29/01/2011

Año Bisiesto



Año Bisiesto (Année Bissextile) (Michael Rowe, Mexique, 2010)

Si le réalisateur avait été à la sortie de la salle, je lui aurais volontiers collé une paire de baffes, fortes, violentes, dans le but de faire mal, mais il aurait pu aimer ça. Son film est une provocation gratuite, vide de sens. Il nous inflige des scènes pénibles (brûlures de cigarettes, ondinisme forcé, coups, ...) sans nous épargner une seconde l'humiliation plus ou moins consentie de l'héroïne (seul point positif du film, Monica del Carmen est magistrale !). Toute l'histoire se passe entre le 1er février et le 29 février, dans l'appartement de l'héroïne, dont on apprend très tardivement le prénom, comme certains de ces amants, comme si elle n'avait aucune importance, une fille parmi d'autres. Tous les plans sont des plans moyens, on est toujours à la même distance de l'action, jamais un gros plan d'insert sur une émotion, jamais un plan pour souffler. On ne s'ennuie pas, la forme est plutôt intéressante, l'actrice (je me répète je sais) est phénomènalement présente, complexe, touchante, dérangeante. Mais le scénario n'a AUCUN INTERET. Et se voir infliger ces scènes insoutenables (à chacune d'entre elles, plusieurs spectateurs sortaient de la salle, nous avons été moins de la moitié à rester jusqu'au générique final, puis à sortir, vite, le plus vite possible, de ce lieu de cauchemars) sans aucune justification m'a mise dans une colère profonde.

Ce qui est dommage, c'est que le personnage est introduit de manière passionnante, n'importe quelle trentenaire célibataire peut s'y reconnaître, les détails quotidiens d'une vie seule sont touchants, on s'attache à l'héroïne, on s'y identifie... la solitude, le désamour des coups d'un soir, ... c'est très bien montré, sans superflu. Et puis le film dérape et tout est foutu en l'air et, tout en gardant une forme vraiment impeccable (quoiqu'un peu intello par moments), on vire dans le crade, le glauque, mais sans AUCUNE raison valable, sans que ce ne soit JAMAIS appuyé par le fond...

Et le pire c'est que ça finit en happy end. WTF.

Faites-moi une faveur : ne le voyez jamais.

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