix raisonnables (leur Dourthe à 3€ par exemple) et le café gourmand est un festin (le pâtissier maison prépare des desserts toute la journée car l'établissement fait office de salon de thé -avec des thés Mariages Frères- l'après-midi).


Le service est efficace et sympathique, même avec les touristes espagnols ou américains pénibles, le lieu, bien qu'étant classieux, est tout à fait cosy (si vous ne vous offusquez pas de côtoyer des manteaux de fourrure, des sacs de créateurs hors de prix et des vestes matelassées -private joke-), à tel point que j'y suis retournée deux fois. Dire que certains font la queue à l'Entrecôte ou pour une salle aux dorures kitch à quelques mètres... incompréhensible.


2, place de la Comédie
Tous les jours, midi et soir (l'après-midi il fait office de salon de thé)




Le Café du Levant


Brasserie entièrement décorée Art Déco, le lieu est sublime. La terrasse est spacieuse et paisible, bien que face à la Gare Saint-Jean. Le service est parfait, la carte est classique mais très bien interprétée (même l'oeuf-mayo avait l'air délicieux) et chaque jour il y a des propositions de saison. J'y ai dégusté des calamars en persillade déposés sur un lit de courge confite, je n'aurais pas parié sur l'harmonie des saveurs et pourtant c'était exquis. Leur assiette de fromages mérite une visite à elle toute seule, et le pâtissier maison a une telle réputation que j'ai vu plusieurs tables ne venir que pour les desserts.



Un seul détail : ne goûtez pas leur Pessac-Léognan, à moins d'être disposés à en prendre un deuxième et un troisième verre tant il est gouleyant.


22-25, rue Charles-Domercq (en face de la gare St Jean)
Tous les jours 11h30-14h30 et 18h30-22h30, salon de thé non-stop dès 8h





En sus de ces établissements que je vous recommande chaleureusement, et que j'ai testés, mon hôtesse chérie, Esme, pâtissière et grande gourmande de son état m'a confié une liste de restaurants et lieux de shopping gourmand à Bordeaux rien que pour vous :


  • Fufu : bar à ramen, tout est fait maison, plusieurs établissements à Bordeaux, comfort food power, possibilité de commander à emporter.
  • Mokoji : petit restaurant coréen, attention, bondé dès 20h10, venez tôt... ou tard. Merveilleux bibimbap, bulgogi, poulet pané, bref, tout est bon, et copieux, à prix modiques. Service hyper sympa et efficace, possibilité de commander à emporter.
  • Canelés La Toque Cuivrée : c'est simple, une seule adresse, aller les chercher directement à l'usine, jamais ailleurs, et ouais.
  • Le Comptoir Bordelais : épicerie fine, attention, tout votre budget shopping risque d'y passer ! La collection de conserveries est mirobolante avec toutes les spécialités du Sud Ouest imaginables (oui, du foie gras, mais pas que), des vins et alcools, des épices et tout ce qui est nécessaire pour ne pas trop souffrir du manque de Bordeaux en rentrant chez vous. Prix... épicerie fine.

Pour le reste, Bordeaux et couvertes de terrasses, il est facile de boire un verre partout, partout, partout, vins, bières (quoi qu'il faille chercher longtemps les artisanales), cocktails et même de parfaits thés à la menthe (quartier Saint-Michel, en cours de gentrification, ce qui est chiant pour les habitants, mais un régal pour les touristes).

07/10/2015

Carte postale de Bordeaux


Merci pour votre appel, veuillez laisser un message après le biiiiiiiiiiiiiiip.

(Sinon je mets des photos et ici.)

Disclaimer : ce message m'a été dicté par Esme.
Photo : Brit Worgan.