Cette page est une liste de films ayant une thématique culinaire classés par genres.
L'ordre est le suivant, pour les fictions : chefs d'oeuvres et classiques / comfort movies / la cuisine française / tour du monde des cinématographies gourmandes / horreurs culinaires / si vraiment vous avez encore faim. Les documentaires se trouvent à la fin de l'article et sont eux classés par ordre alphabétiques. Et dans cet article pour les séries culinaires avant 2017 et il faut que j'écrive la suite...
Certains de ces films sont disponibles sur youtube dans leur intégralité (vous les retrouvez sur ma playlist). Pour d'autres, je vous ai concocté une liste de scènes culinaires qui permet de se rendre compte comment le cinéma est passionné, voire parfois obsédé, par la nourriture, ce qui évidemment me ravit. D'ailleurs, un des premier film à la naissance du cinéma n'est-il pas le Repas de bébé des Frères Lumières ?
Pour plus d'exhaustivité ma liste imdb cumule fictions, documentaires, cinéma et séries.
A vos popcorns (maison bien sûr), bonne projection !
FICTIONS
Chef d'oeuvres et classiques
Big Night - Stanley Tucci, USA, 1996
Long-métrage réalisé par le délicieux Stanley Tucci qui met en scène deux frères, Primo et Secondo (comme les piatti), immigrés italiens venus à New York tenter leur chance dans le monde sans pitié de la restauration. D'autant plus quand le chef, Primo, est incroyablement doué mais refuse de faire autre chose que SA cuisine, comprendre ne pas nourrir les New-yorkais de pâtes aux boulettes de viandes. Au bord de la faillite, Secondo qui gère le restaurant, réussit à inviter Luis Prima pour une nuit exceptionnelle qui fera le rayonnement de son restaurant et devrait assurer leur futur. Les deux frères mettent alors tout en oeuvre pour que ce soir-là soit montré l'étendue de leurs talents. Et c'est à sa préparation, puis à cette soirée si spéciale que nous allons assister. Je n'ai vu aucun autre film où le déroulé d'un repas est aussi linéaire, aussi détaillé, aussi sensuel, aussi passionnant. Maestria de la caméra et de la direction d'acteur qui nous fait presque sentir les odeurs et les saveurs de chaque plat servi. J'ai beaucoup regretté que le dessert soit presque entièrement coupé au montage.
Coffee and Cigarettes - Jim Jarmusch, USA, 2004
Suite de scènes dans lesquelles Jarmush s'amuse à filmer des rencontres entre des personnalités, comme Bill Murray, Tom Waits, Roberto Benigni, Steve Buscemi, Iggy Pop, Jack White, etc. Mythique. (Même s'ils ne mangent pas beaucoup, ce film se passe entièrement ou presque dans des cafés et a entièrement sa place dans cette liste.) Le film est disponible en intégralité sur youtube.
Un des rares exemples où le film est aussi bon que le livre (probablement parce que Laura Esquivel est également co-scénariste). La cuisine et la nourriture sont le coeur de cette histoire de famille, drame romantique comme seuls les latins savent les écrire (et les vivre ?). Le récit parcourt plus de 60 ans de l'histoire mexicaine grâce à des recettes, une cuisine et une histoire d'amour. Un de mes films préférés de cette liste.
Delicatessen - Caro & Jeunet, France, 1991
Une merveille que j'arrive à glisser ici par le truchement du débonnaire boucher. Je n'en dis pas plus, vous l'avez sûrement tous déjà vu... si ce n'est pas le cas, foncez et revenez me remercier !
Fried Green Tomatoes - Jon Avnet, USA, 1991
Un très jouissif bijou de classicisme hollywoodien où les femmes ont la part belle. La double temporalité, faute d'être originale, est très bien menée et tout est très bien exécuté. A voir et revoir, ce film ne vieillit pas. Et ses recettes du beignets au barbecue valent le détour.
L'Aile ou la Cuisse - Claude Zidi, France, 1976
Un classique dont le discours sur la nourriture industrielle est toujours d'actualité. Sans être une grande fan de De Funès, son duo avec Coluche est jouissif et je prends toujours un grand plaisir à revoir cette farce exubérante.
La Grande Bouffe - Marco Ferreri, France-Italie, 1973
Si vous avez encore besoin de présentations pour ce film, c'est que vous devez absolument le voir. On ne peut pas l'oublier, il est trop difficile à digérer choquant et jouissif à la fois. Une expérience à vivre, au moins une fois.
Le Festin de Babette - Gabriel Axel, Danemark-France, 1987
Ce bijou maintes fois primé est encore une preuve que certains films peuvent être mieux que le livre dont ils sont issus. Le réalisateur a réussi à reproduire un univers clos et austère et à montrer son évolution avec une subtilité rare, les lumières sont sublimes, les acteurs parfaits, chaque élément sert ce chef d'oeuvre. Attention aux impatients, c'est un film d'ambiance, il met environ 35 minutes à nous y plonger avant même l'arrivée de la protagoniste qui va tout bousculer, prenez le temps, c'est un film à cuisson lente.
Wally et André dînent dans un restaurant français à New-York. Le film est ce dîner, in extenso, de la terrine de poisson au café-amaretto en passant par la caille aux raisins. Ils ne prêtent pratiquement pas attention à leurs assiettes, mais on est dans le culinaire quand même avec cette ambiance feutrée de restaurant haut de gamme au service qui s'essaie à l'invisibilité, propice à cette conversation incroyable. (Ma critique complète de ce chef d'oeuvre ici.) Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
My Dinner with André - Louis Malle, USA, 1981
Soylen Green (Soleil Vert) - Richard Fleischer, USA, 1973
Film d'anticipation, mythique, dont la composante culinaire est centrale et abominable. Plus de détails (et quelques spoilers) chez Meme pas mal. Un classique qu'il faut avoir vu.
The Cook the Thief His Wife and Her Lover - Peter Greenaway, GB, 1989
Ce n'est pas un film, c'est une opéra, une pièce de théâtre, un chef d'oeuvre, un OFNI. Est-ce que ça parle de cuisine ? D'un restaurant ? D'une histoire d'amour ou de fesses (qu'Helen Mirren a de très gourmandes) ? Est-ce too much ou extraordinairement subtile ? Est-ce que ce film met l'eau à la bouche ou donne la nausée ? A vous de décider. Âmes sensibles et non-cinéphiles : s'abstenir.
Comfort movies
Always Be My Maybe - Nahnatchka Khan, US, 2019
C'est l'histoire d'une Cheffe très médiatisée, elle revient dans la ville de son enfance pour ouvrir un restaurant et retrouve sont meilleur ami d'enfance, perdu de vue depuis de longues années. Les discussions autour de la nourriture pourraient paraitre prétexte à la comédie romantiques, mais elles sont beaucoup plus intéressantes et profondes qu'une simple excuse pour faire avancer l'histoire. Et il y a une scène mythique de restaurant qui se moque des trends des dernières années avec brio.
Bella Martha - Sandra Nettelbeck, Allemagne, 2001
Une cuisinière accueille un sous-chef dans sa cuisine, ils commencent par se détester puis tombent amoureux, oui, aussi plat et classique que ça, un téléfilm d'après-midi plus qu'autre chose, mais divertissant.
Charlie and the Chocolate Factory - Tim Burton, USA, 2005
Cette histoire était un de mes livres favori quand j'étais enfant, personne d'autre n'aurait mieux pu l'adapter que Tim Burton, mais même lui n'a pas complètement su rendre l'atmosphère de cette fable complexe et poétique qui hisse l'amour des friandises au rang d'art.
Chef - Jon Favreau, USA, 2014
Un Chef réputé reçoit une mauvaise critique et pète un câble. Après s'être fait viré, il décide de se lancer dans l'aventure d'un food truck. Selon l'histoire d'un chef bien connu aux Etats-Unis, ce film est un hymne à la confort food faite avec amours et les meilleurs ingrédients, un feel good movie délicieux. Ma critique complète.
Chocolat - Lasse Hallström, USA-France, 2000
Un film hors du temps où le chocolat est la métaphore du plaisir, tout simplement. Avec le grand talent de Hallström pour mettre en images et en ambiance ce qui, derrière la caméra d'un autre, aurait pu être un film kitch et cliché, est ici simplement poétique.
Comme le titre l'indique, le film est séparé en trois partie, l'une en Italie (eat), l'autre en Inde (pray), la dernière en Indonésie (love). La partie culinaire est évidemment poussée en Italie, une scène à Naples avec une pizza est particulièrement érotique d'ailleurs. Mais la cuisine Indienne présentée ne m'a pas laissé indifférente non plus. (Pour la 3e partie, je ne sais même plus si elle mange, il y a Javier Bardem, je ne me souviens de rien d'autre.)
Johnny (Al Pacino) se fait engager comme cuisinier dans le diner où Frankie (Michelle Pfeiffer) travaillent. Le film accompagne ces deux blessés émotionnels jusqu'à ce qu'ils tombent leurs carapaces. C'est émouvant, ça touche juste, les dialogues sont extrêmement bien écrit, on tombe amoureux avec eux. Mais à part le décor du diner et la jolie scène de la rose-pomme de terre, j'avoue qu'il n'y a rien de culinaire. Tant pis, le film est trop joli pour l'oublier ici.
Dinner Rush - Bob Giraldi, USA, 2000
Un restaurant italien à New York, un vieux patron qui tient tout d'une main de fer, des accointances avec la mafia, son fils en cuisine qui tente de faire ses preuves. En une soirée, le restaurant passe d'une génération à l'autre, on passe de la salle à la cuisine, à un rythme effréné de coup de feu, en bavant sur le contenu des assiettes. A voir avec une assiette fumante de pasta sur les genoux.
Eat, Pray, Love - Ryan Murphy, USA, 2010
Frankie and Johnny - Garry Marshall, USA, 1991
Julie & Julia - Nora Ephron, USA, 2009
Julie presque trentenaire heureuse en ménage, s'ennuie dans la vie. Elle décide de faire un blog où elle racontera la réalisation de toutes les recette de son idole, Julia Child, en un an. Le film se passe à New York de nos jours et à Paris dans les années 50.
J'avais adoré le livre, le film m'a plu également, quoique moins, on ne passe pas assez de temps en cuisine, l'histoire prend le pas sur les plats et le côté exubérant de Julia Child est too much, ce qui n'apparaît pas tant dans le bouquin (que je vous recommande), même si j'adore Meryl Streep, j'ai été déçue par ce personnage. Par contre, j'ai beaucoup aimé la partie où Julie découvre ce que ça fait d'être blogueuse (comme c'est étonnant) et son personnage est vraiment très touchant. La réalisation est tout à fait classique et sans surprise, en même temps cette réalisatrice est habituée des films pour fille un peu plats mais dont les personnages sont très travaillés (son plus grand succès est Quand Harry rencontre Sally).
Mystic Pizza - Donald Petrie, USA, 1998
Julia Roberts est serveuse dans la meilleure pizzeria à la ronde. L'héritier d'une grande famille de la région tombe sous son charme. L'histoire de ce film n'a pas grand intérêt, mais son scénario tient la route. C'est surtout plutôt bien réalisé, bien rythmé et l'ode à la vraie pizza avec la recette de la grand-mère italienne met l'eau à la bouche autant que la fabuleuse Julia Roberts. Le reste du casting est mirobolant. Un classique.
Stranger Than Fiction - Marc Forster, USA, 2006
Harold Crick est un comptable à la vie réglée comme du papier à musique jusqu'au jour où il entend une voix dans sa tête qui lui raconte sa vie geste par geste et lui annonce qu'il va mourir. Ce film ne parle pas vraiment de cuisine, mais la charmante pâtissière qui réussit à émouvoir Harold mérite sa place ici, surtout pour le moment où il lui offre des "flours".
Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street - Tim Burton, USA-GB, 2007
Comédie musicale grinçante et exubérante à prendre joyeusement au second degré sous peine d'indigestion. Et la sensation d'indigestion après ces pâtés à la viande là, je ne recommande pas !
24h dans la vie d'un steak house et de ses employés : un manager détestable, une équipe de service, une équipe de cuisine. J'ai adoré. On y retrouve l'ambiance du coup de feu, les multiples possibilités de clients insupportables, la gué-guerre salle-cuisine. Tout ça servi par une batterie d'acteurs fabuleux (Ryan Reynold, Ana Faris, Luis Guzman, Justin Long, Vanessa Lengies, etc). Délectable.
Jenna est une "simple serveuse" dans le diner d'une toute petite ville. Elle déteste son mari, mais n'ose pas le quitter. Son seul plaisir : inventer les tartes du jour qui ont toutes des noms invraisemblables, ce qui ne les empêche pas d'être délicieuses. Feel-good movie sans prétention, parfait pour un après-midi pluvieux... avec une tranche de tarte.
Volver - Pedro Almodovar, Espagne, 2006
Un très bel Almodovar où la cuisine ne tient qu'un rôle secondaire mais tellement important dans la définition de ce magnifique personnage principal, incarné avec générosité, sensualité et brio par Penelope Cruz.
Waiting - Rob McKittrick, USA, 2005
Waitress - Adrienne Shelly, USA, 2007
The Hundered-Foot Journey - Lasse Hallström, USA, 2014
Une famille de restaurateurs indienne vient s'installer dans un petit village français dans le but d'ouvrir un restaurant. Mais la maison juste en face de celle qu'ils ont choisi abrite un restaurant avec une étoile Michelin dont la tenancière est incarnée par l'extraordinaire Helen Mirren. Le jeune cuisinier de la famille, Hassan, va traverser cette rue entre le monde des "simples cuisiniers" et le monde des "chefs" (d'où le titre "le voyage de 100 pas" comme correctement traduit chez nos amis du Québec), entre la cuisine indienne et la gastronomie à la française, entre une cuisine d'épices et de sentiments et un exercice qui a pour unique but l'excellence et la reconnaissance.
(Ma critique complète.)
(Ma critique complète.)
La Cuisine française
Au petit Marguery - Laurent Bénégui, France, 1995
Cuisine américaine - Jean-Yves Pitoun, Belgique, 1998
Un jeune cuisinier américain débarque à Dijon pour apprendre la grande cuisine française dans une brigade dont le chef est incarné par Eddy Mitchell. Je vous passe les poncifs sur les assiettes qui volent dans la cuisine et le chef qui hurle, et sur l'histoire d'amour avec la fille du chef, pour le reste, c'est assez plaisant, même si daté. Une jolie illustration du paradigme culinaire du début des années 1990 qui a bien changé depuis. Le film est disponible en intégralité sur youtube.
Cuisine et dépendances - Philippe Muyl, France, 1993
Garçon ! - Claude Sautet, France, 1983
Montant en maître d'hôtel dans une brasserie parisienne, dans sa 3e collaboration avec Sautet, est-il besoin d'en dire plus ? Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
La Cuisine au beurre - Philippe Grangier, France, 1963
Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
Le Boucher - Claude Chabrol, France, 1970
Le Grand restaurant - Jacques Besnard, France, 1966
La cuisine n'est pas ce qu'il y a de plus important, mais l'univers de la restauration y est dépeint de manière intéressante. Allergiques à De Funès s'abstenir.
Le Souper - Edouard Molinaro, France, 1992
Film historique qui raconte une soirée entre Talleyrand et Fouché en 1815, pendant ce repas les deux hommes refont l'histoire. Pas très culinaire, mais la diplomatie à table n'est-elle pas aussi importante ? Quelques scènes présente des plats et même des recettes étonnantes.
Les Mille et une recettes du cuisinier amoureux - Nana Dzhordzhadze, France-Géorgie, 1996
Toute la poésie de ce grand acteur qu'est Pierre Richard dans un délicieux film gourmand, une perle trop méconnue, si vous avez l'occasion de le voir, ne le ratez pas !
Les Saveurs du Palais - Christian Vincent, France, 2012
L'ancienne cuisinière attitrée du Palais de l'Elysée se remémore ses souvenirs et sa rencontre avec le Président. On nous raconte l'histoire mystifiée d'une des cuisinière de François Mitterand. Touchant et intéressant, culinairement parlant, mais ça reste de qualité téléfilm d'après-midi. Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
Vatel - Roland Joffé, France, 2000
Qui de mieux placé que Depardieu pour incarner cet historique personnage qui a influencé la gastronomie française de manière aussi importante et durable. Ce film, malgré son "identité française" n'est PAS français mais hollywoodien, tant dans sa production que dans sa facture, une énorme machine, pas très subtile mais qui reste plaisante.
Cuisines et cinémas du monde
An - Naomi Kawase, Japon, 2015
An est le nom de la pâte de haricots rouges sucrée qui se glisse entre deux pancakes japonais pour former les dorayakis, pâtisserie que vend Sentaro dans sa minuscule boutique. Un jour une vieille dame timide et très souriante s'approche et lui demande s'il peut l'engager, il refuse. Il finira par accepter après avoir goûté sa pâte an, bien meilleure que celle qu'il achète. En lui enseignant cette recette et tout ses petits secrets (comme écouter les haricots rouges), Tokue se dévoile petit à petit et prend un peu d'assurance. On remarque rapidement qu'elle a un problème à ses mains, d'ancienne cicatrices et boursouflures de lèpre. Entre ces deux exclus de la vie une amitié silencieuse va se lier.Entre fleurs de cerisiers et non-dits, honneur et valeur du travail bien fait, importance de la nourriture et d'écouter la mémoire des aînés, on est sans doute aucun au Japon. Un Japon un peu hors du temps. Le cinéma de Naomi Kawase est lent, contemplatif, on écoute le vent et on regarde les fleurs tomber. On observe les haricots confire, les regards sont plus importants que les mots échangés. On se croirait dans un film de Miyasaki réaliste avec de vrais acteurs, la même douce mélancolie s'échappe des cadres très maîtrisés et du rythme des séquences.
