17/06/2015

Expo 2015 Milano - visite critique et épicée


Visiter une exposition universelle est toujours une expérience intéressante. Des milliers de personnes et des centaines de pays et d'entreprises ont collaboré ensemble pour créer un immense espace architectural voué à disparaitre quelques mois après sa confection et à accueillir plusieurs millions de visiteurs dans l'intervalle. C'est titanesque, complexe, excitant, effrayant, fascinant, problématique et enthousiasmant à la fois. Quand on décide de se frotter à cette volontaire utopie, on sait que l'on ne pourra pas tout voir ni tout comprendre, que l'on va être confronté à une grande foule et à de l'attente, qu'il y aura probablement des flous logistiques, des découvertes ébouriffantes, des déceptions amères et des frustrations inévitables.

Milano 2015 ne déroge pas à la règle. J'en suis sortie fascinée, déçue, excitée, ravie, fourbue, étonnée, non rassasiée et pleine d'interrogations. Sur cette simple base, je peux dire que cette Exposition Universelle de Milan 2015 a réussi son coup.

Comme je vous l'expliquais dans mon article expliquant les meilleures astuces pratiques pour voyager à l'Expo 2015 Milano, j'ai récemment passé deux jours sur le site de l'Expo. Une longue visite qui pourtant m'a parue très courte, j'y ai vu un grand nombre de pavillons, mais j'en ai raté un encore plus grand nombre. Cet article a pour ambition de vous donner une ambiance à laquelle vous attendre, et, parce que je ne peux m'en empêcher, il comporte un certain nombre de critiques, positives ou négatives, concernant certains pavillons ou l'exposition universelle en tant que telle.

Edit : j'ai eu la chance de pouvoir retourner à l'Expo durant deux jours complets. Ce billet est édité en fonction de la totalité de ma visite.

Mais j'aimerais commencer ce billet en remerciant toute l'équipe du Sel des Alpes pour son invitation, son accueil chaleureux et pour l'opportunité de visiter cette expo avec un guide hors pair, Philippe Ligron. Impossible de visiter la totalité de l'exposition en une journée, il a donc fait un choix thématique: l'histoire des épices. Faire la route des épices des origines de la gastronomie dans le Pavillon Zero, à la Chine, la route de la soie, le Liban, la Turquie et enfin la gastronomie moderne avec un tel guide, historien de la gastronomie, c'est passionnant, j'ai adoré cette visite (à lire sur le blog du Sel des Alpes en détail), merci Philippe !


La route des épices de Philippe Ligron


Si vous allez visiter cette exposition, comme il est impossible de tout voir, il s'agit de sélectionner ce qui vous intéresse particulièrement. Est-ce le développement durable, la gastronomie d'un continent particulier, une thématique spécifique ou simplement l'architecture qui guidera vos pas ?



Quel que soit votre choix, le Pavillon Zéro, directement à l'entrée de l'Expo, ne doit pas être zappé. L'aménagement intérieur est majestueux, plusieurs salles thématiques nous emmènent à travers l'histoire de la nourriture humaine avec des mises en scène très spectaculaires. Petite astuce : tous les visiteurs y passent à leur arrivée à l'Expo, il est donc bondé entre 10h et 13h, et plutôt calme et vide dès 13h, visitez-le à la fin de votre journée, il sera tout aussi majestueux et beaucoup plus agréable à observer. Et cela vous permettra d'arriver plus vite aux Pavillons invisitables plus tard dans la journée car leurs files d'attente sont trop longues.


Après le Pavillon Zero, vous allez vous retrouver au Decumanus, la grande allée centrale ombragée (où vous aurez un bon wifi gratuit). Cette allée centrale est bordée sur ses deux côtés par des pavillons. Il y a 4 sortes constructions, les pavillons de pays, les pavillons thématiques (appelés "clusters"), les pavillons d'entreprises privées et, enfin, les constructions logistiques "eataly" où l'on peut manger, prendre un café, aller aux toilettes, où se trouvent les distributeurs d'eau, etc. (Les informations pratiques)

Decumanus
A chaque pilone du Decumanus, des banderoles explicatives des alentours, très bien faites.

Commençons d'ailleurs par le positif : la logistique est très au point, les toilettes sont très nombreuses et propres toute la journée selon mes observations, l'ombre est réfléchie un peu partout (sauf dans les pavillons du nord de l'Europe, mais peut-on leur en vouloir ?), les panneaux indicateurs sont très nombreux et très clairs. Les points de ravitaillement pour manger un vrai repas ou juste une collation sont très nombreux et très bien répartis (par contre, tout est très cher et je ne vois pas bien comment avec un salaire médian italien on peut survivre à 2 jours d'expo sans emmener un pic-nic). Les horaires d'ouverture de 10h à 23h permettent de prendre le temps de flâner. Il y a de nombreuses places assises un peu partout pour se reposer les pieds (on marche beaucoup), elles sont néanmoins prises d'assaut en fin de journée. Les plans distribués à l'entrée sont très clairs et permettent de se repérer sans hésitation. Vous m'avez compris, c'est confortable, propre, pratique, pas de soucis de ce côté-là.

Pavillon Azerbaijan.
Pavillon Angolais et le brésilien avec son filet... et sa longue file d'attente pour y grimper.
Pavillon du Vietnam

Comme il est impossible de tout visiter à moins d'y rester une semaine complète, il est indispensable de faire des choix. Certains pavillons sont très spectaculaires, mais aussi très visités. Le Japon par exemple fascine les foules, mais vous aurez souvent plus d'une heure de file d'attente à l'entrée, puis des files d'attente entre les expositions, compter 1h à 1h30 de visite, vous aurez donc utilisé près de 3h de votre journée. J'ai choisi pour ma part de multiplier les pavillons avec moins d'attente, avec néanmoins la frustration énorme de ne pas avoir visité le pavillon de l'Autriche (qui a recréé une ambiance forestière), celui des Émirats Arabes Unis (en forme de dune de sable), celui du Brésil (conçu comme un parcours sur un filet de corde qui surplombe un jardin), celui de la Thaïlande, et donc, celui du Japon à l'architecture en bois impressionnante.

Edit : J'ai eu la chance de retourner à l'exposition une deuxième fois durant deux jours complets, et d'ajouter une partie des pavillons que je souhaitais voir à ma collection, dont ceux de l'Autriche et des Emirats Arabes Unis, critiques à découvrir plus bas.

Pavillon Emirats Arabes Unis
Pavillon du Japon
Ambiance forestière du Pavillon Autrichien
File d'attente pour l'ambiance forestière du Pavillon Autrichien... 

Il y a d'autres pavillons pour lesquels j'ai délibérément décidé de ne pas "perdre mon temps", par exemple celui des États-Unis qui a été construit par des grandes corporations (sponsorisé par McDo et Coca, j'ai passé mon chemin) ou celui du Vatican, le pain de mon prochain me fascinant moins que l'exotisme promis ailleurs, oui, je suis une mauvaise personne.

Malgré ces choix dictés à la fois par le temps et par mon caractère de cochon  mon éthique mes idées préconçues, il me restait tout de même plus de deux tiers de l'Expo à visiter ! Se balader et vous laisser porter par vos pas et vos yeux est évidemment une option très agréable, mais laissez-moi vous confier quelques uns de mes coups de coeur.


Iran

Le Pavillon Iranien a été le premier d'entre eux. Son architecture qui peut paraître banale vue depuis l'allée centrale renferme un plan incliné très bien conçu car il permet une brise constante, or sur toute sa longueur, ont été plantées des plantes aromatiques telles que romarin, menthe ou encore jasmin, et cette brise vous amène donc des effluves délicieuses aux narines. Le chemin qui monte dans le pavillon est large et souvent désert, la visite s'effectue de manière fluide, c'est un havre de paix, de fraîcheur et de calme dans cette bourdonnante exposition. Quand vous arrivez tout en haut du plan incliné, après avoir appris à quel point les épices iraniennes sont importantes dans leur culture, vous redescendez par un large escalier en direction de la boutique et du restaurant que je vous recommande aussi pour une halte, le temps de manger ou juste pour une boisson (plus de conseils pratiques pour bien manger dans cet article). Tout le sens de l'accueil iranien est célébré dans ce pavillon avec talent, ne ratez pas cet oasis bienvenu.



Autriche

L'Autriche, juste à côté de l'Iran, n'a pas fait dans le détail, elle a reconstitué une forêt, BAM. Oui, une vraie forêt, où il fait quelques degrés de moins qu'ailleurs dans l'expo, où des brumisateurs sont installés un peu partout pour recréer une vraie ambiance forestière. Vous commencez par grimper le long d'un sentier, pour vous arrivez au bord du pavillon, de très hauts murs noirs, en bois, sur lesquelles sont exposées des explications plus ou moins techniques (pour tout public) sur l'importance de l'air et sur le fait que ce pavillon permet de capturer le CO2 des visiteurs pour le transformer en oxygène. Je schématise, évidemment, mais c'est le concept, simple, éclatant, très agréable à visiter, très beau à photographier. Il y a d'ailleurs des marques au sol sur le meilleur endroit pour photographier tel ou tel point de vue... ce que les visiteurs ne manquent pas de faire, c'est un des pavillons les plus photographié de l'Expo (si l'on se fie à instagram). Oui, on nous prend par la main, non, il n'y a pas de vrai "contenu", oui, c'est un peu tiré par les cheveux (air = nutrition ?). Mais c'est brillant et ça marche, la file d'attente est d'ailleurs souvent beaucoup trop longue pour espérer y entrer.

En ressortirez-vous avec une nouvelle vision ? Non. Aurez-vous passé un agréable moment ? Définitivement oui, une des visites les plus agréables et reposantes de l'Expo. Bien joué l'Autriche.



Chili

De l'autre côté du pavillon iranien, vous trouverez le Pavillon du Chili. Attirée par son architecture en bois et une zone d'ombre bienvenue pour cette toute petite file d'attente (il y en a toujours une, car les visites se font par "batch" d'une cinquantaine de personnes), je m'y suis installée, une charmante chanteuse est venue interpréter des balades folk chiliennes, super agréable pour attendre les quelques minutes qu'il a fallu. Et le ton était donné : "El Amor de Chile" est le nom de ce pavillon, c'est aussi le nom d'un poème très connu, qui vous est susurré durant votre montée sur un plan incliné roulant dans l'obscurité, on entre dans un autre monde. Une première salle permet de se rendre compte de la grande diversité de paysages de ce pays tout en longueur, devant les écrans, il y a des sortes de cloches sous lesquelles vous pouvez vous installer pour profiter des ambiances sonores, la technique est parfaite. Puis le grand spectacle commence dans la salle suivante, un écran géant et un spectacle multimédia que j'ai vu trois fois en deux jours tellement je l'ai aimé, qui vous raconte les origines du pays depuis l'époque volcanique jusqu'aux paysans d'aujourd'hui. Et ce n'est pas fini, si vous souhaitez en savoir plus sur les ingrédients et recettes phares de ce pays de gastronomie, la dernière salle vous propose d'énormes écrans tactiles qui permettent d'avoir plein d'informations dans plusieurs langues en bougeant vos mains façon Minority Report. Bref, proche de la terre et au top de la technologie, j'ai adoré le pavillon chilien. Pour ne rien gâcher, leur restaurant et vinothèque sous l'exposition est l'espace de restauration le plus chic que j'ai vu durant l'Expo.



La Turquie

Ouvert aux quatre vents mais néanmoins abrité, on sent la maîtrise de la chaleur, la Turquie offre plus un espace qu'un Pavillon. Il est composé de plusieurs lieux soit informatifs, soit gourmands, soit simplement beaux, toujours avec un très grand soucis du détail et une grande maîtrise visuelle. Sans compter son café stambouliote. Encore une fois, comme pour l'Iran et le Chili, le pavillon résume ce que je connais de la culture du pays. Pour l'Iran le sens inné de l'accueil et la volonté constante de mettre ses visiteurs dans le meilleur confort possible, pour le Chili la poésie et la fierté de sa culture et de ses terroirs et pour la Turquie la profonde culture historique et visuelle de ses habitants ajoutée à une très belle générosité.



Un petit mot en passant sur le Bahraïn, dont je n'attendais rien de particulier, et qui m'a tant séduite que j'y suis retournée deux fois. Son architecture faite de murs arrondis blancs qui offrent de multiples points de vue sur un verger exotique m'a enchantée. Au centre se trouve un café, un havre de paix à quelques minutes à peine de la bourdonnante entrée de l'exposition. Il fait partie de mes coups de coeurs accueillant de l'Expo.

