Into the wild (Sean Penn, usa, 2007)
J'ai beaucoup aimé ce film, tout en étant parfois très déçue, voir carrément dérangée par certains choix de réalisation de Sean Penn. Les images et les lumières sont sublimes, l'acteur est parfait et le cheminement intellectuel du héros tout à fait intéressant. MAIS. Entre la voix over de la soeur, toujours douce et bienveillante, un plan sur les chapeaux des récents diplômés jetés en l'air, les split screen avec des plans sous-marins de baleines (où j'ai crié à mon écran : noooooo, Sean, nooooooon) et la lenteur abominable (plus de 20 minutes) du prologue -qui est pourtant tout à fait inutile- Sean a failli me perdre, et malheureusement ça s'est reproduit pendant TOUT le film. Quel dommage !
Ceux qui se rappellent ce film avec émotion vont me trouver dure, mais je le suis parce que ce film aurait pu être encore meilleur, encore plus beau, le chef d'oeuvre était à portée de caméra. Mais pour cela, il fallait du contemplatif, des plans séquences immobiles, un rythme lent et plus constant, comme un homme qui marche. Mais Sean a décidé de courir. Il veut TOUT montrer, on consomme du paysage, à l'inverse de l'idéal du héros. Le fond est riche et complexe, j'aurais eu envie d'être accompagnée dans ma réflexion par un montage moins superficiel. Mais Sean (réalisateur débutant, rappelons-le, je lui pardonne) a peur de nous ennuyer, pourtant cet "ennui" aurait profité au sujet, j'aurais savouré une certaine immobilité ou lenteur visuelle et rythmique pour mettre en valeur le passionnant parcours intellectuel.
Rendons à Sean son génie de la direction d'acteur, quelle frustration a dû être le fait de ne pas pouvoir incarner ce personnage (beaucoup trop jeune pour son physique actuel) ! Peut-être que cette frustration d'acteur a été "comblée" par une boulimie visuelle de réalisateur et de monteur. Mais le "jeune" réalisateur Sean va devenir un grand.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire