Nous sommes joie et bonheur, dès demain matin (pour les pirates et demain soir pour les autres européens), il est à nouveau temps de s'écharper sur Game of Thrones, 7e et dernière saison de cette série épique, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais à part Game of Thrones, l'été, c'est aussi, enfin pour moi, la saison où je rattrape des séries que j'aurais ratées les mois précédents. Voici donc une sélection, totalement subjective et non exhaustive, de ce qui m'a captivé ces derniers mois.
Il y a quelques années, il était difficile de trouver des séries qui passaient le test Bechdel. Cette tendance est terminée. Il existe aujourd'hui de très nombreuses ET excellentes séries basées sur des personnages féminins, ou comportant plusieurs personnages féminins, importants, puissants, complexes, et, double-bonheur, pas toujours jeunes, minces et blancs. Si vous n'avez jamais vu Orange is the New Black et son casting chorale presque entièrement féminin, vous avez raté votre vie il est grand temps de la rattraper. Même GoT qui a été accusée de sexisme par certains lors de sa sortie, est reconnue de plus en plus clairement comme un récit sur le pouvoir des femmes. Même Doctor Who va devenir femelle en 2017 !
Ces récits au féminin (tant du côté de l'écriture et de la réalisation, que des personnages) ont été riches et d'une très grande diversité en 2017, pour mon plus grand bonheur. C'est donc une sélection très féminine que je vous fais ici. Je n'ai même pas fait exprès, c'est simplement ce qui m'a marqué. J'espère vous donner envie !
Dans un proche futur dystopique, où l'humanité est devenue pratiquement stérile, les USA sont devenus une dictature qui utilise ses ressources "fécondes" de la manière la plus atroce que l'on puisse imaginer. Je vous en ai déjà trop dit, une grande force de cette série est son récit qui se dévoile petit à petit.
Je vous préviens tout de suite : c'est lent, violent mentalement, brutal je dirais même, dérangeant, choquant, cauchemardesque.
Mais c'est aussi sublime visuellement, le scénario est brillant, surprenant, et le casting chorale est éblouissant, à la hauteur de la merveilleuse Elisabeth Moss qui incarne le personnage principal. (Peggy dans Mad Men, la fille du président dans The West Wing, elle a aussi joué dans la merveilleuse Top of the Lake, encore une série créé et réalisée par une femme avec des personnages féminins passionnants. Quelle carrière !)
Je vous préviens tout de suite : c'est lent, violent mentalement, brutal je dirais même, dérangeant, choquant, cauchemardesque.
Mais c'est aussi sublime visuellement, le scénario est brillant, surprenant, et le casting chorale est éblouissant, à la hauteur de la merveilleuse Elisabeth Moss qui incarne le personnage principal. (Peggy dans Mad Men, la fille du président dans The West Wing, elle a aussi joué dans la merveilleuse Top of the Lake, encore une série créé et réalisée par une femme avec des personnages féminins passionnants. Quelle carrière !)
Sous couvert d'un monde revenu au patriarcat le plus "pur", tout en montrant son horreur, cette série est un message égalitaire, puissant, réalisé avec un énorme talent. Que l'on voit cette série pour son message, pour ses qualités visuelles époustouflantes, pour le casting, pour la dystopie horrifiante, tout le monde va y trouver son compte. A voir absolument, accrochez-vous jusqu'au bout, ça se mérite, c'est somptueux, et ça ne vous laissera pas indemne.
GLOW est l'acronyme de "Gorgeous Ladies Of Wrestling", on est dans les années 80, les lutteurs masculins cartonnent à la tv, un producteur débutant et un réalisateur désabusé tentent de lancer la version féminine. Une communauté de looseuses (j'invente de mots si je veux) flamboyantes et pathétiques, incrédules mais aux abois, motivées sans y croire, se forme sous nos yeux pendant les dix épisodes de cette première saison.
Sous couvert de paillettes, lycra et merveilleuse bande son eighties, la série est plus sérieuse qu'il n'y parait. Elle étonne et séduit par la diversité des personnages et leur profondeur, souvent à l'inverse des stéréotypes glorifiés par leur nouvelle activité. Dubitative durant le pilote qui ne tient que sur les frêles épaule de Alison Brie (Trudy Campbell dans Mad Men, Annie Edison dans Community), je trouve que l'ensemble prend forme rapidement dès le deuxième épisode.
C'est drôle, punchy, populaire, ça donne envie de revoir Flashdance, frais, le casting est improbable et ça fonctionne à merveille, le rythme ne laisse aucun répit, les dialogues sont bien écrits. Tout est très bien écrit d'ailleurs, c'est la même équipe qui était à la base de Orange is the New Black, faites-leur confiance pour créer un personnage crédible en deux lignes de dialogue et un détail physique, et pour nous surprendre ensuite par sa densité.
Un petit bijou dont on a trop peu parlé.
(Glow, Liz Flahive & Carly Mensch, Netflix, 2017)
Changement total de registre avec I Love Dick, la nouvelle série de Jill Soloway, la fameuse créatrice des mythiques Transparent et Six Feet Under. C'est intello, très intello, d'apparence en tout cas, alors qu'au final l'héroïne parle de ses tripes et avec ses tripes.