 


Les Emirats Arabes Unis

Ce pavillon est architecturalement le plus impressionnant selon moi. Il recréé un passage à travers des dunes de sable, c'est magnifique tout au long du parcours. Tellement magnifique que c'est un des pavillons qui provoque un des plus longue file d'attente de l'Expo, si vous voulez le voir, il faudra courir dès l'ouverture pour avoir une chance. C'est ce que j'ai fait lors de ma seconde visite et je ne le regrette pas. On pénètre à travers des dunes, c'est vraiment exceptionnel. La première partie de l'exposition est dans des petites vitrines au centre du passage qui montrent grâce à des hologrammes des scènes autour de l'eau, de sa préservation et de sa recherche, du feu, de la nourriture et des traditions. C'est plutôt pas mal fait, mais face à l'architecture monumentale, difficile de se concentrer sur le contenu.

Et c'est là que ça se gâte... le contenu. Après avoir parcouru un très joli (mais court) parcours, on nous emmène dans une salle de cinéma où est projeté un film. Une famille trouve la grand-mère au pied d'un arbre, avec des ouvriers furieux car ils ne peuvent pas le détruire pour construire. C'est là que la petite fille va voir sa grand-mère au pied de l'arbre et se retrouve magiquement en 1963 (la plupart des villes, telles que Dubaï, n'étaient qu'à l'état de grands villages à l'époque). Je vous passe l'histoire mais en gros ce qu'on en retient, avec moults sentiments dégoulinants, dialogues piqués à des films à succès (genre Retour vers le Futur), scènes entières piquées à des films, c'est la mise en avant de l'importance des femmes et des énergies alternatives. Si, si, même pas peur. C'est bourré de clichés et affligeant, mais apparemment ça marche, les gens autour de moi étaient époustouflés par le discours et les tours de passe-passe (un hélicoptère qui traverse une ville en portant un palmier à la Mission Impossible a tiré des cris de joie des spectateurs). Bravo aux réalisateurs et concepteurs, ça fait mouche pile-poil sur le public visé (dont je ne suis définitivement pas). Mais le pire est à venir : sous l'écran, un hologramme de la fillette héroïne invite le public à la suivre pour l'aider (dans la salle suivante) et là va nous répéter à quel point les villes des Emirats sont à la pointe des énergies alternatives (ce qui n'est pas faux, mais le pétrole est un peu vite oublié de l'affaire) et nous invite à chanter une chanson avec elle. Si, si, en karaoké et en italien, pour nous inciter à être, nous aussi, des protecteurs de la planète... et ça marche, les gens chantent et sont très très émus. Pour ma part, j'étais plus que soulagée de sortir de ces salles d'endoctrinement ridicules pour retrouver la majestueuse architecture du lieu.

Vous êtes prévenus, c'est magnifique. Mais il faut supporter l'expérience sociologique des créateurs des Emirats qui tentent de faire passer un message au public cible de l'Expo. A vous de voir.




Pour des raisons similaires, j'ai détesté certains pavillons. Monaco est une caricature, entièrement construit dans des containers, l'expo visitable est tape-à-l'oeil et surfaite, le pavillon comporte aussi un restaurant beaucoup trop cher et des espaces pour faire du business qui ne sont pas accessibles à tous, finalement, comme portrait du pays c'est très réussi.

Les containers du Pavillon de Monaco

Le Pavillon français ne m'a malheureusement pas convaincu non plus. Malgré son architecture extérieure qui mérite le détour, la volonté de montrer absolument la suprématie de la Gastronomie Française démontre ses oeillères pour ce qui se passe dans le reste du monde et ce manque d'ouverture se fait sentir cruellement. Le pire : en tentant de montrer sa diversité intérieure grâce à un étalage de produits, le France montre en fait son retard de diversité et son grand manque d'innovation face à ses voisins, en particulier l'Italie. Je n'ai pas eu envie de prolonger ma visite en allant tester la terrasse des chefs.

La France, entourée par le Vatican et le gigantesque pavillon Italien.
Le fameux plafond rempli de victuailles devant lequel les Français qui visitent l'Expo s'extasient.

La Malaisie, qui a une des architectures que je me réjouissais le plus de découvrir en forme de graines, vous emmène d'un film de propagande touristique (projection obligatoire dans la visite) à deux salles sensées représenter la diversité écologiques impressionnante du pays mais vous donne l'impression de visiter un mauvais zoo construit dans les années 50 et finit par un ode à l'huile de palme... no comment.

 


D'autres pavillons ne sont pas ratés, mais simplement sans grand intérêt, c'est le cas par exemple de l'Irlande, de Oman, du Liban, du Quatar ou du Turkménistan. Et si la visite du Pavillon Indonésien n'a pas grand intérêt, elle se fait en quelques minutes, il y a un rhinocéros (oui, c'est important), et surtout un espace pour manger très accueillant, on a envie de s'y poser et de découvrir tout ce qui est proposé sur la courte carte appétissante. Ces petits pavillons sont donc une aubaine aussi pour un peu de solitude sans trop de foule et parfois quelques rafraîchissements intéressants et au calme. D'autres pavillons présentent une très jolie architecture extérieure, ou intérieure, mais sont d'un vide sidéral.

L'entrée du pavillon turkmène, avec son dictateur président de plusieurs mètres de haut
N'est-ce pas absolument sans intérêt aucun ? Bienvenus au Turkménistan.
Pavillon du Liban, très joli, mais très vide.
Tshirts de la boutique de souvenir du pavillon russe. No comment.
Le light show du pavillon quatari
Rhinocéros de Java du Pavillon Indonésien

Chine

Le Pavillon Chinois par contre est assez exceptionnel par son architecture et par la quantité de contenus différents qu'il comporte. Mais on reste surtout impressionnés par son architecture et on oublie un peu le reste. C'est néanmoins à visiter absolument ne serait-ce que pour le champ de lumière au milieu du pavillon.


Belgique et Hollande

Le Pavillon Belge ne fait pas dans la dentelle mais pose le cadre : il faut penser au futur, démonstration d'agriculture futuriste, explications écrites sur des verres de bière géants, et boutique qui permet d'acheter bière, diamants et chocolat. C'est efficace, pratique et intéressant... et surtout il y a une terrasse pour boire des bières artisanales, manger des vraies frites et des vraies gaufres bruxelloises et liégeoises... malheureusement en plein soleil, c'est normal, c'est la Belgique. Dans le genre, le Pavillon des Pays-Bas n'est pas un pavillon, mais une suite de food trucks, super convivial, très bien organisé, agréable, efficace, vous l'aurez compris, c'est normal, c'est la Hollande.