An Autumn Afternoon (Le Goût du Saké) - Jasujirô Ozu, Japon, 1964
Eat Drink Man Woman - Ang Lee, Taiwan-USA, 1994
Un chef réputé, veuf, vit avec ses trois filles. Il fait partie de ceux qui préservent les traditions culinaires, la première séquence dure 5 minutes et est muette, on le voit cuisiner des mets extraordinaires, puis l'on rencontre ses filles qui se plaignent du repas obligatoire avec leur père qui perd son sens du goût. Ses filles représentent trois facettes de la modernité, le père la tradition, pense-t-on en croyant avoir tout compris après 30 minutes de film. Mais les relations sont tellement bien filmées que l'on continue à regarder sans s'ennuyer une seule seconde et jusqu'à se rendre compte à quel point on avait tort. La cuisine est omniprésente, c'est à travers elle que tous les enjeux sont exprimés et dénoués. A travers elle, on comprend que la tradition et la modernité ne sont que deux facettes de la richesse culturelle et que la transmission ne passe pas forcément par un respect aveugle des conventions sociales. Si vous aimez ce film, voyez aussi The Wedding Banquet (Garçon d'Honneur) du même, génial, réalisateur.
Double et excellentes démonstrations sur l'exploitation des immigrés pauvres aux USA et sur l'enfer de l'arrière boutique des fast food. Un film hautement politique.
Estomago - Marcos Jorge, Italie-Brésil, 2007
Fast Food Nation - Richard Linklater, USA, 2006
In the Mood for Love - Wong Kar Wai, Hong Kong, 2000
Ce chef d'oeuvre ne parle pas directement de cuisine, il parle d'amour, je sais. Mais sans les si nombreux plans sur les plats de nouilles fumants ce film aurait-il la même saveur ?
Kitchen Stories - Bent Hamer, Norvège, 2003
La Cena (Le Dîner) - Ettore Scola, Italie, 1998
Dans une trattoria, le service du soir, où tous les personnages, clients ou serveurs, forment une chorale qui célèbrent la magnificence de la gastronomie italienne, ou la culture italienne si vous préférez, c'est la même chose de toute manière.
Tampopo - Jûzô Itami, Japon, 1985
The Chinese Feast - Hark Tsui, Hong Kong, 1995
The God of Cookery - Stephen Chow, Hong Kong, 1996
The Lunchbox - Ritesh Batra, GB-India, 2013
Chaque jour, Ila cuisine une lunchbox qui est sensée être livrée au bureau de son mari. Un jour, le système de livraison fait une erreur et la livre à Sajan au lieu de son époux. Depuis ce jour-là, une relation épistolaire se lie entre ces deux être qui ne se connaissent qu'à travers les saveurs de cette lunchbox mal livrée. Magnifique histoire, très beau film.The Ramen Girl - Robert Allan Ackermann, USA, 2008
Brittany Murphy se fait larguer comme une merde et décide de s'en sortir en apprenant à faire des ramen avec un chef japonais bourru qui ne parle pas un mot d'anglais. Un Lost in Translation sans les hipsters, et c'est pas plus mal. Seul problème du film : je n'ai pas encore trouvé de bonne adresse à ramen à Lausanne, c'est une torture. Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
The Scent of the Green Papaya - Tran Anh Hung, Vietnam-France, 1994
The Trip - Michael Winterbottom, GB, 2010
The Trip to Italy - Michael Winterbotton, GB, 2014
Steve Coogan est invité par The Observer à faire le tour des meilleurs restaurants du Royaume Uni. Il invite son ami Rob Brydon, également comédien. Les plats et les paysages s'effacent face aux bons mots et aux répliques cinglantes de cette amitié qui se complait dans la critique mutuelle. Parfois touchant, souvent pompeux, frustrant pour qui s'intéresse à la cuisine, à part 2 gros plans sur une coquille St Jacques, vous ne verrez pratiquement rien de leur dégustation.