Dans une communauté artistique paumée dans une petite ville au milieu d'un désert, Marfa, Texas, un couple arrive pour une résidence artistique. Tout part d'une obsession sexuelle pour Dick, aka Kevin Bacon. Tout tient sur les épaules de l'incroyable Kathryn Hahn qui sait apparemment tout jouer.
Durant ces 8 épisodes qui s'avalent frénétiquement, on ne sait pas vraiment où on va, mais on la suit. Elle (la série autant que son anti-héroïne) énerve, séduit, intrigue, dérange, bouscule, fait rire, est narcissique, pédante, de mauvaise foi. Surtout, elle s'exprime. Librement. Comme ça lui vient. Physiquement, intellectuellement, socialement, sexuellement. Le reste des personnages (et du casting) sont aussi hauts en couleurs, mais restent finalement très empêtrés dans les rôles qu'ils se sont attribués, alors que Chris se dégage de ses carcans un à un, pour finir par devenir autre, c'est-à-dire totalement elle-même sans les couches sociales qui l'enfermaient à son arrivée.
J'ai été subjugée, renversée, agacée, charmée, bouleversée, énervée, intriguée, déçue et séduite par ce nouveau personnage de Jill Soloway. J'ai l'impression que plus sa carrière avance, plus elle ose aussi se détacher de ce qu'elle pense que le public attend pour dire juste ce qu'elle a à dire.
Un portrait de femme qui ne plaira pas à tout le monde, et tant mieux. C'est à voir comme on lirait un roman où on découvre un personnage chapitre par chapitre. Et à revoir pour comprendre comment l'auteure, et l'actrice, ont réussit à nous mener là.
(I Love Dick, Jill Solloway & Sarah Gubbins, Amazon, 2017)
Dans une communauté artistique paumée dans une petite ville au milieu d'un désert, Marfa, Texas, un couple arrive pour une résidence artistique. Tout part d'une obsession sexuelle pour Dick, aka Kevin Bacon. Tout tient sur les épaules de l'incroyable Kathryn Hahn qui sait apparemment tout jouer.
Durant ces 8 épisodes qui s'avalent frénétiquement, on ne sait pas vraiment où on va, mais on la suit. Elle (la série autant que son anti-héroïne) énerve, séduit, intrigue, dérange, bouscule, fait rire, est narcissique, pédante, de mauvaise foi. Surtout, elle s'exprime. Librement. Comme ça lui vient. Physiquement, intellectuellement, socialement, sexuellement. Le reste des personnages (et du casting) sont aussi hauts en couleurs, mais restent finalement très empêtrés dans les rôles qu'ils se sont attribués, alors que Chris se dégage de ses carcans un à un, pour finir par devenir autre, c'est-à-dire totalement elle-même sans les couches sociales qui l'enfermaient à son arrivée.
J'ai été subjugée, renversée, agacée, charmée, bouleversée, énervée, intriguée, déçue et séduite par ce nouveau personnage de Jill Soloway. J'ai l'impression que plus sa carrière avance, plus elle ose aussi se détacher de ce qu'elle pense que le public attend pour dire juste ce qu'elle a à dire.
Un portrait de femme qui ne plaira pas à tout le monde, et tant mieux. C'est à voir comme on lirait un roman où on découvre un personnage chapitre par chapitre. Et à revoir pour comprendre comment l'auteure, et l'actrice, ont réussit à nous mener là.
(I Love Dick, Jill Solloway & Sarah Gubbins, Amazon, 2017)
Encore faim ?
Dans les séries que j'ai adoré ce printemps : The Leftovers (je ne me remets pas de la fin de cette série magistrale, snif), American Gods (hallucinant, dans tous les sens du terme), Le Bureau des Légendes (saison 3, je me réjouis de voir la version US The Department), House of Cards (saison 5, #teamClaire), Master of None (saison 2, dont on a parlé dans Culture au Point) et Fargo (saison 3).
Et dans les séries que je dois moi rattraper et qui on l'air croustifondantes comme j'aime il y a Claws (encore une série avec plein de femmes, qui se font les ongles-mais-en-fait-c'est-plus-profond), The Mist (encore une adaptation de Stephen King mais qui a l'air beaucoup mieux que l'infâme The Dome), et dans les séries que je DOIS voir, il y a Twin Peaks-le-retour-de-la-vengeance, dont j'ai bloqué au premier épisode, et Feud: Bette and Joan, que je n'ai pas eu le temps de terminer mais qui est merveilleuse.
J'en profite pour vous rappeler l'existance ma page sobrement et brillamment intitulée "séries", où en plus de la liste de toutes les séries que je recommande, il y a aussi toutes les critiques radio de Culture au Point de ces derniers mois. (Cette émission est la meilleure excuse que j'ai trouvé pour moins écrire sur les séries sur ce blog ET celle qui me permet de répondre à des gens : ah non, je ne peux pas ce soir, je dois finir une série, C'EST POUR LE TRAVAIL).