Le Pavillon Belge et ses stands de bières-frites-gaufres, juste à l'entrée de l'Expo



Slowfood et l'espace Biodiversité


Pour SlowFood, c'est encore une autre histoire. L'espace est composé de trois grands bâtiments ouverts entourant un jardin où il fait bon s'asseoir (quoique sans ombre). Des dégustations sont proposées tous les jours, plusieurs fois par jour, des conférences également, il y a un espace librairie/bibliothèque et pleiiiiiiiiin d'informations. L'espace est très agréable, plus calme que le reste de l'Expo, et très bien pensé. C'est Slowfood : convivial et informatif, bilan positif.

Un peu plus loin, il y a un grand bâtiment qui abrite l'espace Biodiversité. Vous pourrez, au calme, découvrir pleins de choses sur les nombreux parcs et réserves naturels d'Italie, découvrir des collections de graines très impressionnantes (et faire une sieste avec la clim sur des poufs confortables en regardant un film sur la magnifique nature italienne).

Slowfood
Un des anciennes collection de graines dans l'exposition de l'espace de la Biodiversité
Un autre espace, aux ambitions proches, se situe près de l'entrée de l'exposition, c'est la Cascina Triulza, le Pavillon de la société civile. Tout n'est pas clair sur ce qu'on y trouve, à part une paix royale car les visiteurs de l'Expo ne s'y intéressent pas du tout, mais j'y ai pris une leçon de parmesan, j'ai découvert un coworking, un espace jardin et sieste avec des hamacs et, donc, de la paix et du calme. Ils s'y passent plein d'événements, je vous encourage à y passer pour faire une pause, c'est très agréable.

 
La preuve qu'il est possible de visiter l'Expo sans souffrir de la foule... il suffit de sortir de l'allée centrale et d'aller visiter les coins les plus "conceptuels" ;-)

Dans les espaces "concepts" on trouve aussi le Future Food District. Evidemment je me réjouissais énormément de le visiter. Évidemment j'ai été un peu déçue. L'espace se divise en deux, un énorme supermarché "du futur" où l'on nous montre des techniques nouvelles, que ce soit pour les rayonnages et les informations disponibles au consommateur (très intéressant), le packaging (qu'un robot soit capable d'emballer individuellement des pommes m'a déprimé plus qu'autre chose sur l'ambition "future" qui pour moi serait plutôt synonyme de moins d'emballages), ou le type de produits disponibles (rien ne m'a particulièrement surpris). L'autre espace est extérieur et comporte plusieurs installations de démonstrations (un filtre à eau par des algues, une "ferme" verticale, ...) dont certaines, évidemment, fortement sponsorisées (amusante imprimante 3D pour formes de pâtes improbables de Barilla). Rien de bien indispensable, mais tout de même intéressant à traverser.

le "supermarché du futur" selon la Coop, mouais
 


La Suisse


Je ne peux pas ne pas vous parler du Pavillon Suisse ! Le concept est selon moi le plus abouti de l'Expo, ou en tout cas le plus adapté à sa thématique : quatre tours remplies d'échantillons (gratuits) de café, de sel, de rondelles de pommes séchées et de gobelets pour se servir de l'eau. Chacun peut se servir, si les premiers visiteurs en prennent trop, il n'y aura plus rien pour les derniers visiteurs. Le concept est clair, évident, il joue sur la participation des visiteurs, certains sponsors, comme le Sel des Alpes ont particulièrement bien joué le jeu avec leur cube échantillon qui se pose en équilibre sur un de ses coins (et qui permet de visiter gratuitement la mine de sel de Bex si vous le montrez à l'entrée), c'est tout à fait smart.

Tour du café, pleine.
Tour des pommes, vide.
Tour des pommes, début août, au 2/3 vide !

Le problème du concept est dans la visite : il faut commencer par faire la file pour monter en ascenseur, quand j'ai visité l'Expo la première fois, on montait encore jusqu'au 4e étage. L'étage du café était encore plein, celui des pommes complètement vide, celui du sel à moitié plein, et celui de l'eau totalement vide mais avec son robinet où les gens buvaient avec leurs mains (dans l'ordre obligatoire de la visite). Depuis, le Pavillon Suisse a baissé de plusieurs étages, je vous recommande cette vidéo qui explique le passionnant mécanisme. Le fait de monter en ascenseur et de devoir impérativement redescendre en ascenseur provoque deux temps d'attente inconfortables.


Et ce n'est qu'une partie du pavillon, il y a d'autres expositions dans l'autre cube en béton partie du pavillon, mais pour chacune une entrée différente, autour du cube, pas forcément faciles à trouver. Certaines demandent même des tickets d'entrée (gratuits) quand il y a du monde, ce qui cumule encore les files d'attente. Il existe aussi un espace restaurant, au bout de la rampe que les visiteurs voient depuis le Decumanus, mais qui n'est ouvert qu'aux heures de repas, les visiteurs se trouvent donc sur une esplanade vide, sans personne pour les guider.

Sans compter que tout est en béton ou bois bruts, entourés de bitume et de graviers, avec quelques tous petits arbres qui font peine à voir et ne réussissent pas à effacer l'impression cubes de béton. C'est très dommage car certaines expositions sont passionnantes, celle du Gothard par exemple est spectaculaire avec son énorme bloc de pierre qui représente à l'échelle le Gothard et son système d'eau grâce à d'astucieux bisses suspendus.  Je salue par contre les efforts d'animations, les quatre mascottes (eau, sel, pomme, café) ont aussi un succès dingue, les ateliers de chocolat également, et l'équipe d'accueil est chaleureuse, bien informée et capable de renseigner les visiteurs en un nombre de langues impressionnant. Beaucoup de créativité donc, mais camouflée par de l'austérité à première vue. Serait-ce au final une bonne métaphore de la Suisse ?


