Il y a eu plusieurs années extraordinaires en nombre et qualité de nouvelles séries, 2017 n'en fait pas partie. J'ai été énormément déçue cette année par des séries que j'attendais avec impatience, j'ai abandonné des séries que je suivais depuis longtemps mais qui n'ont pas réussi à continuer à me séduire. Certains m'ont dit que je devenais trop exigeante : ils ont raison. Moi et tout le public qui regarde des séries, on a eu la chance incroyable de voir des productions fabuleuses ces dernières années, alors notre niveau d'exigence est monté de plusieurs crans. La profusion actuelle nous amène aussi à être très sélectifs avant même d'avoir vu un seul épisode. Dans cette ambiance de grande concurrence et de déception, j'ai tout de même eu de jolis coups de coeur cette année.
Avec un peu de chance, vous êtes en vacances, et vous vous demandez quoi regarder ces deux prochaines semaines, en attendant les séries de 2018. Voici mon best of de l'année, sans ordre particulier, il est subjectif, enthousiaste et éclectique, j'espère que vous y trouverez votre bonheur ! Je me réjouis aussi de lire combien vous n'êtes pas d'accord avec moi ici ou sur ma page facebook (si les commentaires bloquent).
Avec un peu de chance, vous êtes en vacances, et vous vous demandez quoi regarder ces deux prochaines semaines, en attendant les séries de 2018. Voici mon best of de l'année, sans ordre particulier, il est subjectif, enthousiaste et éclectique, j'espère que vous y trouverez votre bonheur ! Je me réjouis aussi de lire combien vous n'êtes pas d'accord avec moi ici ou sur ma page facebook (si les commentaires bloquent).
The Handmaid's Tale
S'il ne fallait voir qu'une série cette année, ce serait celle-ci. Tirée d'un roman, cette dystopie placée dans une dictature religieuse où les femmes sont réduites à leurs rôles biologique est glaçante. Et malheureusement pertinente dans cette période politique américaine. La violence morale de cette histoire a repoussé a priori beaucoup de spectateurs (et surtout de spectatrices), mais c'est vraiment dommage, car cette série est sublime.
Visuellement très aboutie, des cadrages picturaux, des codes couleurs et lumières extrêmement soignés, une manière de filmer les visages et les silences d'une très grande poésie. Son casting est époustouflant, dans chaque rôle. L'histoire racontée l'est fabuleusement, un rythme impeccable en tension permanente malgré une apparente lenteur, un contraste en "la vie réelle" et la dystopie très bien mené et sans cliché. Une maîtrise à tous les niveaux.
Cette série mérite d'être vue, et revue. Elle mériterait d'être enseignée dans les écoles de cinéma pour sa réalisation exceptionnelle. Un chef d'oeuvre.
Visuellement très aboutie, des cadrages picturaux, des codes couleurs et lumières extrêmement soignés, une manière de filmer les visages et les silences d'une très grande poésie. Son casting est époustouflant, dans chaque rôle. L'histoire racontée l'est fabuleusement, un rythme impeccable en tension permanente malgré une apparente lenteur, un contraste en "la vie réelle" et la dystopie très bien mené et sans cliché. Une maîtrise à tous les niveaux.
Cette série mérite d'être vue, et revue. Elle mériterait d'être enseignée dans les écoles de cinéma pour sa réalisation exceptionnelle. Un chef d'oeuvre.
Glow
Passée un peu inaperçue cet été, probablement à cause de sa thématique : un réalisateur veut lancer une nouvelle émission télé, un pendant féminin des ligues de catch. Et franchement, le catch, on s'en fiche un peu. Mais pas de cette série. D'abord parce que ce sport-spectacle n'est que prétexte à réunir un casting improbable de femmes de tous les âges, formes, ethnies et backgrounds possible, ensuite parce que se replonger dans les années 80 avec tout ce qu'elles ont de pailletté, de fluo, d'épaulettes et de musique c'est toujours un plaisir. Enfin parce que cette série est vraiment bien faite. Plus profonde qu'il n'y parait mais assumant son côté divertissement sans rougir, on se marre et on est touchés par ces joyeuses paumées qui finissent par ressembler à une équipe. Et j'aimerais voter pour Zoya the Destroya comme méchante de l'année.