The Wedding Banquet - Ang Lee, Taiwan-USA, 1993
Un jeune chinois homosexuel immigré à New York se fait harceler par ses parents pour se marier. Quand il décide de faire un mariage blanc pour aider une amie et satisfaire enfin ses parents, ceux-ci décident de débarquer pour la mariage. Du grand-guignolesque avec de la retenue chinoise, touchant, étonnant, drôle, subtile. Où la nourriture tient un rôle central pour définir la relation des personnages à la tradition. Si vous aimez ce film, voyez aussi Eat Drink, Man Woman du même, génial, réalisateur. Le film est disponible dans son intégralité sur youtube.
Toast - S. J. Clarkson, 2010, GB
Nigel est affublé de deux atroces parents qui n'aiment pas manger, il rêve de grande cuisine le soir dans son lit. Son enfance va connaître des détours improbables où son envie de cuisiner va être systématiquement contrariée, mais ne disparaîtra jamais. Histoire vraie "selon ses souvenirs d'enfance" d'un critique culinaire aujourd'hui célèbre en Angleterre, une gourmandise où Freddie Highmore et Helena Bonham Carter offrent une délicieuse interprétation.
Today's special - David Kaplan, USA, 2009
Ce film aurait pu s'appeler I'm an indian chef in New York. On a déjà vu cette histoire mille fois : un enfant d'immigré devenu sous-chef dans un grand restaurant va être forcé de renouer avec les épices de ses racines et le mélange des deux savoirs-faire va être un succès. Déjà vu donc, mais néanmoins plaisant, avec plein de magie de New York et d'épices qui font sourire et donnent faim.
Horreurs culinaires
Dumplings - Fruit Chan, Hong Kong, 2004
Un film noir qui prend l'expression "Restez jeune : mangez des bébés" au premier degré. Abominable...ment bien fait, grinçant à souhait, visuellement léché, mais réservé aux coeurs bien accrochés, car certains bruits de mâchoires ne s'oublient jamais.
Bitter Feast - Joe Maggio, GB, 2010
Un chef qui cumule restaurant côté et émission télé reçoit un article extrêmement négatif d'un critique connu pour sa verve acide et se fait virer de son émission et de son restaurant. Il décide alors de faire payer le critique en le forçant à reconnaître ses torts, d'une manière plutôt radicale. On passe du protecteur du bio au psychopathe complet un peu trop facilement (serait-ce un postulat du réalisateur ?), et de la douceur de l'amour du produit à la violence pure sans que l'on ne s'y attende, malgré le prologue. Au final mal ficelé (c'est con quand on parle de rôti), avec un rythme inégal, même si les scènes de "cuisine" obligatoires sont amusante, je ne pensais pas trouver autant de suspense à un jaune d’œuf percé... Je recommande aux amateurs de thrillers anglais que ça amusera certainement.
The Cook - Gregg Simon, USA, 2005
Si vraiment vous avez encore faim
Bottle Shock - Randal Miller, USA, 2008
Postulat de départ : a) les Français sont des gros snobs qui dorment sur leurs lauriers au niveau vin ; b) les Californiens sont de grands travailleurs qui ont beaucoup de goût. Conclusion : la Californie fait forcément du meilleur vin. Ceci nous est expliqué à travers le voyage d'un Français (snob) qui voyage dans la région de Napa (où ils sont tous jeunes, beaux, travailleurs, entrepreneurs et savent goûter le vin à l'aveugle et définir tous les cépages et l'année, évidemment) pour choisir des vins et organiser une dégustation à l'aveugle entre vins français et vins californiens. A la fin, durant la dégustation à l'aveugle, les plus grands experts français font gagner un vin californien. Ce serait un peu ridicule si ce film ne reprenait pas en fait une histoire vraie, celle du Jugement of Paris de 1976 et j'ai donc appris quelque chose.
Burnt - John Wells, USA, 2015
Adam Jones, ancien sous-chef dans un restaurant étoilé français, a disparu pendant 3 ans quand il revient à Londres et annonce qu'il veut aller chercher sa troisième étoile. Il va rechercher les membres de son ancienne brigade qu'il a trahi 3 ans plus tôt et commence son restaurant. C'est magique, en 2 mois, il a une brigade et un restaurant à son nom dans un grand hôtel londonien, trop cool la vie de chef, c'est là que j'ai commencé à m'énerver. A part un ou deux twist que je n'attendais pas, et l'excellente performance des acteurs, le discours sur la bouffe et les tonnes de clichés sur ce monde-là m'ont énervé pendant toute la projection. (Ma critique complète.)