Edit : à ma deuxième visite, j'ai été très agréablement surprise par l'évolution du Pavillon Suisse. Contrairement au reste de l'Expo qui n'a pas changé d'un poil, ou à quelques mini détails près, le Pavillon Suisse a beaucoup évolué. D'abord l'entrée, plus accueillante grâce à des "restes" du premier août, ensuite une buvette installée sous la plateforme (toujours inutile) qui a créé une carte remplie de produits AOC (ce qui est une gageure quand on sait par exemple qu'un seul boucher du Canton de Vaud n'a le permis d'exporter son saucisson vaudois...) qui change totalement l'ambiance du lieu.

Et si cette capacité de remise en question et d'ajustement était aussi une caractéristique suisse ?

J'ai aussi eu l'occasion de visiter plus en longueur une autres des expositions du Pavillon suisse (qui en compte donc 4 : les tours sel/eau/pomme/café, celle du San Gottardo, une exposition sur la science de la nutrition mise en place par Nestlé et un espace d'exposition pour les villes partenaires : Bâle, Zürich et Genève) et je vous en parle dans un article dédié.



Les Clusters


Les Clusters sont les bâtiments qui regroupent des thématiques d'aliments (cacao et chocolat, café, céréales et tubercules, épices, fruits et légumineuse, riz) ou géographiques (zones arides, îles, Méditerranée) financés par l'ONU. C'est grâce à eux que certains pays qui n'auraient pu s'offrir une vitrine à l'Expo ont des salles de pays. A ma première visite, j'ai vu ceux consacrés aux aliments et j'ai trouvé globalement très décevant. Ce n'est pas passionnant au niveau architecture, ni au niveau contenu thématique, et les salles des pays restent uniquement des vitrines, la plupart du temps touristiques, qui servent uniquement de boutiques de souvenirs, et sans lien entre elles.

Cluster des légumes et céréales
Cluster du café et chocolat
A ma deuxième visite, j'ai poussé un peu plus loin (plus on s'éloigne du Decumanus, moins il y a de monde, car la marche est facilement de plusieurs minutes... en plein soleil sur du béton...) et j'ai visité les Clusters Zones arides, Îles et Méditerranée.


J'ai été très agréablement surprise par le Cluster zones arides (qui regroupe des pays tels que Djibouti, le Mali, la Palestine, l'Erythrée, la Somalie, le Sénégal, etc.). L'architecture est très agréable, la thématique de base (recherche de l'eau et difficultés agricoles) et exposée clairement et les différentes salles des pays sont souvent très accueillante, elles offrent petite restauration ou boissons, parfois de la musique, on trouve des gens assis sur des petits tabourets en train de discuter entre eux, c'est hors du "temps Expo" et j'ai trouvé apaisant, j'ai adoré.

Le Cluster îles par contre ne m'a pas plu du tout, je m'y attendais, ce sont des guichets d'agence de voyage, aucun intérêt. Alors qu'il y aurait tant à dire sur la richesse des cultures insulaires. Je suis ressortie énervée des salles malgaches et comoriennes (deux archipels que je connais bien pour avoir vécu dans la région) car je n'ai jamais vu de camelote aussi peu représentative de ce qu'ils font sur place. Grmbl.


Heureusement, juste après, j'arrivais au Cluster Méditerranée. Les salles dédiées aux pays sont autour d'une très grande et animée place centrale où se trouvent plusieurs snacks et café se mélangeant plus ou moins joyeusement. Mais ce jour-là, un écran géant était déployé au milieu de la place, avec la télévision égyptienne en direct, car c'était l'ouverture officielle du nouveau Canal de Suez. L'émotion était palpable, j'en ai moins même eu les larmes aux yeux. Et voir tous ces voisins méditerranéens observer ça ensemble en plein milieu d'une exposition universelle va rester un souvenir gravé dans ma mémoire.

Après les pavillons de pays, les pavillons thématiques et les clusters, il reste un quatrième type de pavillons : ceux occupés par des sponsors ou des entreprises. La plupart d'entre eux n'ont aucun intérêt. Mais je vous conseille tout de même un détour par le pavillon Venke. C'est une entreprise de construction chinoise, qui a TOUT compris au principe d'une Exposition Universelle : une architecture démente qui intrigue, une exposition courte mais très efficace sous forme d'un court métrage réalisé pour être vu sur de multiples écrans accrochés à des bambous, c'est magnifique. Même si on en retire rien du tout, mais c'est magnifique (et il fait frais). D'autres pavillons d'entreprise sont présents, je passe sur Coca-Cola n'est-ce pas, mais New Holland (boîte de tracteurs pour le dire vite) nous a fait un bon gros délire mégalomaniaque qui plaira probablement aux amateurs de grosses machines. Évitez la fausse usine Lindt par contre, c'est grotesque.

Pavillon Venke
Vue depuis le haut du Pavillon New Holland
Pavillon "American Food 2.0"

Et maintenant vient la question qui fâche : après avoir visité cette expo, est-ce que j'ai appris quelque chose sur la nourriture, la planète, l'énergie ? Ce qui est la thématique de l'expo, son fil rouge, sa raison d'être. Et je suis navrée de devoir répondre que non.

Ce n'est pas tout à fait vrai, détaillons, j'ai appris que Venke est une entreprise de construction chinoise, que les Égyptiens de l'époque antique faisaient du foie gras de hyène (mais c'est grâce à la visite guidée de Philippe Ligron, pas à l'expo), que la Malaisie considère l'huile de palme comme un produit sain et un bienfait pour l'environnement (grmbl), que la bière Moretti est agréable à boire glacée quand il fait très chaud et que je suis nulle en italien mais que je parle cartes de restaurants italiens couramment. Bref, rien. Si certains pavillons ont particulièrement joué le jeu de la thématique (le pavillon suisse en tête grâce à ses tours dont les réserves s'épuisent à chaque visiteur), d'autres ont vraiment fait n'importe quoi. Et c'est le cas pour tout le reste, on sent qu'il y a eu un effort de concept, mais que chez la plupart des constructeurs de pavillons, y compris pour les clusters, les concepts sont restés architecturaux et ont été rempli de vide publicitaire et commercial parfois sans lien aucun avec l'exposition en elle-même. Aucun message clair ne ressort de cette exposition, au contraire, les contradictions sont les plus nombreuses. Mais comment avais-je pu imaginer qu'il n'en serait pas ainsi dans une expo qui invite à la fois Coca-Cola et Slowfood, c'est impossible de réconcilier ces extrêmes, mais même sans réconciliation, j'aurais apprécié une plus grande cohérence.


