12/11/2011

Drive



Drive (Nicolas Winding Refn, usa, 2011)

Deuxième Ryan Gosling de la semaine, j’avais été séduite par le comédien la première fois, celui-là avait des bonnes critiques, mais j’y allais à reculons et j’avais raison. Commençons par les bons côtés, afin de pouvoir m’acharner ensuite sur TOUT ce que je n’ai pas aimé (c’est d’ailleurs beaucoup plus simple d’écrire quand je n’ai pas aimé, ma légendaire mauvaise foi est beaucoup plus prolixe que mon simple plaisir) (et c’est pas gagné pour vous d’ailleurs, si vous aimez me lire régulièrement, parce que genre là, en ce moment, je suis plutôt carrément béate) (désolée) (sauf que non) (je vous ai dit que… ah oui, pardon) (bref, revenons à notre Ryan Gosling du jour).




Ce film a du rythme, indéniablement, la première séquence nous embarque dans une course-poursuite tout à fait agréable, j’ai même pensé que j’avais tort et que nous atteindrions peut-être le niveau du sublime Collateral de Michael Mann (ma référence en films de bagnoles, même Tom Cruise y est supportable, c’est dire). Les lumières sont magnifiques, grand travail également sur les couleurs, certains cadres sont intéressants.

MAIS. Oui, un grand mais, en majuscules. A part Ryan Gosling qui est perdu entre sourires de beau gosse et badass attitude mais qui s’en sort tout de même assez honorablement, tous les autres comédiens sont catastrophiques. Oui, tous, même le fabuleux Bryan Cranston (vous savez, le père de famille dans Malcolm et Mr. White dans Breaking Bad), et vous connaissez ma théorie  à propos des réalisateurs qui arrivent à faire mal jouer un excellent comédien… -> navet. J’ai même entendu un délicieux jeune homme quelqu’un dire qu’il est fort regrettable de faire tourner Carey Mulligan avant de lui apprendre à jouer.


A part les comédiens, l’histoire ne tient pas, le côté mafieux est risible et caricatural. Le jeune loup solitaire qui s’entiche de la cruche ET de son enfant (évidemment) ET qui finalement veut aider son mari, père du gosse, à s’en sortir pour ensuite s’effacer de leur vie et la rendre heureuse… COME ON. Prendre une bombasse rousse avec mini-short et talons aiguilles (la sublime Christina Hendricks qui ferait mieux d’améliorer ses choix cinéma à moins d’en être réduite à vie à son rôle dans Mad Men) pour le plaisir de la voir rouler des fesses et faire des grands yeux apeurés quand Ryan Gosling la frappe pour lui tirer les vers du nez (scène absolument risible, malgré un vrai effort des deux comédiens), je dis : NON. Et les moments ridicules, caricaturaux, inutiles (sérieusement Nico, en plein L.A., se retrouver dans un bucolique bord de rivière romantique ???) sont nombreux.


Le summum du summum du pire ? J’en ai éclaté de rire, alors que c’est un moment super « fort » de suspense (j’aime détruire le film des autres spectateurs qui sont trop dupes) (ne venez jamais au cinéma avec moi sauf si c’est un bon film, je suis atroce), vous êtes prêts ? Le héros porte une veste réversible du côté argenté, satiné, avec un énorme scorpion jaune en relief dans le dos (lol). Or, Nicolas Winding Refn (je répète son nom afin de bien me souvenir de ne plus JAMAIS aller voir un de ses films), réussit à nous faire un plan du héros, de dos, en léger contre-jour, où l’on a l’impression que le scorpion bouge. Oui. Et devinez quoi… c’est EXACTEMENT le moment où le spectateur DOIT COMPRENDRE que, en fait, le héros n’est pas si gentil que ça. Bon, et si par hasard la « métaphore » (lol) du scorpion n’était pas assez forte, le réal a décidé de nous foutre de la musique bien explicative, façon mickeymousing, dans CHAQUE scène « significative ». Exemple : le héros prend l’ascenseur avec l’héroïne, il tombe amoureux, hop, musique romantique. Le héros prend l’ascenseur avec l’héroïne (oui, l’ascenseur a été très bien rentabilisé dans ce film, il y a au moins 4 scènes importantes dedans) (j’ai dit lol ?) ET un méchant, hop, musique à suspense, il embrasse la blonde (premier baiser hein, du sérieux quoi) hop, musique romantique, il repousse la blonde au fond de l’ascenseur pour la protéger et zigouille le type à coup de pieds dans le visage, hop musique qui change à nouveau. J’en gigotais dans mon fauteuil d’énervement (j’ai dit qu’il ne faut pas aller au ciné avec moi ?).