Cloudy with a Chance of Meatballs I & II - Phil Lord & Christoph Miller, USA, 2009 & 2013
Loves Kitchen - James Hacking, USA, 2011
Un chef londonien perd son goût pour la cuisine quand sa femme meurt dans un accident. Une mauvaise critique le remet en selle et il part s'installer dans un petit village dans le but de recommencer à zéro avec sa fille et son équipe. Village qui se trouve être celui où vit la critique qui l'a épinglé.
Comme son pitch l'indique, c'est une bluette sans intérêt, à part quelques dialogues sur la cuisine anglaise qui ressent toujours le besoin de se justifier face à la cuisine "continentale" (lire française) et une apparition de Gordon Ramsay himself. Valable pour un téléfilm d'après-midi, pas plus.
No Reservations - Scott Hicks, USA, 2007
Une cheffe a besoin d'un nouveau sous-chef, ils commencent par se détester puis tombent amoureux. Non, ce n'est pas une impression, vous avez vu ça ailleurs, et pas qu'une fois... et c'est d'ailleurs le remake à l'identique de "Bella Martha" cité plus haut (parce que non, les américains ne peuvent pas lire de sous-titres, ce doit être génétique).
Ewan McGregor est chef, sa voisine est biologiste, spécialiste en épidémie. Ce qui tombe bien, la nouvelle épidémie qui se déclare touche les sens, en commençant par l'odorat. Atteindra-t-elle tous les autres sens ? Nos héros finiront-ils par tomber amoureux ? C'est tiré par les cheveux scénaristiquement, pour être gentille, mais très réussi visuellement. Loin d'être indispensable.
Pâtisserie Coin de Rue (Yougashiten koandoru) - Yoshihiro Fukagawa, Japon, 2001
Une jeune campagnarde débarque à Tokyo à la recherche de son petit ami, elle se fait engager dans une pâtisserie. Au court du film elle visite de nombreuses pâtisseries et réussit à convaincre un critique pâtissier de travailler avec lui. Ce film est une ode japonaise de série B à la pâtisserie française tout ce qu'il y a de pompeux. C'est pauvrement documenté, cliché, extrêmement mal joué de la part de tous les protagonistes. A voir uniquement si vous avez besoin d'une sucrerie rapide et que vous supporter le faux-sucre...Perfect Sense - David Mackenzie, GB, 2011
Ratatouille - Brad Bird, USA, 2007
La grosse machine Disney a réussi un joli coup en utilisant les clichés de Paris et de la cuisine française. Mignon sans plus.
Abominable navet. C'est dommage, le roman est génial et je vous le recommande, contrairement au film. Tilo est marchande d'épices, elles sait leur parler et les utiliser pour guérir, soulager, réconforter, sa communauté. Jusqu'au jour où elle laisse parler ses propres émotions, les épices vont se venger. C'est très très mal joué et la mise en scène est kitchissime et ratée. Oubliez le film, lisez le livre.
The Mistress of Spices - Paul Mayeda Berges, India-USA, 2005
Woman on Top - Fina Torres, USA, 2000
Penelope Cruz incarne une récente immigrée aux USA a qui l'on propose une émission de tv culinaire dont le succès devra autant à sa plastique qu'à ses recettes sensuelles mexicaines. Mais à part se rendre compte que Miss Cruz a toujours été très talentueuse, se film ne sert pas à grand chose.
DOCUMENTAIRES
J'ai créé une playlist dédiée sur ma chaîne youtube, avec des documentaires entiers, que vous trouvez également en partie ci-dessous. Si le sujet vous passionne, je vous propose également une liste de TED talk qui parlent de nourriture, une autre sur le plaisir de manger, et une liste spécifique à propos des plantes.
El Bulli cooking in progress - Gereon Wetzel, UE, 2011
Mais la frustration est énorme, on nous montre la totalité des recherches gustatives, olfactives de textures et visuelles sur les plats sans jamais que nous ne nous puissons faire une idée réelle vu que nous ne connaissons pas le dizième des ingrédients qui les composent. A réserver aux fans absolus du maître et aux curieux patients.