Dark
Surprise de fin d'année, une série allemande ! Sombre et fantastique comme une forêt brumeuse, je me suis laissée prendre par cette intrigue circulaire dès ses premiers plans. Contrairement à d'autres séries du genre qui tentent de tout expliquer dès les premières minutes pour que le spectateur lambda ne zappe pas trop vite, Dark ose nous laisser dans l'ombre, sans pourtant perdre une minute. Les indices pleuvent, les personnages sont nombreux, il faut suivre pour comprendre. Puis on se rend compte que ce qui reste c'est l'ambiance, très bien construite, de cette petite ville au bord d'une centrale nucléaire, où jamais rien ne se passe, sauf tous les 33 ans. Difficile de ne pas spoiler, mais j'avoue avoir recommencé l'épisode 1 directement à la fin du dernier épisode pour revoir la totalité une deuxième fois, avec un plaisir aussi grand.
Elle a beaucoup été comparée à Stranger Things pour la plongée dans une autre époque et le côté bande d'ados qui vont dans la forêt la nuit pour chercher un camarade disparu. Mais les ressemblances s'arrêtent là. Autant Stranger Things est potache dans ses références constantes à la popculture, autant Dark est une série d'ambiance, ambitieuse et complexe. Deux plaisirs très différents. Entre les deux, je choisis Dark sans hésiter.
Un dernier conseil, regardez cette série en VO, avec des sous-titres en anglais ou français, c'est égal, mais la VO est primordiale car les dialogues sont particulièrement écrits et importants pour le récit, ne vous coupez pas de cette nuance supplémentaire, même si vous ne comprenez pas un mot, les intonations réelles sont toujours beaucoup plus riches que les doublages qui tentent plus de coller aux mouvements dès lèvres qu'à la signification profonde du dialogue et où vous risquez de perdre toute la subtilité des connotations qui font merveille ici.
The Marvelous Mrs. Maisel
Complet changement d'univers pour cette série qui nous raconte comment une femme, d'apparence très sage femme au foyer et mère de famille, d'une famille juive aisée de l'Upper West Side newyorkais, devient une des pionnière du Stand Up dans les années 50. Je m'attendais à m'ennuyer devant une pluie de clichés, mais grâce au casting fabuleux, tout marche à la perfection. Série historique, check. Récit d'initiation, check. Humour et comédie, check. Critique sociale et politique, check. Test Bechdel, check. Et puis c'est drôle, vraiment drôle, rythmé, et si bien incarné. Je me réjouis de retrouver la merveilleuse Mrs. Maisel en saison 2 ce printemps.
American Vandal
Surprise potache de l'automne, American Vandal est un mockumentary (faux documentaire) qui pastiche le genre des reportages true crime ("Faites Entrer l'Accusé" en France "Making a murderer" en version US). Double référence donc, qui se base sur le plus crétin des crimes possible : des dessins de bites. Le mot "dick" est prononcé un nombre incalculable de fois, c'est hilarant. Mais sous des couverts d'humour et de parodie, la série tient sont style formel très sérieusement et avec talent. Les protagonistes principaux, réalisateurs du documentaire visant à faire la lumière sur le crime, sont très touchants, tout nerds du club d'audiovisuels qu'ils sont. Cette plongée dans le monde adolescent très contemporain à base de réseaux sociaux, ambitions de devenir des stars de youtube (ou de vimeo pour les cinéastes en herbe, évidemment), amours maladroites et terreur du regard des autres est d'une belle finesse qui contraste agréablement avec le quota de "dick" par minute.
Ce sont 8 épisodes de moins d'une demi-heure, je vous souhaite une excellente soirée. Mais préparez-vous tout de même à vous poser une question lancinante : comment dessinez-vous les bites ?
Paris etc.
Transition impossible avec cette série française de Zabou Breitman. Cinq femmes, à Paris, avec des ambitions sont aussi diverses que leurs âges, situations familiales et background sociaux. J'aime beaucoup cette réalisatrice, elle réussit ce format série avec brio. Il lui permet d'aller déceler les facettes de ces personnages avec encore plus de finesse sur la durée. Touchante, drôle, tendre, franche, contemporaine, plein d'auto-dérision, cette série de portraits de femmes m'a séduite par surprise. Le pitch façon "5 destins qui se croisent dans la ville lumière" a pourtant été vu mille fois, mais jamais comme ça. Pas de grand fracas, que de l'humanité. Et des actrices fabuleuses.