Bref, ce film n’est pas si mal foutu visuellement, Ryan Gosling est un excellent acteur, mais ce réalisateur est un gros nul qui prend les spectateurs pour des abrutis finis et j’aime pas quand on me prend pour une conne.

Ah, ouais, évidemment, ce film ne passe pas le test Bechdel.

Mais revenons à notre thématique de la semaine : Ryan Gosling. Il est difficile de se faire un avis de sa palette de jeu sur deux films qui lui proposent des rôles où il est sensé paraître lisse et laisser découvrir un côté beaucoup plus sombre au fil du film, mais je dois avouer qu’en entrant dans Drive, il m’a fallu de très très très longues minutes, alors que l’on est focalisés sur son visage pendant toute la première séquence, pour comprendre que c’était le même comédien que j’avais découvert et beaucoup apprécié à peine deux jours plus tôt dans The Ides of March. Certes il parle à ma culotte (mais c’est pas ma faute, les blonds aux mâchoires carrées parlent à ma culotte, c’est à cause de Benoît Magimel dont je suis tombée amoureuse à 11 ans dans Papa est parti, Maman aussi), mais c’est plutôt sa capacité à filtrer les émotions sur son visage impassible qui m’impressionne. Je lui prédis un grand avenir, s’il fait les bons choix et ne reste pas dans la case « jeune premier ténébreux ». Je me réjouis de le retrouver en salles.

6 commentaires:

  1. Ah ben moi, j'ai vraiment aimé ce film, l'atmosphère lourde, la musique, les persos! Je pense que c'est un des meilleurs films de l'année! Comme quoi... les goûts et les couleurs...

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  2. Oh qu'est-ce que tu es moqueur... C'est terrible, je ne pensais pas qu'on pouvait casser ce film à ce point là!

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  3. J'ai aimé,c'est un très bon film.Je crois que Christina Hendricks n'a pas fait un si mauvais choix pour sortir du fabuleux Mad Men,étant donné le succès critique et public de ce film,même si son rôle est quand même très secondaire.

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  4. Tu sais ce qu'il te dit, le scorpion ? :-)

    Oui, alors moi j'entends des oui et des non, ce qui en général provoque chez moi des envies de juger par moi-même, donc on verra... à suivre !

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  5. Pas franchement du même avis sur tout :)

    Je suis stupéfait de l'accueil critique fait à ce film car je trouve qu'il n'en mérite pas autant.
    Pourtant ça commence super fort (moi aussi j'ai pensé à Collateral) et là je me suis dit "waouh, ça va être bien". Hélas, le reste n'est pas à la hauteur de ce début (très très haut, je me répète).

    Perso j'ai bien aimé les personnages et leurs interprètes (Carey Mulligan... zut dans "Une éducation" elle est fabuleuse quand même...). J'ai eu cependant du mal à reconnaitre "ma" Joan de Mad Men tellement elle est super moche (et vulgaire)

    Mais le film change en cours de route (ahaha) en devenant un film noir alors qu'on pensait au début que c'était un film d'action. Néanmoins la violente est très très forte et je ne m'y attendais pas (interdit aux moins de 18 ans, j'avais jamais vu ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille).

    Le parti pris des chansons et de la police du générique (italique, "manuscrite" et fuchsia) est hautement discutable, même si c'est fait exprès. Pourtant il y a une maitrise du sujet et un bon "film de genre" sans que ce soit non plus un chef d’œuvre. Mais y a des défauts quand même...

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