Pourtant, des centaines de pays différents ont collaboré et collaborent chaque jour sur le même site, dans une paix magistrale, en s'intéressant, pour la plupart d'entre eux, les uns aux autres. Les contrastes sont assez extraordinaires et fascinants entre certains voisins, le Quatar et son atelier henné pour les mains et le stand "Barbecue Hooligans" et leur cochon grillé côte à côte par exemple. C'est plaisant à observer, ça fait du bien au cerveau et à l'espoir en l'humanité, oui, nous sommes capables de tous travailler ensemble pour recevoir des millions de personnes au même endroit et tenter, chacun de faire de notre mieux pour les accueillir. Visiter une Exposition Universelle permet au moins ceci : se rendre compte que l'humanité est d'une richesse impressionnante, et que la plupart d'entre nous sommes de très bonne volonté pour faire de notre mieux, et surtout, que nous sommes très curieux des autres cultures, gastronomies, géographies, histoires, etc. Et ça fait du bien.


Revenons à un peu de sens critique : le centre de l'Expo, le merveilleusement nommé "Arbre de la vie"... et bien c'est totalement nul et le spectacle du soir est kitchissime avec de la musique insupportable et une populace qui s'extasie devant ce truc pathétique pourtant rempli d'une telle technologie que ça pourrait être ébouriffant. (Vous me retrouvez mieux là que dans le paragraphe précédent je parie.)



Je le répète, je n'ai évidemment pas tout vu de l'Expo, si vous l'avez visitée, n'hésitez pas à prodiguer vos conseils sur les pavillons à ne pas rater, ou vos critiques concernant mon analyse, dans les commentaires ci-dessous, ce sera très utile aux visiteurs suivants !

Après quatre jours complets de visite, en éliminant les pavillons qui ne m'intéressent pas, j'ai encore envie de découvrir les pavillons des pays suivants : Allemagne, Angola, Colombie, Corée du Sud, Equateur, Espagne, Japon, Maroc, Mexique, Pologne, Royaume-Uni, Soudan et Uruguay.

Sur 96 pavillons de pays, d'entreprises ou clusters, j'en ai donc visité 45, et au 13 me font encore envie... je dois donc revenir au moins deux jours à l'Expo. Bon, qui m'invite la prochaine fois ?

22 commentaires:

  1. Ton article est magnifique, y compris (le choix de) tes photos ! Et justement je pensais hier à toi et à ta visite à l'Expo de Milan (qu'on avait pu suivre un peu grâce à tes tweets) en lisant cet article : The expo is a dark window into Italy's future", juste après avoir découvert par hasard sur Twitter le grec @YiannisBab, cofondateur de «Precarious Europe», le site où l'article est paru. J'espère que sa lecture soit pour toi un complément à tes réflexions sur l'Expo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai choisi de ne pas parler de la politique autour de l'Expo mais bien uniquement de son contenu.
      Les scandales qui l'entourent sont très nombreux, et même si peu partagés en dehors de l'Italie, ils ont fait des dégâts (et tant mieux). C'est d'ailleurs visible (quoique plus ou moins camouflé) sur le site où plus d'un mois après l'ouverture certains pavillons étaient toujours en chantier.

      Mais je ne m'y connais pas assez en politique interne italienne pour me permettre de donner mon avis, d'où ma critique uniquement sur le contenu de l'Expo ;-)

      Supprimer
  2. Merci pour ce compte-rendu perso et précis. Je vais m'en inspirer pour ma visite de 2 jours cette semaine. En ce qui concerne la thématique de la nourriture, je vous recommande le supplément du Monde Diplomatique de juillet-août 2015.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup ! J'y retourne jeudi et vendredi pour découvrir de nouveaux pavillons et l'évolution du pavillon suisse (nouvelle exposition !). N'hésitez pas à me suivre sur Instagram : @funambuline :-)

      Supprimer
  3. J'attends la suite avec impatience...Merci pour ce blog, j'ai pris beaucoup de plaisir à te suivre avant d'y aller moi-même en octobre. Et même si tu as la dent dure contre notre pavillon (France, ;) ), c'est très agréable de s'éviter quelques pertes de temps...Un peu déçue d'avance que la thématique soit a priori peu respectée mais intéressée par l'architecture, je devrais y trouver mon compte.

    RépondreSupprimer
  4. Oui, la Corée du Sud "vous êtes ce que vous mangez" est à visiter. Elle met l'accent sur ses pratiques et croyances culinaires qui ont toujours été intimement liées à la santé de l'homme, l'équilibre, la mesure, le respect de la nature. On ne mange pas tel aliment pour le plaisir là-bas, mais pour ses bienfaits et parce que selon notre mood du jour on en a besoin.

    Le Japon aussi est intéressant ! La nourriture est considérée là-bas comme sacrée, car en plus d’être vitale elle est un medium, un lien entre les Hommes. Le pavillon est divisé en 6 salles, comme plusieurs mondes, différentes étapes d’apprentissage, à la recherche de l’Itadakimasu (la gratitude d’avoir à manger), le Mottainai (le fait de ne rien gâcher) et l’Osusowake (le partage). On passe d’un monde à l’autre en passant par des grandes portes automatiques et il faut être attentif, car le temps dans chaque salle est compté. C’est dans la salle de l’innovation que se trouvent les solutions scientifiques apportées au thème d’Expo 2015. Le Japon identifie quatre problèmes majeurs, auxquels il apporte des réponses de façon ludique.

    Enfin, ses pays qui parfois ne semblent que présenter leurs traditions culinaires sans chercher à répondre au thème, présentent en fait leur mode d'alimentation comme une réponse à un besoin de gestion durable des richesses.

    L'Azerbaïdjan vaut le détour également et tente des éléments de réponses au thème de l'expo.
    Tout d'abord, c'est la première fois que l’Azerbaïdjan participe à une Exposition universelle.
    Ensuite, le pavillon a été élu plus beau pavillon dès l’ouverture d’Expo 2015 et baptisé par les médias italiens « il gioiello » (le bijou). Il est entièrement fait de verre, d’acier et de bois, et sa structure (fluide et lumineuse) a été conçue pour être démontée facilement et remontée en Azerbaïdjan (pas perdu donc).
    Le projet du pavillon prend la forme de trois biosphères qui s’intègrent dans la structure générale de l’édifice. La première est la biosphère des paysages et du croisement des parcours continentaux, la seconde celle des neuf zones climatiques azerbaïdjanaises, la troisième celle des cultures traditionnelles et de l’innovation pour les nouvelles générations (aliments typiques du pays, épices, yaourt, en passant par les condiments).
    En pénétrant dans le Pavillon Azerbaïdjan, le visiteur découvre "Mirroring Baku", une structure en bois qui intègre une projection interactive à taille humaine, connectée avec son double dans la ville de Bakou. Les deux installations permettent aux visiteurs d’interagir avec les passants de la capitale azerbaïdjanaise en temps réel. Une sensibilisation aux gens qui vivent à l'autre bout de la planète et à la nécessité d'une gestion durable des ressources peut-être ?