Laissez-vous tenter, cette humanité pleine de failles fait du bien au coeur.
Mindhunter
Encore une série de tueur en série ? Pffff.
Sauf que celle-ci s'intéresse plus au métier de profiler, ce fameux spécialiste des mentalités de tueurs en série qui aide les enquêteurs à définir le profil du tueur. La série se base d'ailleurs sur le type qui a inventé cette spécialité, en allant interroger des serial killer (quoi ? des serial killer. Ah, des serial killer) (pardon) dans leurs prisons. Le type en question, John E. Douglas, a écrit des bouquins et été dans de nombreux documentaires où il raconte tout ça, mais de manière beaucoup moins intéressante et fine que dans Mindhunter.
La beauté de la fiction, c'est de pouvoir montrer avec de l'émotion, avec la capacité de s'éloigner des faits, pour mieux laisser entrevoir la réalité. Paradoxal ? Certes, mais fascinant. Surtout quand on retrouve Jonhatan Groff dans le rôle principal. Je suis tombée éperdument amoureuse de cet acteur dans la trop peu connue série Looking. J'étais très surprise de le retrouver dans ce rôle, il l'incarne avec talent et subtilité.
La série ne m'a pas surprise dans le fond, mais sa forme est impeccable. Rythme idéal, cadrages au poil, casting parfait, dialogues ciselés, tout est top. Pourquoi ? David Fincher. Du coup, au lieu d'une seule vidéo, je vous en mets deux. Un montage de la série, qui ne dévoile rien du tout afin de vous laisser le plaisir de tout découvrir. Et la vidéo d'un youtubeur que j'aime beaucoup, Nerdwriter, qui décrypte une spécialité de Fincher, qui en fait le meilleur réalisateur possible pour s'intéresser aux comportements particuliers. Le génie de cette série est d'ailleurs là : l'incarnation du terrifiant Ed Kemper.
Détendons-nous avec une plongée dans la naissance de la culture hiphop. Oui, encore une série historique, encore New York, mais quel pied ! Déjà, c'est particulièrement jouissif rien que pour la bande son. Mais j'ai été surprise par l'histoire, sous couvert d'une amourette façon West Side Story, on découvre une multitudes de personnages qui cherchent leurs places dans un Bronx dévasté économiquement, par la violence et le marché de la drogue. Entre graffiti et premières amours, beat et choeur gospel, écriture rap et queer culture, Bronx et Wall Street, cette première saison nous promène dans une époque avec des personnages attachants et moins clichés que je ne m'y attendais. Et comme Hélène Becquelin, j'ai totalement craqué pour Shaolin Fantastic. (Je vous recommande d'ailleurs sont calendrier de l'avent bloguesque de séries.)
Sauf que celle-ci s'intéresse plus au métier de profiler, ce fameux spécialiste des mentalités de tueurs en série qui aide les enquêteurs à définir le profil du tueur. La série se base d'ailleurs sur le type qui a inventé cette spécialité, en allant interroger des serial killer (quoi ? des serial killer. Ah, des serial killer) (pardon) dans leurs prisons. Le type en question, John E. Douglas, a écrit des bouquins et été dans de nombreux documentaires où il raconte tout ça, mais de manière beaucoup moins intéressante et fine que dans Mindhunter.
La beauté de la fiction, c'est de pouvoir montrer avec de l'émotion, avec la capacité de s'éloigner des faits, pour mieux laisser entrevoir la réalité. Paradoxal ? Certes, mais fascinant. Surtout quand on retrouve Jonhatan Groff dans le rôle principal. Je suis tombée éperdument amoureuse de cet acteur dans la trop peu connue série Looking. J'étais très surprise de le retrouver dans ce rôle, il l'incarne avec talent et subtilité.