Fed Up - Stephanie Soechtig, USA, 2014
Darwin's Nightmare - Hubert Sauper, Autriche, 2004
Food Inc. - Robert Kenner, USA, 2008
Documentaire à voir absolument. Edifiant sur les comportements des industriels de l'agro-alimentaire. Impossible de ne pas devenir un consomacteur après ça.
La Guerre des graines - Stenka Quillet & Clément Montfort, France, 2014
Reportage télévisé avec voix-off plutôt que documentaire, mais j'intègre tout de même ce titre ici car il est très explicatif d'une réalité dont nous somme peu au courant : l'obligation de cataloguer les variétés plantées par les agriculteurs. Et évidemment comment cela a été monétisé par de grosses multinationales chimiques. Attention toutefois, c'est un documentaire uniquement à charge et quoi que je sois d'accord avec lui pour la plupart des arguments, la construction de ce discours unilatéral me pose problème. Mais le sujet reste passionnant.
Le Monde selon Monsanto - Marie-Monique Robin, France, 2008
Un réquisitoire contre le système Monsanto à l'origine de tellement de désastres agricoles qu'on ne les compte plus. A voir absolument !
Mondovino - Jonathan Nossiter, France-USA, 2004
Un documentaire sur le monde du vin et sa mondialisation.
Super Size Me - Morgan Spurlock, USA, 2004
Spurlock, qui est quasiment végétalien, décide de prouver que le McDonald est un fléau pour la santé en y mangeant 3 fois par jour durant 3 mois. Il ne tiendra pas les trois mois et sera obligé d'arrêter avant sous la menace des médecins. Le meilleur antidote à McDo possible !
Steak (R)Evolution - Frank Ribière et Vérane Frediani, France, 2014
Un français, fils d'éleveur de bétail, vit un choc gastronomique en mangeant dans un steakhouse américain. Dès lors, il décide de traquer la meilleure viande de boeuf de la planète. Sa gourmandise nous amène de New York dans la région Charollaise, en Ecosse, au Japon, en Argentine, en Espagne, bref, dans toutes les régions qui sont persuadées d'avoir la meilleure viande du monde. Ne voyez pas ce film sans avoir mangé, c'est une torture.
Film édifiant sur la production industrielle d'aliments et leur distribution, à voir absolument si vous avez envie d'entre dans la famille grandissante des consomacteurs.
Pfiou, quelle liste mes aïeux.
D'autres que moi se sont attelés à ce genre de listing, évidemment wikipedia (qui nous propose aussi une tentative de définition beaucoup plus large incluant la moindre scène se passant dans une cuisine ou avec un personnage qui mange) ainsi que le Chef Simon (plus proche de mes choix) et Movie recipies qui donne de vraies recettes liées à des films.
Si des films indispensables vous paraissent manquer, n'hésitez pas à me les indiquer dans les commentaires !
grand merci pour cette jolie liste
RépondreSupprimergrand grand merci
je cherche désespérément un film, docu-fiction avec des actrices américaines qui raconte leur souvenir culinaires sous forme d'entretien, période années 80
RépondreSupprimerje crois qu'il y a eat dans le titre
c'était passé sur arte
Désolée, aucune idée :-/
SupprimerEt Festin de Babette ?
RépondreSupprimerDans les classiques.
SupprimerBonjour, je vous écris depuis le Sud de l'Espagne (excusez mon français). J'ai découvert votre blog en cherchant des livres sur la gastronomie. J'aime beaucoup tout ce que vous publiez. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerN'y a-t-il pas une scène culte de dîner dans le film Hannibal de 2001 ?
Le célèbre Docteur invite des convives mais il en manque apparemment un... Serait-il tout de meme présent, d'une certaine manière ?
Merci pour votre presentation de ces chefs-d'oeuvre.
La saveur de la pasteque 2005 (parfois traduit le goût étrange de la pasteque).
RépondreSupprimer'Cooked' by Michael Pollan.
RépondreSupprimer'A Touch of Spice' by Tassos Boulmetis
Serie 'Tokyo Midnight stories'
Serie 'Samurai Gourmet'
Merci beaucoup ! Je pense aussi au film les délices de Tokyo, véritable ode à l’amitié et à l’amour du goût
RépondreSupprimerEt aux deux séries documentaires netflix (mais pas au ciné) street food et cooked
En tous cas, ça donne envie !
Les Délices de Tokyo c'est le film "An". Et pour les séries j'ai fait un autre articles, elles ne tiennent pas ici !
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