    Par contre, en ce qui concerne l'Autriche, je le comprends comme étant "air = énergie" "air = nourrit la planète" (essayons de faire pousser des aliments dans des cloches sous vides pour voir) et c'est également une ressource à préserver, à ne pas oublier.

    Je pense qu'on peux apprendre pas mal de choses dans des manifestations de si grande ampleur (ne pas hésiter à poser ses questions aux guides présents partout dans tous les pavillons ! Ils ont pleins d'informations).
    Et aussi, être abasourdi par les méthodes ingénieuses, anciennes/nouvelles/futures, appliquées à la gestion de la nourriture, de l'eau, etc. dans des milieux arides et qui pourraient ensuite être exportées pour aider d'autres pays faisant face à des contraintes similaires.

    Bref, je trouve cette exposition très intéressante. Bonne visite !

    RépondreSupprimer
  5. Merci pour vos retours intéressants sur cette exposition universelle !

    Il peut être utile aussi de préciser le thème exact de l'exposition de 2015 :
    « Nourrir la planète, énergie pour l'avenir ».

    7 autres sous-thèmes ont été proposés aux participants :
    Sécurité et qualité alimentaire
    Innovation dans la logistique alimentaire
    Technologie en œuvre dans l'agro-alimentaire et la biodiversité
    Éducation à la santé
    Solidarité et coopération dans l'alimentaire
    Nourriture et amélioration des styles de vie
    Nourriture au sein des cultures du monde et des groupes ethniques

    A mettre en perspective les diverses propositions de chaque pays !

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour, et merci beaucoup,

    Vous êtes le meilleur article que j'ai vu pour aller plus loin que des commentaires du type : "c'est joli , c'est pas joli".

    je prépare actuellement la visite pour un groupe en essayant d'accompagner une perspective développement durable sur cette profusion (cette débauche?) de démonstrations.

    Je souhaite leur donner des questions ou des défis autour de l'agrolimentaire durable,

    Pourriez-vous me donner votre avis (ou les avis qu'on vous à donné) sur les pavillions suivants :
    ---consommation durable: lab du pavillon bresilien
    ---production /distribution durable : brunei, allemagne, israel, qatar
    ---agriculture /élevage durables : koweit, barbades, bolivie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup, je suis ravie que cet article vous soit utile !

      Pour le reste : Brésil, Allemagne, Israel, Koweit, Barbades et Bolivie : pas visités, je ne peux pas vous aider.
      Qatar : non !

      Je vous recommande : Slow Food, le pavillon de la biodiversité, la Belgique et son sous-sols sur le futur de l'agriculture, la plaine du Future Food District, le Pavillon Suisse et ses tours.

      Sachez que de toute manière, le développement durable est le thème de l'Expo, globalement, sauf que la plupart des pavillons n'en font que très peu cas, ce sera à vous d'expliciter la thématique !

      Supprimer
    2. Bonsoir,
      J'ai visité l'expo début septembre, si j'en ai un à vraiment conseiller c'est l'Allemagne !
      4 langues sont proposées: italien, anglais, allemand et FRANÇAIS ! J'ai passé 3h dans le pavillon alors que dans d'autres je suis restée 15 à 20 minutes max.
      Le thème est respecté, beaucoup d'originalité, utilisation des nouvelles technologies (et ce de manière utile). C'est pour moi l'incontournable de l'expo. Je vous assure que ce pavillon plaira !
      La Thaïlande est pour moi l'arnaque du siècle avec 3 vidéos projetées (la dernière vidéo fait largement penser à un film de propagande qui vante tout ce qu'a soi-disant fait le Roi de Thaïlande).
      Le Kazakhstan se distingue en proposant du dessin sur sable. Une pièce se visite ensuite, commentée par différents "guides" mais nous sommes rapidement poussés vers la pièce suivante (après 1h45 d'attente, c'est limite) qui est petit cinéma 3D avec sièges qui bougent: la vidéo présente l'expo universelle 2017 qui se fera à Astana au Kazakhstan.

      Supprimer
  7. Bonjour,
    Pleins de renseignements intéressants ici. J'ai visité l'expo les 19 et 20 septembre, beau soleil mais foule vraiment très (trop) importante, des attentes dsissuasives (7h pour le Japon...). Par contre je ne partage pas certains points de vue au niveau des Pavillons en particulier ce qui concerne la France et la Suisse. Dans le peu de pavillons que j'ai pu visiter vu le monde, celui de la France, mis à part du léger cocorico, est celui (voire le seul) qui délivrait un message favorissant la prise de conscience et le questionnement dans le domaine de la consomation et du gaspillage alimentaire. L'expo 2015 étant à ce titre assez affigeante et servant plus de vitrine publicitaire que de vecteur à une plus grande compréhension des divers enjeux liés à nourrir la planète. Concernant la Suisse, si le concept de base de la Tour est assurément intéressant, cette dernière était tout bonnement inaccessible durant ces jours, la visite ne se faisant que sur inscrition préalable..., cherchez l'erreur. En terme de transmission vraiment peu efficace et particulièrement frustrant. Dans la partie visible une expo sponsorisée par Nestlé, avec des employés en T-Shirt Nestlé. Bon quand on connait la politique de cet empire concernant la nutrition dans le monde on peut s'étonner (ou pas?) que ce soit cette firme qui représente la Suisse dans une expo universelle. Bilan hélvétique: un concept intéressant mais inaccessible et de la pub pour une firme à la politique économique connue pour être agressive dans certains pays du tiers monde! Bon d'accord l'expo sur le Gothard est bien mais elle ne nourit pas beaucoup le quidam et encore moins le monde...Dommage

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,

      Tant mieux si nous n'avons pas les mêmes goûts ! Pour ma part, dans le Pavillon Français je n'ai vu que du vide et aucun message.