La série ne m'a pas surprise dans le fond, mais sa forme est impeccable. Rythme idéal, cadrages au poil, casting parfait, dialogues ciselés, tout est top. Pourquoi ? David Fincher. Du coup, au lieu d'une seule vidéo, je vous en mets deux. Un montage de la série, qui ne dévoile rien du tout afin de vous laisser le plaisir de tout découvrir. Et la vidéo d'un youtubeur que j'aime beaucoup, Nerdwriter, qui décrypte une spécialité de Fincher, qui en fait le meilleur réalisateur possible pour s'intéresser aux comportements particuliers. Le génie de cette série est d'ailleurs là : l'incarnation du terrifiant Ed Kemper.
The Get Down
Détendons-nous avec une plongée dans la naissance de la culture hiphop. Oui, encore une série historique, encore New York, mais quel pied ! Déjà, c'est particulièrement jouissif rien que pour la bande son. Mais j'ai été surprise par l'histoire, sous couvert d'une amourette façon West Side Story, on découvre une multitudes de personnages qui cherchent leurs places dans un Bronx dévasté économiquement, par la violence et le marché de la drogue. Entre graffiti et premières amours, beat et choeur gospel, écriture rap et queer culture, Bronx et Wall Street, cette première saison nous promène dans une époque avec des personnages attachants et moins clichés que je ne m'y attendais. Et comme Hélène Becquelin, j'ai totalement craqué pour Shaolin Fantastic. (Je vous recommande d'ailleurs sont calendrier de l'avent bloguesque de séries.)
Big Little Lies
Dubitative au premier épisode (on en avait d'ailleurs parlé à Culture au Point) à cause de la profusion de "bonnes recettes" entre casting au top, équipe technique connue, bande son marketée, etc, j'ai perdu mes réserves plus les épisodes avançaient et j'ai pris beaucoup de plaisir à me tromper totalement sur la fin, ce qui est rare et que j'apprécie d'autant plus.
Comment des personnages qui ne s'entendent pas forcément décident ensemble de cacher un crime ? La série déroule ces relations complexes entre parents quadragénaires aisés aux mariages compliqués. Et si je n'ai pu m'identifier à aucun des personnages, leurs failles sur lesquelles la série appuie comme on mettrait du sel dans une plaie rend la chose passionnante. Cruelle mais touchante, une histoire originale et inattendue qui ose critiquer la toute puissante parentalité.
Blood Drive
En 1999, la crise du pétrole a détruit l'économie planétaire. Les voitures se nourrissent dorénavant de sang humain. Et évidemment, une course de voiture est organisée. Montez à bord ! Absurde, gore, hilarante, stupide, jouissive, pétaradante, surprenante, violente, hyper saturée, exploitant tous les clichés du genre, Blood Drive est exactement ce à quoi on s'attend et réussit en plus à nous surprendre. Imaginez un mix entre Mad Max + GrindHouse + Rubber + Z Nation + Robert Rodriguez + Death Race, mélangez bien, et sirotez avec bonheur. Attention aux caillots.
Je n'ai intégré ici que des nouveautés sorties en 2017, d'autres séries très chouettes ont continué d'exister et j'ai continué de les regarder.
Si vous avez déjà tout vu de cette liste, et que vous êtes en panique mode PLS de manque pour la fin d'année, mes plus gros coups de coeur : Insecure (HBO, 2 saisons), You're the worst (FX Network, 4 saisons), American Horror Story (FX Network, 9 saisons, mais toutes indépendantes), Crazy Ex-Girlfriend (Netflix, 3 saisons), Le Bureau des Légendes (Canal+, 3 saisons), Master of None (Netflix, 2 saisons), Narcos (Netflix, 3 saisons), la merveilleuse fin de Halt and Catch Fire (AMC, 3 saisons).
Enfin, à l'été 2017 nous a quittée The Leftovers. Je n'en suis pas encore remise. Le deuil est aussi insurmontable que pour Rectify l'hiver dernier. Mais peut-être suis-je enfin prête à revoir ses trois saisons.
Moi, dramatique ? Pfff.
J'en profite pour vous souhaiter une excellente fin d'année et j'espère être plus présente sur ce blog en 2018, ça me manque !
Merci tout plein ! J'ai fait mon p'tit marché, je vais en avoir pour un moment !
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