20/02/2013

Silver Linings Playbook


Silver Linings Playbook (David O. Russell, usa, 2012)


Même s'il n'y avait pas eu tout ce ramdam autour de la sortie de Silver Linings Playbook, j'aurais été le voir, pour Jennifer Lawrence. Depuis le sublime Winter's Bone, elle fait partie des actrices et des acteurs dont je vois tous les films (comme Ben épouse-moi Whishaw depuis Bright Star, par exemple). Bon, pour l'instant c'est facile, sa carrière est encore jeune, même si déjà impressionnante. Si vous ne voyez pas encore de qui je parle, elle vous sera peut-être plus familière si je vous dit que c'est aussi l'héroïne de The Hunger Games ou qu'elle joue dans The X-men ? Bref, quoi qu'il en soit, je voulais voir Jennifer Lawrence dans un autre registre, complètement différent, et j'ai été servie. Avec un fond de drame indéniable, Silver Linings Playbook est une comédie romantique tout ce qu'il y a de traditionnelle et ridicule.


Pat -un Bradley Cooper charmant mais ne tenant pas la comparaison avec sa partenaire- sort de l'hôpital psychiatrique où il a été d'urgence suite à un incident violent, il y a appris qu'il souffre de troubles bipolaires. Il est bien décidé à reprendre sa vie en main et à reconquérir son épouse. Toute l'introduction à ce propos est brillante, il est rare que le cinéma s'empare des troubles mentaux "ordinaires" (j'entends par là pas des fous furieux spectaculaires dans leurs excès) et de ce qu'ils impliquent pour l'entourage. Le père de Pat -incarné par Robert de Niro, brillamment, évidemment- est d'ailleurs également atteint de TOC. J'ai adoré le traitement de cette thématique et totalement oublié d'analyser quoi que ce soit de l'image, de la lumière ou du son pendant ces vingt premières minutes (à la louche) où je m'apprêtais déjà à faire une critique dithyrambique pour vous pousser à courir voir ce film. Mais.


Le meilleur ami de Pat et son épouse décident de le présenter à la soeur de celle-ci, Tiffany -Jennifer Lawrence- façon blind date. Pourquoi ? Et bien simplement parce qu'elle aussi est "folle" selon l'acceptation courante des gens selon laquelle si on a souffert d'une dépression ou qu'on a eu le malheur un jour de voir un psy on n'est pas très normal. C'est là où j'ai commencé à tiquer un peu. Evidemment ils ne s'aiment pas trop au début mais à la fin (pardon pour le spoiler mais c'est marqué en gros sur l'affiche donc bon) il seront amoureux. C'est à ce moment-là que, malgré quelques scènes intéressantes et des partitions très bien jouées, j'ai commencé à m'ennuyer, voire à m'énerver parfois.
 

La chose positive quand je m'ennuie au cinéma, c'est que du coup j'ai l'esprit plus libre pour observer d'autres choses que le scénario lui-même (qui m'a horripilé, vous l'aurez compris), et ce film est bien réalisé. C'est simple, sans esbroufe ou effets spectaculaires, mais les cadres sont soignés, les lumières propres et cohérentes, c'est bien monté, rythmé et la musique est vraiment intéressante (et j'utilise cet adjectif juste pour ne pas tomber dans le poncif "la musique est un personnage", mais il serait presque justifié ici).

Mais (bis) c'est une comédie romantique, à aucun moment surprenante (à part pendant les vingt premières minutes), remplie de clichés, avec un scénario bancal, mais des acteurs magnifiques et une jolie qualité technique. Je suis contente de l'avoir vu, mais ce film n'est définitivement pas indispensable, à moins que vous ne soyez accros aux comédies romantiques.

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