      Quant au Pavillon Suisse, oui, Nestlé est un des sponsors, vous aurez remarqué que cette exposition est à l'écart, je ne l'ai d'ailleurs pas visitée. C'est une des entreprises agroalimentaire les plus grande du monde, qu'on apprécie ou pas (je suis dans le 2e camp), elle représente la Suisse, il aurait été absurde de la "cacher". Comme les USA assument leurs Coca et McDo en sponsors principaux... D'ailleurs, il y a 3 autres expositions non-Nestlé, j'avoue que la signalétique autour du pavillon laisse à désirer. Pour les quatre tours, la visite est accessible, il suffit de réserver un billet devant la tour même, à moins de ne tomber sur des jours de grande affluence effectivement, vous n'avez pas eu de chance.

      Supprimer
  8. Bonjour,
    Je reviens de l'expo et franchement les palais sont très beau, sont magnifiques, un régal pour les yeux MAIS l'organisation est tristement "merdique" et je ne ménage pas mes mots ! Tant d'argent pour voir les palais de loin ! Tant d'argent pour faire un seul palais avec, avant, 3 heures de file . Tant d'argent pour faire la file pour faire pipi (et le reste), pour manger, pour boire ! Un monde fou que l'on se marche sur les pieds ! Un monde étouffant ! Je me faisais un régal de voir l'expo le jour d'après, mais les même problème ! Pour rejoindre le site depuis le métro RHO, ils nous a fallu une heure et demi pour enfin mettre pieds sur le site ! Si un mouvement de foule devrait se produire, il y aurait un drame ! Je n'ai pas aimé l'organisation de l'expo ! Trop de monde, file d'attente interminable, même pour des palais comme l'Iran ou la Belgique ! Très déçus !

    PS : nous avions des tickets pour une deuxième journée mais vu que l'organisation, nous les avons gratuitement mis à disposition d'une école !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il n'y a pas de "palais" mais des pavillons, et si vous aviez lu mon article vous n'auriez pas eu les désagréments que vous décrivez. D'ailleurs vous ne commentez pas mon article, mais votre mauvaise visite... dommage, avec un peu de préparation, ça se passe beaucoup mieux ^^

      Supprimer
  9. Faire la queue pendant trois heures pour voir un pavillon... de la folie!!! Suis ressorti après 3 heures d'attente me faire une bonne bouffe en dehors de Milan dans une super auberge.
    Marée humaine et files d'attente déjà aux caisses à l'entrée. Tu vites 2 pavillons et ta journée est passée. Venir de l'étranger, payer cher un hôtel pour faire des files d'attente cela ne vaut pas la peine. Je souhaite bonne chance à ceux qui désirent attendre des heures pour visiter un pavillon.

    Par contre vous avez fait de belles photos, comment avez-vous pu visiter autant de pavillons avec les heures d'attente que vous décrivez ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec beaucoup de préparation et d'organisation, comme expliqué dans mon article pratique ;-)

      Supprimer
    2. j'en arrive aussi expo visitée le 21 /10 de la folie en tout et pour tout 2 pavillons visités des milliers de personnes impossible de s'assoir , pour se reposer des files d'attentes énormes pour enfin manger à 15h00 cher et pas bon.
      Je suis aussi septique sur vos photos avec si peu de monde... peut être une journée VIP.
      vous aurez compris énorme déception.

      Supprimer
    3. Et bien soyez septique, anonyme. Mais non, si vous lisez mes deux articles, vous vous rendrez compte que je n'ai pas visité l'expo en 1 journée, mais en 4 jours, en 2 voyages différents, pas dans les derniers mois où évidemment tout le monde s'y presse.

      C'est aussi pour ça que c'est moi la blogueuse et vous le commentateur anonyme peut-être... ^^

      Supprimer
  10. la philosophie initiale de l'Expo est interessante . mais le résultat est dévoyé ; on oscille en permanence entre état nauséeux et colère,préparation ou pas .c'est toujours interessant de trouver des commentaires positifs comme le votre ,mais à l'évidence la déception l'emporte sur l'enthousiasme à la majorité des visiteurs.c'est indécent de laisser rentrer 150 000 à 250 000 visiteurs certains jours . et ceux qui sont tombés dans ces jours là comme moi ressentent une distorsion douloureuse entre notre vécu et votre texte ;mais je vous remercie quand meme car à la fois vous avez exprimé en écrit l'expo que j'aurais aimé rencontrée

    RépondreSupprimer
  11. Mlle Funambuline, bel article, mais je regrette le ton condescendant envers les visiteurs de ces derniers temps découragés par la foule et les heures d'attente : il ne s'agit pas de mauvaise organisation, il y a de toute évidence beaucoup trop de monde pour que ce soit un minimum vivable.
    C'est aussi pas très sympa le "pas dans les derniers mois où évidemment tout le monde s'y presse.", puisque personne n'avait prévenu qu'il y aurait du monde tout le temps, mais une foule immense les derniers temps.

    J'ai fait une première visite en juin,dans la chaleur, avec déjà pas mal de monde et des queues qui semblaient à l'époque infaisables et qui semblent être devenues la norme ! Je me faisais un plaisir d'y revenir en famille cette semaine. Je m'attends à être déçu, ou plutôt à me contenter de très peu, et à fuir si c'est vraiment désagréable...

    Vincent

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Vincent,

      En organisant bien votre visite, en particulier en lisant mon 2e article sur le côté pratique de l'Expo : en choisissant un pavillon à faire absolument dès l'ouverture, en étant en avance à une des entrées alternatives, etc, je suis sûre que vous pourrez passer un bon moment.

      Je regrette pour ma part les visiteurs récents qui sont dubitatif sur le fait que j'aie pu écrire ce billet sans être une "VIP", ce qui m'horripile tout à fait. J'y ai passé 4 jours, et de très nombreuses heures à retravailler mes images et mes textes afin que cet article soit complet. C'est tout à fait désagréable de se faire remettre en question par des gens qui ne sont jamais venus sur mon blog auparavent, qui n'ont pas lu mon deuxième article, et qui me parlent comme si c'était de ma faute si leur visite s'est mal passée.

      Toute Expo Universelle est un enfer au niveau des files d'attente, en particulier durant les dernières semaines. Même l'Expo a communiqué sur ce côté-là, un peu partout. Préparez-vous !

      Supprimer